Impôts et cotisations : la France reste la championne d'Europe
Ce mercredi 17 juillet 2024 est une date symbolique en matière de pression fiscale et sociale. En effet, selon une étude de l’Institut économique Molinari, un salarié moyen travaillait depuis le début de l’année pour payer la TVA, l’impôt sur le revenu et les cotisations salariales et patronales. Ce n’est donc qu’à partir d’aujourd’hui, qu’il est libéré de ces prélèvements obligatoires.
Les impôts et les charges représentent 54 % du salaire d’un travailleur moyen
Pour parvenir à ce résultat, l’institut économique Molinari prend pour exemple une personne célibataire et sans enfant qui touche le salaire moyen. Et comme en 2023 et entre 2016 et 2020, la France occupe donc la première place de la pression fiscale et sociale.
Concrètement, 54 % du salaire d’un travailleur moyen part en cotisation patronale, en cotisation salariale, en TVA et en impôt sur le revenu. Toutefois, selon l’institut économique, ce « poids des prélèvements obligatoires a diminué depuis 2018 ». Il y a 6 ans, il était à 56,7 %. Une baisse due notamment à l’allègement des cotisations patronales qui représentent désormais 43 % du salaire brut contre 49 % en 2018.
En outre, la baisse de l’impôt sur le revenu annoncée en 2019 par Emmanuel Macron, à la suite du Grand débat, « a permis d’amplifier la baisse de la fiscalité », écrit l’organisme. En effet, la première tranche de l’impôt sur le revenu est passée de 14 % à 11 %. A contrario, l’augmentation de la CSG a représenté « une perte pour le salarié moyen ».
Cette pression sociale et fiscale « ne s’explique pas par une offre collective plus attractive »
Alors, cette première place de la pression sociale et fiscale est-elle une bonne chose ? Selon Word Hapiness Report 2024, la France est au 13e rang des pays de l’Union européenne les plus heureux. Elle se fait devancer par la Finlande, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Autriche, la Belgique, l’Irlande, la Lituanie, la République tchèque, la Slovénie et l’Allemagne. « Douze pays avec une pression sociale et fiscale moindre », rappelle l’institut économique Molinari.
De plus, le pouvoir d’achat d’un salarié moyen est « plus contraint que dans les pays du nord de l’Europe » qui ont une « tradition sociale proche de la nôtre », indique l’organisme. Par exemple, si un salarié français coûte 2 % de moins qu’un travailleur finlandais, son salaire net (après cotisations et impôts) sera 22 % moins élevé. Et même, « lorsqu’on raisonne en dépenses de protection sociale par habitant, la France n’est que 6e sur 27 dans l’UE », explique-t-il.
« Tous ces éléments laissent penser que la pression sociale et fiscale française ne s’explique pas par une offre collective plus attractive », écrit l’institut. Selon lui, de nombreuses analyses attestent que le « rapport qualité/prix des dépenses publiques étant plus attractif chez nombre de nos voisins ».
| Pression sociale et fiscale | ||
|---|---|---|
| Pays | Taux de taxation du salarié moyen en 2024 | Jours de libération sociale et fiscale |
| Allemagne | 51,2 % | 7 juillet 2024 |
| Autriche | 52,9 % | 12 juillet 2024 |
| Belgique | 53,5 % | 15 juillet 2024 |
| Bulgarie | 39,3 % | 24 mai 2024 |
| Chypre | 30,4 % | 21 avril 2024 |
| Croatie | 41,2 % | 31 mai 2024 |
| Danemark | 40,9 % | 30 mai 2024 |
| Espagne | 43,9 % | 10 juin 2024 |
| Estonie | 40,3 % | 28 mai 2024 |
| Finlande | 45,1 % | 14 juin 2024 |
| France | 54 % | 17 juillet 2024 |
| Grèce | 44,4 % | 12 juin 2024 |
| Hongrie | 46,3 % | 19 juin 2024 |
| Irlande | 37,1 % | 16 mai 2024 |
| Italie | 50,3 % | 3 juillet 2024 |
| Lettonie | 45,4 % | 15 juin 2024 |
| Lituanie | 40,2 % | 27 mai 2024 |
| Luxembourg | 44,9 % | 13 juin 2024 |
| Malte | Non communiqué | 2 mai 2024 |
| Pays-Bas | 44,9 % | 13 juin 2024 |
| Pologne | 43,5 % | 8 juin 2024 |
| Portugal | 44,9 % | 13 juin 2024 |
| République tchèque | 43,9 % | 10 juin 2024 |
| Royaume-Uni | 32,9 % | 1er mai 2024 |
| Roumanie | 46,3 % | 19 juin 2024 |
| Slovaquie | 46,7 % | 20 juin 2024 |
| Slovénie | 43,9 % | 10 juin 2024 |
| Suède | 46,2 % | 18 juin 2024 |
Source : Institut économique Molinari