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5 produits néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles interdits depuis le 1er septembre 2018

Pour lutter contre la disparition massive des pollinisateurs, le gouvernement a décidé d’interdire 5 produits phytosanitaires utilisés en agriculture. Qu’en est-il ?
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L’interdiction de 5 produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles est entrée en vigueur au 1er septembre 2018, une mesure nécessaire afin de protéger certains pollinisateurs comme les abeilles, dont la disparition massive inquiète apiculteurs et défenseurs de l’environnement. Un point sur cette mesure.

5 produits néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles interdits depuis le 1er septembre 2018

5 produits dangereux pour les abeilles interdits

Grâce à l’entrée en vigueur de la loi sur la biodiversité promulguée le 9 aout 2016 d’où est issue l’interdiction des pesticides contenant des néonicotinoïdes, la France se positionne désormais en fer de lance de la protection des pollinisateurs au niveau européen en rendant illégale l’utilisation de 5 produits phytopharmaceutiques dangereux, tandis que le reste de l’UE n’en a interdit que 3 pour le moment.

Les agriculteurs devront donc désormais se passer de ces 5 substances néonicotinoïdes : clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride et acétamipride.

« Le Gouvernement souhaite aller encore plus loin dans la protection de la santé et de l’environnement et a inscrit, dans le projet de loi issu des États généraux de l’alimentation l’interdiction prochaine de deux autres substances dont le mode d’action est identique à celui des substances de la famille des néonicotinoïdes. La mesure vient d’être notifiée à l’Union européenne », peut-on lire dans un communiqué du ministère de l’Agriculture.

Les deux substances qui devraient être ajoutées au projet de loi sont le sulfoxaflor et le flupyradifurone.

Certains agriculteurs pourront demander des dérogations

L’interdiction des 5 néonicotinoïdes est plébiscitée par les apiculteurs et par les défenseurs de l’environnement, mais inquiète certains agriculteurs qui n’auraient pas de produits de substitution pour ces insecticides.

La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a demandé la mise en place de dérogations pour l’utilisation des insecticides interdits. Le gouvernement a accepté d’en accorder au cas par cas jusqu’en 2020, mais seulement pour des produits à base d’acétamipride, l’un des néonicotinoïdes interdits, et dans de « faibles volumes ».

Le ministère de l’Agriculture précise que « dans de nombreuses situations, les produits contenant des néonicotinoïdes peuvent être remplacés par des solutions alternatives, telles que les produits de biocontrôle ». Christiane Lambert de la FNSEA insiste toutefois sur la nécessité d’accorder des dérogations « pour deux cultures qui sont sans solution, le maïs, attaqué par la mouche grise, et la betterave ».

Les néonicotinoïdes, un fléau pour les colonies d’abeilles

Ces substances insecticides sont apparues au début des années 90 et sont principalement utilisées pour l’enrobage des semences pour les cultures de betteraves, de blé, de colza, de la vigne. Cette technique a pour conséquence l’absorption de l’insecticide par la plante qui se diffuse ensuite dans ses racines, ses feuilles, et aussi dans son pollen.

Elle lui assure une protection efficace contre les pucerons, les chenilles et les autres insectes qui l’attaquent, mais ces substances ont aussi un effet dévastateur sur les pollinisateurs.

Les abeilles et les bourdons peuvent être tués lorsque les doses d’insecticide sont élevées, mais même à faibles doses, les néonicotoïdes sont responsables de la désorientation des insectes et leur causent aussi des problèmes de reproduction.

Les apiculteurs voient depuis quelques années déjà certaines de leurs colonies d’abeilles entièrement décimées. Mais au-delà du danger que la disparition des abeilles fait planer sur la production de miel, c’est la majeure partie des fruits et légumes que nous consommons qui est menacée par la disparition des pollinisateurs. En effet, ces insectes transportent le pollen de fleurs en fleurs, ce qui est nécessaire pour leur fécondation.

Une disparition quasi totale des pollinisateurs, qui regroupent non seulement les abeilles, mais aussi les mouches, les guêpes, les papillons, entrainerait la disparition d’environ 85 % de nos fruits et légumes (courgettes, tomates, cerises, fraises, pommes, les carottes, les oignons, etc.) ainsi que de pratiquement toutes les fleurs. C’est pourquoi il est sans doute nécessaire de se poser la question de l’utilisation de ces pesticides qui les déciment.