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Urgences : pourquoi la situation est-elle plus grave que l'an dernier ?

Selon le patron de Samu-Urgences de France, tous les départements sont concernés par la crise aux urgences. Alors à quoi est-elle due ? Quelles sont les solutions pour y mettre fin ? On fait le point.
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Depuis plusieurs semaines, les hôpitaux sont de plus en plus nombreux à annoncer la fermeture temporaire de leur service d’urgence. « C’est du jamais vu », s’inquiète d’ailleurs auprès de 20 Minutes Patrick Pelloux, le président de l’association des médecins urgentistes de France.

Urgences : pourquoi la situation est-elle plus grave que l’an dernier ?

Pourquoi y a-t-il une crise aux urgences ?

Principale raison de cette crise aux urgences ? « La régulation de la rémunération des intérimaires (…) même si c’était (…) nécessaire », a expliqué ce mardi 15 août sur Europe 1, Marc Noizet, le président de Samu-Urgences de France.

Car pour rappel, depuis le 3 avril dernier, le montant des gardes de 24 heures est plafonné à 1 390 euros brut. Auparavant, un médecin pouvait toucher jusqu’à 5 000 euros. Résultat : les intérimaires sont moins nombreux à renforcer les équipes. Et durant la saison estivale, ce manque se renforce, car une partie du personnel médical part en vacances.

Par ailleurs, « maintenant, on n’hésite plus à fermer une ligne de Smur », déplore Marc Noizet. Pour rappel, ces structures mobiles d’urgence et de réanimation sont chargées d’intervenir en dehors de l’hôpital pour assurer la prise en charge des patients en situation d’urgence médicale ainsi que leur diagnostic, leur traitement et leur transport vers un établissement de santé.

Dans quels hôpitaux, les services sont-ils fermés ?

« La situation est plus grave que l’été dernier parce qu’elle touche tous les départements de France », a expliqué Marc Noizet. À titre d’exemple :

  • Les urgences pédiatriques de l’hôpital de Saintes (Charente-Maritime) sont fermées jusqu’au vendredi 1er septembre.
  • Les urgences de la polyclinique Côte basque Sud de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) fermeront leurs portes entre le samedi 19 août, 8h, et le dimanche 20 août, 8h, et entre le samedi 26 août, 8h, et le dimanche 27 août, 8h.
  • Le service d’accueil des urgences de l’hôpital de Luçon (Vendée) n’accueille aucun patient entre ce jeudi 17 août, 16h30, et ce vendredi 18 août, 8h30 et entre le samedi 19 août, 16h30, et le dimanche 20 août, 8h30.
  • Les urgences de l’hôpital de Montval-sur-Loir (Sarthe) sont fermées du jeudi 17 août, 20h30, au samedi 19 août, 8h30, et du dimanche 20 août, 8h30, au vendredi 25 août, 8h30.
  • Les urgences de l’hôpital de Meulan (Yvelines) ne recevront aucun patient entre 17h30 et 7h jusqu’au jeudi 31 août.
  • Les urgences de Mayenne, Laval et Château-Gontier (Mayenne) sont fermées la nuit sauf en cas d’urgence vitale.

Bon à savoir : en cas d’urgence, il faut composer le 15 ou le 114 pour les personnes malentendantes.

Que faire pour mettre fin à ces difficultés à l’hôpital ?

Face à cette crise aux urgences, la solution est d’opter pour « une grande politique de prévention et de santé publique », recommande Patrick Pelloux auprès de 20 Minutes. Selon lui, cela permettra de « baisser la fréquentation ». Autre idée ? « On peut réfléchir à une meilleure utilisation du temps des médecins, en réduisant leurs tâches administratives, mais aussi à ouvrir certains de leurs actes aux infirmiers », ajoute sur La Croix Sandrine Charpentier, la présidente de la Société française de médecine d’urgence.

Pour rappel, selon un rapport sur la territorialisation des urgences paru en 2015, environ 10 % des admissions sont des cas graves, dont la moitié des urgences vitales. Par ailleurs, 75 % des passages ont lieu entre 8h et 20h.

Nombre de passages annuels aux urgences
AnnéeNombre de passages annuels aux urgences
201318,9 millions
201419,7 millions
201520,3 millions
201621,1 millions
201721,4 millions
201821,8 millions
201922 millions
202018,1 millions

Source: DREES


 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.