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L'âge légal de départ à la retraite bientôt repoussé ?

Selon Les Échos, l’exécutif réfléchirait à repousser l’âge légal de départ à la retraite. Cette réforme des retraites pourrait voir le jour dès l’année prochaine.
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L’âge légal de départ à la retraite sera-t-il bientôt repoussé à 64 ans ? C’est en tout cas l’une des hypothèses qui est sur la table du président de la République, selon Les Échos. Si pour le moment les discussions se déroulent en comité restreint afin d’éviter les fuites, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et Sébastien Lecornu, le ministre des outre-mer, serait pour une réforme des retraites contrairement à Jean Castex, le Premier ministre, qui est « plus prudent ».

L’âge légal de départ à la retraite bientôt repoussé ?

Réforme des retraites : à partir de quand et pour qui ?

Alors, à moins d’un an de l’élection présidentielle, une réforme des retraites peut-elle voir le jour ? « Seul le président de la République peut évaluer cela », a commenté ce mardi matin, Bruno Le Maire sur Cnews. Ainsi, d’après Les Échos, l’exécutif peut faire repousser l’âge légal de départ à la retraite en l’inscrivant dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Toutefois, le texte sera débattu à l’automne au Parlement. Il doit donc prendre une décision assez rapidement.

Mais alors, si le texte est discuté à l’Assemblée nationale puis au Sénat, une question peut se poser : qui serait concerné par cette réforme des retraites ? Concrètement, ce report s’effectuerait en plusieurs étapes. Dans un premier temps, les personnes nées en 1961 ne pourraient prendre leur retraite qu’à partir de 62 ans et demi, contre 62 ans actuellement. Puis, ce départ à la retraite serait repoussé de 6 mois chaque année jusqu’aux personnes nées en 1964. Autrement dit, ceux nés en 1962 partiraient dès 63 ans. Pour la génération de 1963, ce sera au plus tôt à 63 ans et demi. Enfin, pour celle de 1964 et pour les suivantes, ce sera 64 ans.

Si le sujet divise au sein même de l’entourage d’Emmanuel Macron, les syndicats, quant à eux, sont vent debout contre cette réforme. « La difficulté, ce n’est pas la retraite, mais l’emploi », a estimé Yves Veyrier, secrétaire général de FO sur BFMTV. « Tant que cela ne sera pas résolu, vous ne résoudrez ni le problème des retraites, ni celui de l’assurance chômage », a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas le moment de parler d’une telle réforme, car nous n’avons pas de stabilité économique, » a expliqué auprès de Capital, Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa.

De son côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef estimait début juin dans une interview accordée aux Échos que repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans devait faire partie du débat de la présidentielle. « Je ne veux pas de réforme-rustique en trois mois, sinon il faudra y revenir après [l’élection] présidentielle », avait-il affirmé. Même son de cloche du côté de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Il n’y a pas de voie de passage [pour une telle réforme] avant l’élection présidentielle de 2022 », expliquait-il sur Public Sénat le 14 juin.