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Enfants trop exposés sur Internet : vers une déchéance de parentalité numérique ?

En cas d’exposition abusive sur les réseaux sociaux, les parents pourraient se voir retirer l’exercice du droit à l’image, prévoit une proposition de loi.
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À l’heure des réseaux sociaux, le sujet concerne de nombreux parents : peut-on poster n’importe quelle photo de ses enfants sur Internet ? Cette semaine, Charlotte Caubel, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, a en tout cas défendu une proposition de loi déposée par le député Bruno Studer (Renaissance) visant à retirer l’autorité numérique aux parents qui abuserait de l’image de leur enfant.

Enfants trop exposés sur Internet : vers une déchéance de parentalité numérique ?

Les parents pourront continuer à poster des photos de leur enfant sur les réseaux sociaux

Adoptée par les députés puis modifiée par les sénateurs, cette proposition de loi fait son retour à l’Assemblée nationale. Dans les faits, l’article 4 du texte prévoit que l’enfant, l’établissement ou le service départemental de l’aide sociale à l’enfance ou un membre de la famille puisse saisir le juge pour se faire déléguer l’exercice du droit à l’image de l’enfant lorsque la diffusion d’image « porte gravement atteinte à (sa) dignité ou à (son) intégralité morale ».

En revanche, le texte ne prévoit aucune amende pour les parents fautifs. « Il s’agit d’une loi de pédagogie, un peu comme la loi anti-fessée de 2019 », expliquait Bruno Studer, en janvier dernier auprès de La Croix. De même, la proposition de loi n’empêchera pas les parents de continuer à poster des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Cela serait « contraire à la liberté d’expression », avait-il ajouté.

La moitié des images finissent sur les forums pédopornographiques

Car si publier des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux peut rendre populaire, cela peut aussi avoir des conséquences graves (harcèlement, détournement d’images, etc.). « 50 % des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux », précisait dans Le Parisien en juillet dernier, Laura Morin, la directrice générale de l’Enfant bleu.

En tout, selon une étude britannique, avant l’âge de 13 ans, un enfant apparaît sur 1 300 photos publiées sur les réseaux sociaux, que ce soit à l’occasion de son anniversaire, d’une balade ou encore d’une sortie à la plage.

Bon à savoir : la loi du 7 juillet 2023 a instauré une majorité numérique. Pour s’inscrire sur les réseaux sociaux sans le consentement de ses parents, un enfant doit désormais avoir au moins 15 ans.

 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.