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Grève du 2 octobre : entre 195 000 et 600 000 manifestants

L’intersyndical (la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, la FSU et Solidaires) appelle à une journée de mobilisation ce jeudi 2 octobre.
Sommaire

La grève du 2 octobre 2025 s’annonce comme une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle majeure. Après l’échec des négociations, 8 syndicats représentatifs appellent à un mouvement massif. Alors, à quoi faut-il s’attendre ? On fait le point.

Grève du 2 octobre : entre 195 000 et 600 000 manifestants

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Ce qu'il faut retenir
  • Une nouvelle journée de grèves est prévue ce jeudi à l'appel de l'intersyndicale.
  • Selon le ministère de l’Intérieur, 195 000 manifestants ont été recensés à l’échelle nationale, tandis que la CGT avance le chiffre de près de 600 000.
  • Le trafic est normal pour les TGV et légèrement perturbé dans certains TER.
  • Environ 10 % de grévistes sont attendus dans les écoles, selon le syndicat FSU-Snuipp.
  • Environ 30 000 personnes devraient manifester selon le ministère de l’Intérieur

Ce direct est terminé, merci de nous avoir suivis.

4,22 % d’agents de la fonction publique d’État en grève

Le ministère de la Fonction publique a fait état de 4,22 % d’agents de la fonction publique d’État (FPE) en grève, un chiffre nettement inférieur aux près de 11 % enregistrés le 18 septembre. Le mouvement connaît également un recul dans les autres versants de la fonction publique, avec 3,7 % de grévistes dans la fonction publique hospitalière et 2,35 % dans la fonction publique territoriale.

85 000 manifestants ce matin selon le ministère de l’Intérieur

D’après les données publiées en milieu de journée par le ministère de l’Intérieur, 85 000 manifestants ont été recensés dans la matinée à l’échelle nationale, hors Paris où la mobilisation ne débute qu’à 14h00.

Ces chiffres marquent une nette baisse par rapport au 18 septembre, date à laquelle 200 000 participants avaient été comptabilisés, toujours sans inclure la capitale, au même moment de la journée.

Plusieurs usines bloquées par des manifestants

À Valenciennes (Nord), l’usine Stellantis a vu ses accès bloqués par des manifestants, rapporte France 3 Hauts-de-France. Le constructeur, déjà fragilisé par la crise du secteur automobile, a récemment annoncé l’arrêt temporaire de trois de ses sites situés à Poissy (Yvelines), Mulhouse (Haut-Rhin) et Sochaux (Doubs). Non loin de là, l’usine Michelin a également été bloquée. Tôt dans la matinée, une vingtaine de syndicalistes de SUD ont disposé palettes et pneus à l’entrée de plusieurs ronds-points stratégiques.

À Toulouse (Haute-Garonne), le site de Thales, implanté avenue du Général Eisenhower, a lui aussi été bloqué, selon des images relayées par le compte X «  Révolution Permanente Toulouse ».

6,42 % des professeurs en grève

Selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale, 6,42 % des professeurs se sont déclarés grévistes ce jeudi, contre 17,06 % lors de la précédente journée d’action du 18 septembre. Dans le détail, le taux de participation s’élève à 6,95 % dans le premier degré et à 6,13 % dans le second. 

Les chiffres précis indiquent 6,95 % de grévistes dans les écoles, 7,38 % dans les collèges, 4,95 % dans les lycées d’enseignement général et technologique, et 4,5 % dans les lycées professionnels.

Plusieurs lycées bloqués

Comme lors du 18 septembre, plusieurs lycées ont vu leurs élèves participer à la mobilisation sociale en bloquant l’accès à leurs établissements. À Bordeaux, plusieurs centaines de lycéens ont bloqué l’entrée du lycée Magendie, comme rapporté par Sud Ouest. À Rennes, l’accès au lycée Jean-Macé a été brièvement bloqué avant l’intervention des forces de l’ordre, selon Le Télégramme, qui précise que les élèves ont ensuite organisé un second blocage dans la cour intérieure de l’établissement. Au Havre, une centaine d’élèves se sont rassemblés devant le lycée François Ier, tout en laissant entrer ceux qui le souhaitaient. 

