Travailler pendant la retraite : les dispositifs à connaître
Depuis une dizaine d'années, de plus en plus de personnes décident de cumuler retraite et emploi. Idéal pour arrondir ses fins de mois, cette option séduit aujourd’hui près de 500 000 Français. Mais quels sont les dispositifs existants lorsqu’on choisit d’associer pension de vieillesse et activité professionnelle ?

Le cumul emploi-retraite, une alternative qui ne cesse de se démocratiser
Contrairement aux idées reçues, un nombre croissant de retraités choisissent désormais d’exercer une activité professionnelle. Qu’il s’agisse de compléter une maigre pension, de transmettre des connaissances longuement acquises ou de vivre en douceur cette nouvelle étape de l’existence, chacun a une bonne raison de garder un pied dans le monde du travail ! Et la bonne nouvelle, c’est qu’au cours des dernières années, les conditions de cumul emploi et retraite se sont considérablement assouplies. Les retraités affiliés au régime général peuvent notamment opter pour deux solutions. Découvrons lesquelles.
Le cumul emploi-retraite total
La première option, mais également la plus avantageuse, est le cumul emploi-retraite dit total ou intégral. Elle permet de cumuler entièrement ses revenus professionnels à sa pension de retraite, et ce dès le premier jour de départ à la retraite. Pour y accéder, certains critères sont cependant indispensables.
Il faut tout d’abord avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite à taux plein, soit entre 65 et 67 ans en fonction des régimes. Par ailleurs, le cumul emploi-retraite est possible uniquement si le bénéficiaire a déjà obtenu la totalité de ses retraites de base et complémentaires, quels que soient les régimes concernés.
Le cumul emploi-retraite partiel
La seconde option est celle du cumul emploi-retraite dit partiel ou plafonné. Elle s’adresse aux retraités qui souhaitent reprendre une activité professionnelle, mais qui ne répondent pas à toutes les conditions du cumul emploi-retraite total.
Dans le cadre du cumul emploi-retraite, l’assuré pourra travailler uniquement chez son dernier employeur et en laissant passer un délai de 6 mois à compter du premier jour de départ à la retraite.
S’il souhaite exercer un emploi autre que celui-ci, le montant du cumul de ses revenus et de sa pension de retraite sera limité. Le plafond correspondra à la moyenne annuelle des revenus professionnels des 3 derniers mois civils. D’autre part, il ne pourra excéder certains montants en fonction du statut de l’assuré :
- 1,6 fois le SMIC, soit 2 735,85 euros brut par mois en 2023 pour les salariés.
- La moitié du PASS pour les artisans et commerçants.
- Le plafond de la sécurité sociale, soit 43 992 euros en 2023 pour les professions libérales.
- Le tiers du montant annuel brut de la pension de retraite pour les agents de la fonction publique.
La caisse de retraite doit également être informée de la reprise d’activité sous un délai de 1 mois. L’assuré doit alors réaliser une déclaration comprenant son nom, l’adresse de son employeur, la date de début d’activité, la nature et le montant de ses revenus professionnels accompagné des bulletins de salaire, ainsi que les coordonnées des éventuels autres organismes de retraite dont il dépend.
Opter pour la retraite progressive
Moins connue, la retraite progressive concerne environ 3 000 bénéficiaires. Accessible à tous les statuts à l’exception des professions libérales, elle consiste à réduire progressivement son temps de travail tout en percevant partiellement ses pensions de retraite. L’avantage de cette alternative est de permettre au bénéficiaire de continuer à cotiser et donc d’acquérir de nouveaux droits à la retraite. Elle est donc particulièrement intéressante pour les personnes à qui il manque seulement quelques trimestres pour bénéficier du taux plein.
Attention cependant, pour bénéficier d’une retraite progressive, répondre à certains critères est nécessaire : il faut avoir au moins 60 ans et déjà cotisé au moins 150 trimestres, quel que soit le régime. Par ailleurs, l’activité professionnelle doit être unique et exercée à temps partiel, soit entre 40 et 80 % du temps de travail légal.