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Pourquoi les boîtes noires seront-elles bientôt obligatoires dans les voitures neuves ?

À partir du 6 juillet 2022, certaines voitures neuves vont obligatoirement être équipées d’une boîte noire. Allez-vous être concerné par cette nouveauté ?
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La mise en œuvre du dispositif des boîtes noires a été un véritable imbroglio. Car à la fin du mois d’avril, le gouvernement avait annoncé sur son site internet que la mesure entrerait en vigueur à compter du 1er mai 2022. Mais quelques jours plus tard, l’exécutif a fait marche arrière. Désormais, il précise que cette nouveauté ne sera applicable qu’à partir du 6 juillet 2022.

Pourquoi les boîtes noires seront-elles bientôt obligatoires dans les voitures neuves ?

Boîte noire : quels sont les véhicules concernés ?

Pour rappel, seuls les voitures, utilitaires, camions et bus vont être équipés d’une boîte noire ; les deux-roues ayant été exclus du texte voté par le parlement européen en 2019.

Ainsi, à compter du 6 juillet 2022 seront concernés les nouveaux modèles de véhicules, c’est-à-dire ceux qui sont lancés pour la première fois. Puis à partir du 6 juillet 2024, ce sera au tour des nouvelles immatriculations.

Autrement dit, les véhicules d’occasion ne seront pas concernés par ce dispositif.

Qu’est-ce qui sera enregistré ?

Mais d’ailleurs à quoi la boîte noire ressemble-t-elle ? En règle général, elle devrait prend la forme d’un boîtier connecté. Cependant, comme c’est au constructeur d’équiper ses véhicules, le dispositif pourrait varier. Par exemple, Renault a annoncé que ce serait une simple mise à jour du logiciel embarqué.

Et, quelle que soit sa forme, ce dispositif aura le même objectif : celui d’enregistrer certaines données lors d’un accident, comme la vitesse, le port de la ceinture de sécurité, les phases d’accélération ou de freinage, le régime moteur, la force de la collision, l’usage du clignotant ou encore l’inclinaison du véhicule. En revanche, à la différence des boîtes noires présentes dans les avions, les sons à l’intérieur du véhicule ne seront pas mémorisés.

Les données des boîtes noires seront utilisées lors d’un accident

De plus, « les données ne seront utilisées qu’en cas d’accident ou à des fins statistiques et anonymes », a indiqué Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière, sur France Info ce lundi 2 mai.

Ainsi, seuls les enquêteurs, les autorités judiciaires ou encore les instituts de recherche devraient avoir accès aux données de la boîte noire. En revanche, les assureurs ne devraient quant à eux pas en être destinataire.

En tout, les constructeurs « espèrent pouvoir récupérer 40 secondes de données, soit 30 secondes avant le choc et 10 secondes après », a-t-elle précisé.


Objectif de la mesure : baisser la mortalité routière

Pour mémoire, l’objectif de cette mesure est de faire baisser la mortalité routière. « La présence systématique d’une boîte noire à bord des véhicules dissuadera très certainement les conducteurs d’enfreindre les règles, sachant que leurs fautes pourront très facilement être démontrées en cas d’accident », avait expliqué au Parisien en mai 2021 Vincent Julé-Parade, avocat spécialiste de la défense des victimes de la route.

Cependant, certaines associations remettent en cause ce dispositif. Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, a ainsi pris un exemple sur CNews : « Je suis en voiture (et) je roule à 83 km/h au lieu de 80. Je suis sur mon téléphone en train de pianoter un SMS (et) j’ai un accident mortel. Derrière, comment on va expliquer l’accident ? La boîte noire va dire que j’étais 3 km/h au-dessus (donc) on va expliquer que c’était la vitesse ? Non c’était mon téléphone. Donc on va avoir une explication biaisée de l’accidentalité»