Une vingtaine de manifestants ont tenté de bloquer le périphérique lyonnais

Tôt ce jeudi matin, une vingtaine de manifestants ont tenté de bloquer le périphérique lyonnais à hauteur de Bron, selon Le Progrès. Ces militants du mouvement « Bloquons tout », déjà à l'origine de l’action du 10 septembre, s’étaient regroupés à 6h30 à Villeurbanne, dans le secteur de Charpennes, pour organiser leur intervention. 

Vers 8h00, ils ont investi la chaussée au niveau du « virage de la femme morte », en direction de Paris, en utilisant des poubelles et des barrières pour gêner la circulation. La CRS autoroutière est rapidement intervenue pour les déloger vers 8h20. Deux personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, annonce la préfecture. La manifestation officielle des syndicats est prévue cet après-midi à 13h00 au départ de la place Jean-Macé à Lyon.

76 000 policiers et gendarmes mobilisés en France

Lors d’un point presse organisé jeudi matin à la préfecture de police de Paris, le ministre de l’Intérieur démissionnaire a annoncé la mobilisation de 76 000 policiers et gendarmes à travers le pays, dont 5 000 dans la capitale, pour cette troisième journée de protestation.

« La consigne reste inchangée : notre priorité est de reproduire le dispositif mis en place le 18 septembre. Manifester est un droit garanti par la Constitution, et notre rôle est d’assurer la sécurité de ceux qui souhaitent exprimer leurs revendications, en les protégeant de toute tentative de violence », a déclaré Bruno Retailleau.

Il a par ailleurs rappelé que les forces de l’ordre ne devront « tolérer aucun débordement » en marge des cortèges. « À la moindre infraction, il y aura intervention, interpellations et poursuites judiciaires », a-t-il insisté.

300 000 manifestants attendus selon le ministère de l’Intérieur

Selon le ministère de l’Intérieur, environ 300 000 personnes sont attendues ce jeudi 2 octobre dans l’ensemble du pays. « Dans les rangs de notre syndicat, je pense que nous serons aussi nombreux. Quoi qu’il arrive, la mobilisation sera d’un bon niveau », a déclaré au Parisien le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil. Lors de la précédente journée d’action, le 18 septembre, les autorités avaient recensé 500 000 manifestants, quand la CGT en revendiquait le double, soit 1 million.

Environ 5 000 policiers mobilisés à Paris

Afin de réduire les risques, un « dispositif particulièrement important » sera déployé ce jeudi 2 octobre, a annoncé sur TF1, le préfet de police, Laurent Nuñez. Environ 5 000 policiers seront mobilisés « à Paris et dans l’ensemble de l’agglomération parisienne », a-t-il précisé. 

Lors du précédent défilé, chaque tentative de dégradation de commerces avait immédiatement entraîné l’intervention des forces de l’ordre. Laurent Nuñez a indiqué que la même stratégie serait appliquée dès demain. Des drones survoleront également Paris afin d’offrir une vue d’ensemble des mouvements de foule, sans enregistrement ni recours à la reconnaissance faciale.

Le préfet de police a mis en garde les individus susceptibles de vouloir provoquer des débordements : « Ils n’y parviendront pas et nous répondrons présents ». Par ailleurs, toute tentative de blocage le matin, qu’il s’agisse d’établissements scolaires ou de dépôts de bus, fera aussitôt l’objet d’une intervention.

10 % des enseignants en grève ce jeudi, selon la FSU – SNUipp

Selon un sondage réalisé auprès des enseignants du premier degré dans plusieurs académies, la FSU – SNUipp, syndicat majoritaire dans les écoles, prévoit que 10 % des professeurs seront en grève ce jeudi 2 octobre. Lors de la mobilisation du 18 septembre, 33 % des enseignants avaient participé à la journée de mobilisation, selon cette même organisation. 

