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Emploi : Des recrutements plus complexes mais en hausse

En France, l’emploi se porte bien, même si les recrutements s’avèrent être plus rapides et plus complexes. Décryptage.
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En 2019, les embauches en France sont plus rapides et plus complexes, tant pour les candidats que pour les recruteurs. Ces derniers ont du mal à trouver la perle rare, pour autant, les embauches devraient augmenter de 4 % par rapport à l’an dernier. Explications.

Emploi : Des recrutements plus complexes mais en hausse

Une double vision du marché du travail

Hellowork a mené une enquête sur 3 000 candidats et 500 recruteurs. Le but a été de comprendre comment fonctionnaient les recrutements sur l’année 2019. Le bilan est unanime : les embauches sont difficiles tant pour les recruteurs que pour les candidats.

Les recruteurs savent, et cela se vérifie dans certains domaines en particulier, que les candidats qualifiés se font rares. En d’autres termes, la tendance s’est inversée : l’offre est désormais plus abondante que la demande. Cependant, les candidats ne sont pas d’accord avec cette conclusion et deux tiers d’entre eux pensent que les recruteurs ont toujours l’embarras du choix.

Fabienne Dufour, gérante de Camo emploi à Tourcoing (Nord), indique que « les entreprises utilisent de plus en plus de contrats courts comme sorte de période d’essai. Lorsqu’un bon profil est repéré, elles n’hésitent pas et l’embauchent, car les personnes motivées ne courent pas les rues ! » Certains recrutements sont donc difficiles, car le personnel qualifié nécessaire pour occuper certains postes n’est pas ou plus disponible sur le marché du travail.

Un recrutement « à la chaîne »

Il faut moins de trois mois pour qu’un recrutement aboutisse, cela même si 87 % des recrutements demandent deux ou trois entretiens avant de finaliser le processus.

Pour un même poste, environ une vingtaine de CV sont reçus et seuls 5 seront conservés. Suite à quoi, 3 candidats seront sélectionnés et un seul obtiendra le poste.

Durant les entretiens, un comportement nonchalant, une attitude trop hautaine, un candidat trop sûr de lui ou à l’hygiène laissant à désirer sont des critères rédhibitoires.

Un CV court, mais complet

Toujours selon l’étude Hellowork, un recruteur n’accorde qu’une trentaine de secondes par CV. Cela permet d’éliminer la moitié des candidatures. Certains CV écartés peuvent malgré tout être gardés sous le coude en guise d’option de « repêchage » si aucun candidat sélectionné n’a réussi à séduire l’entreprise.

Un CV sur une seule page a aussi plus de chances d’être retenu qu’un document sur plusieurs pages. En effet, seuls 3 % des recruteurs prennent le temps d’en apprécier le contenu. Pourtant, les expériences détaillées et chiffrées sont nécessaires, voire obligatoires pour que le CV ait un quelconque intérêt aux yeux des recruteurs.


Qu’en est-il de la lettre de motivation ?

Longtemps considérée comme désuète, la lettre de motivation est pourtant toujours incontournable pour les recruteurs. 86 % d’entre eux la lisent « systématiquement ou parfois ». De même, dans un secteur sur deux, elle est importante. À ce titre, elle occupe la troisième place du podium pour que la candidature soit jugée convaincante.

Vers une augmentation des recrutements

Bien que les recrutements soient plus complexes et rapides, la deuxième édition du baromètre Adecco annonce près de 3,7 millions de recrutements entre juillet 2019 et juin 2020, tous secteurs confondus. Soit une hausse de 3,5 % par rapport au baromètre précédent.

Selon Christophe Catoir, président France d’Adecco, « le pays a un potentiel de création d’emplois suffisant pour faire baisser le chômage à 8 % », sauf si le Brexit ou des « guerres commerciales » venaient à complexifier l’état des lieux actuel.

Adecco semble rejoindre les recruteurs, stipulant qu’une pénurie de candidats peut se faire ressentir dans certains secteurs en particulier, mais indique également qu’il pourrait y avoir une pénurie d’emplois dans d’autres domaines. Cela est notamment le cas dans la construction, étant pourtant le deuxième secteur recrutant le plus en France. Il en va de même pour l’hébergement et la restauration qui recrute fortement, mais qui subit un turn-over important et un manque de candidats.

Le secteur d’activité recrutant le plus reste le magasinage et la préparation de commandes avec quelque 563 552 recrutements prévus au niveau national. La construction est en seconde place avec 376 453 recrutements envisagés et les services administratifs avec 339 458 postes à pourvoir.

Quelles sont les régions où l’on recrute le plus ?

Depuis quelques années déjà, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et la région PACA sont en tête des endroits où l’on recrute le plus en France.

Mais les Hauts-de-France gagnent du terrain. La région prévoit d’embaucher près de 300 000 candidats en 2020, engendrant ainsi une hausse d’activité de 10 % ! Les secteurs sont variés, même si l’automobile, avec Toyota a embauché environ 500 personnes en 2019 et la logistique, ainsi que l’agroalimentaire ont le vent en poupe.