Jouets : un risque de pénurie menace Noël
La grande distribution est déjà en train de préparer Noël. Cependant, les professionnels du secteur du jouet sont inquiets. Retards de livraisons, ruptures de stock, les enseignes françaises prévoient une pénurie quelques mois avant les fêtes. Cette année, pour satisfaire les enfants, le père Noël devra se mettre au travail un peu plus tôt que prévu... Explications.
L’Asie sous une nouvelle vague de Covid-19
Le marché du jouet est l’un des rares secteurs à avoir traversé la crise sanitaire haut la main. En effet, les professionnels ont enregistré une hausse de 3 %, notamment avec la vente de jeux et mobiliers de plein air cet été. Cependant, il se pourrait bien que les choses changent à l’approche de Noël.
Pénurie de matières premières
Plus de deux tiers de la production mondiale de jouets et d’appareils électroniques sont confectionnés chaque année en Asie. Faisant actuellement face à une nouvelle vague de Covid-19, les usines de fabrication et les entreprises de transport tournent au ralenti.
Les matières premières se font rares. Cela est notamment le cas du plastique, bien sûr, mais aussi du carton, du bois et des produits électroniques (cartes, composants, etc.). Certains jouets ne peuvent donc plus être fabriqués, mettant ainsi en péril les fêtes de Noël.
Transport des jouets depuis l'Asie
En plus des usines de production moins performantes, les divers systèmes d’approvisionnement sont également touchés. Le prix du transport ne cesse d’augmenter, car la branche est saturée. Le montant des frais de port peut parfois être multiplié par 6 par rapport à ce que l’on pouvait observer jusqu’à présent. S’il fallait compter en moyenne 3 000 euros pour les spécialistes du jouet, les frais de port avoisinent 17 000 euros à l’heure actuelle.
De plus, un grand nombre de containers restent bloqués dans plusieurs villes sur la planète, générant ainsi un manque de moyens de stockage pour le fret. Étant conçus en aluminium, un matériau qui est en pénurie dans le monde entier depuis quelques mois, il est difficile de résorber le problème.
Les professionnels du jouet inquiets
Rupture de stock dès le mois de novembre
Les magasins de jouets français annoncent des pénuries à prévoir pour le mois de novembre. King Jouet remarque déjà que 20 % des produits du catalogue de la rentrée sont manquants dans les rayons. En cause, la fabrication au compte-goutte, certes, mais aussi le transport qui est bien moins régulier. King Jouet a de ce fait enregistré un retard de 50 % des jouets de sa marque durant l’été.
Quels seront les jouets manquants à Noël ?
Les produits manquants à l’appel proviennent essentiellement de Chine. Poupées, voitures, figurines et autres jouets en plastique pourraient manquer dans les rayons à l’approche de Noël. Certaines enseignes déplorent déjà quelque 300 produits manquants dans les rayons.
VTech ne cache pas que ses appareils électroniques très appréciés des enfants (tablettes éducatives, appareils photo, animaux interactifs, etc.) connaîtront inévitablement une pénurie avant les fêtes de Noël. Il en va de même pour certains produits dérivés comme ceux de Pat’Patrouille.
La flambée des prix : le désert sous le sapin ?
Qui dit pénurie de jouets, dit aussi prix à la hausse. En effet, pour que le père Noël puisse trouver le jouet que les enfants demandent sur leur liste, il risque fortement de devoir mettre la main à la poche.
Le prix d’achat des fabricants asiatiques est en hausse d’environ 3 % en moyenne dû au manque de matériaux. Une augmentation que les professionnels avaient réussi à gérer jusque-là. Cependant, ne pouvant plus assumer les prix toujours plus élevés, une répercussion sur les produits est désormais incontournable.
Une inflation qui pourrait atteindre 160 % sur certains jouets, à l’image de la poupée Barbie Color Reveal qui était proposée à 20 euros jusqu’alors et qui atteint désormais 52 euros chez certains revendeurs. Les marques Lansey, Mattel ou encore Hasbro annoncent aussi une hausse de leurs prix d’environ 6 % pendant que d’autres marques affichent + 10 %.
Problèmes sur les jouets, mais pas seulement
La pénurie touche aussi d’autres domaines qui pourraient faire défaut à Noël. En effet, le textile est en pleine crise, de même que les usines de fabrication de chaussures et baskets. La majorité de ces articles sont fabriqués en Asie et pourraient manquer tant sur les sites internet que dans les rayons des magasins physiques.
