Passées À venir

Crédit immobilier : pourquoi certaines banques refusent les dossiers des courtiers ?

Mauvaise nouvelle pour les Français qui veulent acquérir un logement. Certaines banques n’acceptent plus les dossiers des courtiers. En cause : les taux d’usure.
Sommaire

Depuis quelques semaines, la Société Générale et plusieurs caisses régionales du Crédit Agricole ont décidé de ne plus traiter les dossiers de crédit immobilier présentés par des courtiers, ont révélé Les Échos. Et selon Le Parisien, Le Crédit du Nord a également choisi de sélectionner uniquement les demandes déposées directement par les particuliers.

Crédit immobilier : pourquoi certaines banques refusent les dossiers des courtiers ?

Le taux d’usure diminue alors que les taux d’intérêt augmentent

En cause pour la Société Générale et Le Crédit du Nord : les taux d’usure, c’est-à-dire le taux maximal auquel les banques peuvent prêter. Car le pourcentage qui est imposé par la Banque de France est passé depuis le 1er avril dernier de 2,41 % à 2,40 % pour les crédits de plus de 20 ans. D’ailleurs, à titre de comparaison, le 1er avril 2021, il était de 2,60 %.

Or, dans le même temps, les taux d’intérêt ont augmenté. « Certaines banques affichent désormais des taux supérieurs à 2 % sur 20 ans », expliquait le courtier Vousfinancer, début juin. Et sachant que le taux d’usure comprend l’assurance emprunteur, les frais de dossiers, la commission des courtiers mais également les taux d’intérêt, cela provoque ce que les professionnels du secteur appellent un « effet ciseau ».

Faut-il modifier le calcul du taux d’usure ?

Ainsi, en raison de l’envolée des taux d’intérêt, certains dossiers sont un peu supérieurs au taux d’usure, alors que le ménage respecte bien l’endettement fixé à 35 % et qu’il est solvable. Donc pour qu’ils soient acceptés, certaines banques ont donc choisi de se passer des services des courtiers.

Et pour pallier ce problème, plusieurs acteurs dans le secteur du prêt immobilier réclament une révision du mode de calcul du taux d’usure. Car pour rappel, il est fixé chaque trimestre par la Banque de France en tenant en compte des taux d’intérêt moyens proposés par les banques lors des trois mois précédents. Résultat qui est augmenté d’un tiers pour tenir compte de tous les profils

« Le sujet peut être un peu plus sensible en phase de retournement de taux comme celle que nous vivons actuellement », a répondu auprès des Échos, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.

De son côté, le ministère de l’Économie s’est dit « ouvert à une évolution » dans Capital, sans toutefois donner plus de détail.