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La région Île-de-France vise 40 % d'énergies renouvelables en 2030 et 100 % en 2050 : comment atteindre ces objectifs ?

La région francilienne est actuellement une des plus énergivores et polluantes. La présidente du Conseil régional d’Île-de-France vient de s’engager à prendre des mesures fortes pour la transition énergétique et promet 100 % d’énergies renouvelables en 2050. Qu’en est-il ?
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Jeudi 7 juin 2018, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, s’est engagée à prendre de grandes mesures pour la transition énergétique avec comme objectif 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050. Un point sur ses déclarations.

La région Île-de-France vise 40 % d’énergies renouvelables en 2030 et 100 % en 2050 : comment atteindre ces objectifs ?


De 11 % à 40 % de la consommation en énergies renouvelables d’ici 2030

La transition énergétique ne peut pas s’effectuer du jour au lendemain. C’est pourquoi, un premier objectif où les énergies vertes « représenteront 40 % de la consommation francilienne en 2030, contre 11 % aujourd’hui » a été fixé par la présidente du Conseil régional d’Île-de-France.

La production de ces énergies renouvelables devrait, elle, passer de 8 % à 16 % sur le territoire francilien a-t-elle ajouté.

Mme Pécresse souhaite « tendre vers une région zéro carbone », et promet qu’en 2050, « on sera à 100 % d’énergie renouvelable, on sera sorti du nucléaire et on sera à 50 % d’énergie importée », contre 90 % à l’heure actuelle.

Quels seront les moyens déployés pour atteindre ces objectifs verts ?

Le plan énergie climat devrait s’appuyer sur des sources d’énergie multiples et « pousser de manière extrêmement forte sur le solaire et le photovoltaïque », mais prévoit d’avoir également recourt à l’éolien, au géothermique et à la combustion des déchets pour atteindre ces objectifs qui tendent vers l’autosuffisance en énergies renouvelables.

« Poursuivre la méthanisation » est aussi une des pistes envisagées, car le plan prévoit que les bus d’IDF ne fonctionneront bientôt plus qu’au gaz ou à l’hydrogène. Il est également prévu que toute la région sorte « du diesel d’ici 2030 » à condition que l’État s’engage à prendre « des mesures d’accompagnement social du type prime à la casse, aide à la transition énergétique ». « Il était temps », a déclaré Valérie Pécresse, qui a expliqué que la région parisienne est une « région qui consomme énormément, dépendante et pas sobre ».

La présidente de région IDF s’oppose par ailleurs à « la construction de toute centrale nucléaire sur le territoire francilien ».

« L’objectif est pour nous de passer de dernier de la classe des régions françaises à une région qui soit exemplaire », a ajouté Jean-Philippe Dugoin-Clément (UDI), vice-président chargé de l’écologie et du développement durable.

Un budget alloué à la transition énergétique de 150 millions d’euros d’ici 2021

La transition énergétique de l’Ile-De-France a un coût. Il est prévu que la région investisse 150 millions d’euros d’ici 3 ans et la fin du mandat de la présidente de région, puis 500 millions d’euros supplémentaires d’ici 2030.

« Cela correspond à une augmentation annuelle de 60 % par rapport à ce qui a été réellement dépensé sur les dix dernières années », a souligné M. Dugoin-Clément, vice-président chargé de l’écologie et du développement durable.


Le groupe Alternative Écologiste et Sociale (AES) attend des actions

Le groupe écologiste AES ne peut que se réjouir de ces prises de position de la présidente de région qui « semblent de bon augure », mais il se montre dubitatif tant il « constate au quotidien le gouffre entre les belles paroles et la réalité concrète des politiques menées » peut-on lire dans son communiqué.

Annie Lahmer, membre du groupe AES, dénonce « une opération de communication ». « La réalité, c’est que depuis son arrivée à la région, Mme Pécresse a réduit de plus de 75 % le budget dédié à la politique énergétique ou encore n’a dépensé que 2 millions d’euros en 2017, sur les 17 millions prévus pour l’efficacité énergétique » explique-t-elle.

Mr Dugouin-Clément a par ailleurs annoncé la création d’une « COP énergie-climat IDF », qui réunira chaque année tous les acteurs de la transition énergétique lors d’une conférence afin de faire un « point étape qui fasse à la fois le bilan et la prospective » des actions mises en place.