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175 médecins alertent le Premier ministre sur la « mise en danger de la vie d'autrui »

175 médecins signataires d’une lettre ouverte au Premier ministre s’inquiètent des conditions actuelles de prise en charge et de soins des patients et l’alertent sur ce qu’ils considèrent comme une situation qui met en danger la vie des patients. Qu’en est-il ?
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Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre le 15 juin 2018, 175 médecins lui demandent de bien vouloir les rencontrer et lui expliquent que dans les conditions actuelles, il leur est impossible « d’assurer leur mission de service public ». Un point sur la situation.

175 médecins alertent le Premier ministre sur la « mise en danger de la vie d’autrui »


Sans réponse de la ministre de la Santé, les médecins interpellent désormais le Premier ministre

La lettre ouverte rendue publique ce dimanche 24 juin a été signée par 175 médecins hospitaliers ou libéraux, pour alerter une nouvelle fois les pouvoirs publics sur les conditions inquiétantes des services de santé en France. En septembre 2017, des médecins hospitaliers d’Auvergne Rhône-Alpes avaient déjà sollicité une rencontre avec Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, mais sont depuis restés sans nouvelle. Ils en appellent donc désormais au Premier ministre, lui rappelant le caractère urgent de la situation.

« Si nous faisons appel à vous de façon pressante, c’est parce que nous ne pouvons plus actuellement remplir notre mission de service public », écrivent les médecins dans leur lettre ouverte.

Une « mise en danger de la vie d’autrui »

Les signataires de la lettre, qui disent représenter « plus de 1 350 confrères et consœurs de différentes spécialités et disciplines », invoquent « les décès médiatisés survenus récemment » comme celui d’une sexagénaire décédée aux urgences de Rennes alors qu’elle attendait d’être examinée. Pour ces médecins, il ne s’agit pas de « faits isolés », mais plutôt des « signes patents de la dégradation nationale des services hospitaliers ». Urgences surchargées, désert médical dans certaines zones géographiques, manque de moyens humains et financiers…

Les médecins estiment que la situation actuelle engendre « une mise en danger de la vie d’autrui et [relève aussi de la] non-assistance à personne en danger. Mise en danger de la population qui s’adresse à [eux], et mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens ».

Les médecins demandent plus de moyens

Pour les médecins signataires, l’État doit agir rapidement et « réinjecter au plus vite dans le système de santé les moyens indispensables ».

Ils demandent également dans un premier temps au Premier ministre de « stopper immédiatement toute fermeture de lit, suppression de poste soignant et d’embaucher du personnel formé ou à former au plus vite ». Ils le mettent en garde contre le fait de « laisser poursuivre la dégradation exponentielle du service public hospitalier » qui risque de couter « certainement très cher, trop cher, aussi bien en tant que souffrance physique et psychique que financièrement ».