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Les principaux point de rendez-vous des manifestations

Ce jeudi 2 octobre 2025, des manifestations sont prévues un peu partout en France, à l’appel de l’intersyndicale. Ces rassemblements visent à mobiliser massivement contre les projets gouvernementaux et à défendre les droits des travailleurs, dans une journée d’action nationale largement suivie. Voici les principaux lieux de rassemblement :

  • Paris : 14h00, Place d’Italie.
  • Marseille : 10h30, Vieux Port.
  • Lyon : 13h00, Place Jean Macé.
  • Toulouse : 14h00, St Cyprien.
  • Nice : 10h00, Gare de Nice Ville.
  • Nantes : 10h30, Miroir d’eau.
  • Montpellier : 10h30, Place Albert 1er.
  • Strasbourg : 14h00, Place de la République.
  • Bordeaux : 11h00, Place de la Bourse.
  • Lille : 14h30, Porte de Paris.
  • Rennes : 13h00, Esplanade Charles de Gaulle.
  • Reims : 10h00, Maison des syndicats.
  • Le Havre : 10h00, Cercle Franklin.
  • Toulon : 10h30, Préfecture.
  • Grenoble : 14h00, Alsace-Lorraine.
  • Dijon : 14h00, Place de la Libération.
  • Angers : 14h00, Place Leclerc.

Le parcours du cortège à Paris est connu

Le départ de la manifestation est fixé à 14h00, place d’Italie, dans le 13e arrondissement. Les manifestants emprunteront un parcours qui traverse une large partie de la capitale en direction de la place Vauban, dans le 7e arrondissement, à proximité des Invalides. Ce trajet du sud-est vers l’ouest de Paris, récemment confirmé par les autorités, permettra à l’intersyndicale de faire entendre ses revendications au cœur des institutions parisiennes.

Pour ceux qui souhaitent rejoindre des cortèges thématiques, le rassemblement intersyndical principal se tiendra à l’angle de la rue Lebrun et de la rue des Gobelins, lieu stratégique pour diverses délégations syndicales. Un dispositif de circulation sera mis en place autour du parcours, avec des perturbations importantes à prévoir pour les automobilistes, notamment autour des points de départ et d’arrivée.

Combien de temps peut durer une grève ?

La grève n’a aucune durée légale minimale ou maximale : elle peut durer de quelques minutes, une heure, une journée, ou encore s’étendre sur plusieurs jours, voire semaines. Ce sont les salariés grévistes qui décident collectivement de la durée de leur mobilisation, tant que leurs revendications restent professionnelles. Il est donc possible de rejoindre ou de quitter le mouvement à tout moment, que l’on souhaite participer sur une courte période ou prolonger la grève. Seule contrainte : chaque heure ou journée de grève entraîne une retenue proportionnelle sur la rémunération correspondant au temps non travaillé, mais il n’est pas possible de récupérer ultérieurement ces heures perdues.

En cas de grève dans les écoles, le service minimum d’accueil est obligatoire

En cas de grève dans les écoles maternelles et élémentaires, la loi du 20 août 2008 impose la mise en place d’un service minimum d’accueil gratuit pour les élèves. Ce dispositif garantit que les enfants soient accueillis et encadrés pendant le temps scolaire, même lorsque leur enseignant est gréviste et ne peut assurer les cours. 

Ce service est assuré par la commune lorsque le taux de grévistes dans une école atteint ou dépasse 25 %, sinon c’est l’État qui prend en charge l’accueil.

Pourquoi les grèves ont-elles lieu souvent le mardi ou le jeudi ?

Les grèves ont fréquemment lieu le mardi et le jeudi, car ces jours sont jugés efficaces pour maximiser la mobilisation. En effet, les autres jours de la semaine sont souvent moins propices : le lundi et le vendredi sont largement pris comme jours de RTT, rendant plus difficile la participation, tandis que le mercredi est souvent réservé aux obligations familiales comme la garde des enfants. Le week-end est également évité, car il correspond aux jours de repos et se prête moins bien aux actions syndicales médiatisées. 

Pourquoi votre train prévu ce mercredi 1er octobre pourrait également être annulé ?

Attention si vous devez prendre le train ce mercredi 1er octobre ou ce vendredi 3 octobre : le mouvement social interprofessionnel va perturber la circulation des trains à partir de mercredi, 19h00, et jusqu’à vendredi, 8h00. Par conséquent, certains trains seront annulés ce mercredi soir et ce vendredi matin.




Grève du 2 octobre : quelles sont les revendications des syndicats ?

Cette grève du 2 octobre 2025 marque un nouvel épisode de contestation massive menée par l’intersyndicale regroupant la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, la FSU et Solidaires. Les syndicats réclament l’abandon du projet de budget 2026, qui prévoit notamment le doublement des franchises médicales, la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, jugée trop restrictive.

