Passées À venir

Financer sa reconversion professionnelle : les aides qui existent

L’aspect financier peut freiner les salariés qui souhaitent entamer une reconversion professionnelle. Quelles sont les aides disponibles ?
Sommaire

De plus en plus de salariés entament une reconversion professionnelle. À un tournant dans leur carrière, ils saisissent l’opportunité de changer de voie et de développer d’autres compétences. Sauter le pas peut être effrayant, car toute reconversion implique une formation et l’absence de salaire durant une certaine période. Néanmoins, des dispositifs existent pour accompagner financièrement les candidats en reconversion professionnelle. Découvrez celui qui pourrait convenir à votre situation.

Financer sa reconversion professionnelle : les aides qui existent



Reconversion par l’alternance : le dispositif Pro-A

La reconversion professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille. Elle requiert du temps et de l’investissement. Les salariés s’engagent en effet dans un parcours de formation, plus ou moins long. Pour que ce parcours soit le plus professionnalisant possible, ils peuvent opter pour le dispositif Pro-A. Créé par la loi du 5 septembre 2018, il permet à un salarié d’évoluer au sein de son entreprise ou de changer de métier grâce à une formation en alternance d’une durée de 6 à 12 mois. Le cursus sera donc scindé entre cours théoriques et activité en entreprise.

La reconversion ou la promotion par alternance s’adresse aux salariés en CDI, en contrat unique d’insertion (CUI) à durée indéterminée et aux sportifs ou entraîneurs professionnels en CDD. Ils doivent en faire la demande à leur employeur. Car c’est lui qui financera, avec l’appui des opérateurs de compétences (OPCO), la formation lorsque celle-ci est effectuée sur le temps de travail. En conséquence, un avenant au contrat de travail est conclu, mentionnant la durée et le but de la formation.

Le projet de transition professionnelle (PTP)

Un autre dispositif peut être avantageux pour les salariés souhaitant se former : le projet de transition professionnelle (PTP). Il leur offre la possibilité de s’absenter de leur poste pour suivre une formation certifiante. Pour en bénéficier, ils sont tenus de justifier d’une certaine ancienneté, soit 2 ans consécutifs, dont 1 an dans la même société, et d’adresser une demande écrite à l’employeur. En parallèle, il leur faudra envoyer une demande de prise en charge du PTP auprès de la commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR). Celle-ci aura pour mission de valider la pertinence de la formation.

Durant le PTP, la rémunération du salarié est assurée dès lors qu’il réalise la formation sur son temps de travail. Le maintien du salaire est total si à l’origine il est inférieur ou égal à 2 SMIC (soit 3 494,40 €). S’il est supérieur à 2 SMIC, alors la rémunération correspondra à 90 % du salaire moyen de référence (dans le cas d’un PTP ne dépassant pas un an). Au-delà d’un an, la gratification baissera. La formation étant assimilée à du temps de travail, le salarié conserve également ses avantages : primes, congés payés et protection sociale.

Recourir à son compte personnel de formation (CPF)

C’est probablement le dispositif le plus connu pour financer une formation dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Le CPF s’adresse à tous les travailleurs de plus de 16 ans (15 ans en cas de signature d’un contrat d’apprentissage). Chaque année, un salarié à temps plein acquiert 500 € sur son CPF (dans la limite d’un plafond de 5 000 €). Au bout d’un certain temps, le montant amassé devient suffisant pour financer une formation, un bilan de compétences ou faire valider les acquis de l’expérience (VAE).

Pour connaître ses droits, les salariés doivent accéder à leur espace personnel sécurisé sur moncompteformation.gouv.fr. Une fois connectés à la plateforme, ils retrouveront le crédit en euros dont ils disposent et de nombreuses informations sur les formations auxquelles ils peuvent s’inscrire.




Le dispositif TransCo (Transitions collectives)

Le dispositif TransCo existe depuis janvier 2021. Son objectif est de permettre « aux employeurs d’anticiper les mutations économiques de leur secteur et d’accompagner leurs salariés dans une reconversion sereine, préparée et assumée vers un métier porteur dans leur bassin de vie », précise le ministère du Travail sur son site. Concrètement, il se décompose en 2 volets : l’un favorise la mobilité professionnelle en offrant aux salariés la possibilité de trouver un emploi porteur, le second les accompagne dans une reconversion vers un métier clé pour l’avenir. L’employeur est celui qui initie la démarche de Transitions Collectives.

Dans les deux cas, les salariés suivent une formation certifiante pouvant aller jusqu’à 24 mois. Pour en bénéficier, il faut néanmoins que leur entreprise ait signé un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) ou une rupture conventionnelle collective (RCC). Sinon, leur métier doit avoir été identifié comme fragilisé. Bonne nouvelle, la rémunération du salarié est une nouvelle fois maintenue dans son intégralité si son salaire est inférieur à 2 SMIC. Au-delà, il en percevra 90 %.

Le plan de développement des compétences (PDC)

L’employeur peut lui aussi proposer des formations à ses salariés, en instaurant un plan de développement des compétences (PDC). Tous les salariés y ont accès, sans condition d’ancienneté. Ainsi, l’employeur leur permet de faire évoluer leurs compétences ou d’adapter leur poste. Il peut s’agir d’actions de formation obligatoires ou facultatives. Dans le premier cas, il est impossible de refuser au risque d’être en faute professionnelle. En contrepartie, le salarié verra sa rémunération maintenue tout au long de la formation.

 

Redacteur
Anne-Lise

Après un cursus dans l'édition, je me suis tournée vers la rédaction par passion. Puis l'envie d'informer et de décrypter l'actualité est venue naturellement. Avec un clavier, toujours entre les mains, j'espère réussir à accompagner du mieux possible les citoyens dans la réalisation de leurs démarches administratives.