Bronchiolite : bientôt un vaccin pour protéger les nourrissons ?

Plusieurs grands laboratoires, que les Français connaissent désormais de nom du fait de la pandémie, comme Pfizer, GSK ou Sanofi ont mobilisé leurs équipes sur l’élaboration d’un vaccin contre un virus respiratoire qui touche particulièrement les nourrissons : la bronchiolite. Dans cette course pour être le premier à obtenir une autorisation de mise sur le marché, c’est le laboratoire Sanofi qui semble avoir une longueur d’avance.

Bronchiolite du nourrisson : de quoi s’agit-il ?

La bronchiolite est une infection respiratoire qui cause de nombreuses épidémies chaque hiver. Si elle est bien souvent inoffensive chez un adulte en pleine forme, ce n’est pas toujours le cas chez les personnes âgées et les nourrissons. Elle affecte 30 % des bébés de moins de 2 ans chaque hiver, selon Santé publique France, et se caractérise par des quintes de toux, une gêne respiratoire, des difficultés à manger ou dormir, et parfois de la fièvre.

D’après une étude publiée dans la revue The Lancet, 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans ont été hospitalisés à la suite d'une bronchiolite et 60 000 ont succombé dans le monde. À l’heure actuelle, un traitement existe contre le virus respiratoire syncytial (VRS), soit le virus bien souvent à l’origine des bronchiolites, pour les bébés, notamment les prématurés : le Synagis. Développé par AstraZeneca, il est en revanche particulièrement onéreux et doit être administré par injection à 5 reprises.

Un vaccin bientôt disponible ?

Les laboratoires pharmaceutiques partout dans le monde tentent donc de se positionner sur ce marché en proposant un vaccin moins cher et plus simple. La concurrence fait rage avec pas moins de 33 candidats vaccins en développement, selon la revue scientifique. Tous ne sont pas au même stade et 9 d’entre eux seraient en phase 3 des tests.

Le laboratoire Sanofi est pour l’heure en tête. Il s’est associé en 2017 avec AstraZeneca afin de mettre au point non pas en France, mais aux États-Unis, un vaccin baptisé le Nirsevimab. Constitué d’un anticorps monoclonal, il ne nécessite qu’une seule injection protégeant les nourrissons comme les prématurés durant toute la saison hivernale. Les tests ont été réalisés sur 2 300 enfants avec une efficacité de près de 80 % contre les infections graves, nécessitant une hospitalisation.

La demande d’autorisation de mise sur le marché a déjà été faite auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui devrait rendre son verdict en novembre. Puis il faudra attendre le feu vert des autorités françaises et les négociations quant au prix de ce vaccin contre la bronchiolite. En clair, la mise sur le marché ne se fera pas avant l’hiver 2023.

Par ailleurs, d’autres laboratoires sont également dans la course et talonnent de près Sanofi. C’est le cas de Merck MSD, en phase 3 des tests. Mais il lui reste encore à franchir de nombreux obstacles avant d’être disponible.

Quid de la vaccination contre la bronchiolite pour les adultes ?

Si certains laboratoires en choisi d’élaborer un vaccin contre la bronchiolite du nourrisson, d’autres en revanche ciblent les personnes âgées ou immunodéprimées. Le laboratoire britannique GSK est sur le point d’achever la phase 3 des tests, prenant un peu d’avance sur Pfizer. En sachant que le vaccin de ce dernier accorde une protection de 66,7 % des plus de 60 ans face à l’infection. Ils présenteront prochainement leurs résultats dans l’espoir d’obtenir l’aval des autorités sanitaires.