Ils exigent également des mesures pour une véritable justice fiscale, la taxation accrue des gros patrimoines et des très hauts revenus, la mise en place de conditions strictes pour les aides publiques aux entreprises, ainsi que des moyens budgétaires renforcés pour les services publics.

Enfin, la revalorisation des salaires, la protection sociale de haut niveau et le rejet du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans figurent aussi parmi les principales revendications portées par l’intersyndicale.

Grève SNCF : le trafic perturbé ?

Le trafic SNCF ne sera pas fortement impacté par cette journée de grève. En effet, la SNCF annonce un trafic globalement préservé sur les TGV. En revanche, certaines perturbations sont attendues sur les trains régionaux, et plus particulièrement sur les Intercités : les liaisons Lyon–Nantes, Bordeaux–Nantes et Marseille–Bordeaux seront affectées, tandis que les axes Paris–Clermont-Ferrand et Paris–Limoges–Toulouse connaîtront des difficultés plus limitées.

Quid des transports en commun ?

En Île-de-France, les usagers du métro devraient être épargnés. L’entreprise annonce un service normal sur l’ensemble de son réseau. Toutefois, la ligne B du RER pourrait connaître quelques ajustements, mais sans conséquences majeures. De plus, le trafic sera « perturbé » sur les RER D et E ainsi que sur les lignes de transilien L, N, R et U. La ligne C du RER et la ligne H du transilien connaîtront une circulation « légèrement perturbée ».

Pour rappel, lors de la dernière mobilisation, certaines lignes ne fonctionnaient qu’aux heures de pointe, tandis que les lignes automatiques assuraient un service normal.

Attention : cette grève du 2 octobre ne concernera pas uniquement les transports parisiens. Elle pourrait aussi toucher les réseaux de transport en commun des grandes métropoles régionales comme Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nantes ou Toulouse, ainsi que plusieurs villes moyennes dans toute la France.




Les avions : un secteur épargné ?

Le mouvement aura aussi des répercussions dans les airs. D’après le ministère des Transports, 75 salariés de l’aviation se sont mobilisés. Les obligations de service minimum s’appliqueront uniquement à l’aéroport de Beauvais, où 30 % des vols seront annulés.

Dans les autres plateformes françaises, l’impact restera limité, même si des retards et perturbations ponctuelles ne sont pas à exclure. La DGAC recommande aux passagers de vérifier l’état de leur vol directement auprès de leur compagnie aérienne.

Les écoles : vers de nombreuses fermetures de classe ce jeudi ?

La mobilisation du secteur de l’Éducation nationale pourrait s’annoncer une nouvelle fois très forte. De nombreuses écoles primaires, collèges et lycées verront une part importante de leurs personnels en grève, notamment dans les académies fortement mobilisées lors de la précédente journée d’action.

Pour rappel, les écoles primaires informeront les familles à l’avance sur les fermetures éventuelles, tandis que dans le secondaire (collège et lycée), le mouvement pourrait être plus imprévisible : surveillants et enseignants ne sont pas tenus de se déclarer grévistes à l’avance, entraînant ainsi des fermetures partielles ou totales de classes en dernière minute.

Grève du 2 octobre : et dans les autres secteurs ?

Au-delà des transports et de l’éducation, de nombreux secteurs publics et privés pourraient fonctionner au ralenti ce jeudi. L’intersyndicale espère mobiliser davantage le secteur hospitalier, les administrations locales, les agents de la fonction publique territoriale mais aussi des pans du secteur privé, notamment dans la santé et l’énergie. La grève vise à élargir le mouvement social et à accentuer la pression sur le gouvernement, en démontrant l’ampleur de la contestation face à la politique budgétaire et sociale.

De nombreux rassemblements prévus un peu partout en France

Des rassemblements et défilés sont d’ores et déjà prévus dans plusieurs grandes villes françaises : Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Nice, Strasbourg ou encore Nantes connaîtront des manifestations importantes.

Outre les défilés, des actions symboliques (blocages routiers, opérations escargot, occupations de places) pourraient être organisées localement, étoffant la mobilisation sur l’ensemble du territoire.

 

Rédacteur
Olivier Calcagno
Expert & Rédacteur


D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.