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La consommation d'aliments ultratransformés serait associée à un risque de mortalité plus élevé

Selon une nouvelle étude française publiée dans la revue de l’Association médicale américaine, la consommation d’aliments ultratransformés aurait une influence sur la mortalité. Le point dans cet article.
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Les données récoltées grâce à la grande étude Nutrinet-Santé continuent de prouver l’influence néfaste des aliments ultratransformés sur la santé. Les derniers résultats publiés montrent qu’une augmentation de 10 % de la proportion de ces aliments correspond à une hausse de 15 % de la mortalité. Détails dans cet article.

La consommation d’aliments ultratransformés serait associée à un risque de mortalité plus élevé

Qu’entend-on par « aliments ultratransformés » ?

Il s’agit d’aliments ayant subi des procédés industriels de transformation et qui contiennent des ingrédients multiples dont nombre d’additifs.

Parmi la longue liste de ces aliments que l’on achète au supermarché, on peut trouver les plats préparés, les biscuits, les céréales du petit déjeuner, les sauces « toutes prêtes », etc. Ils contiennent non seulement beaucoup trop de sucre et de sel, mais aussi des colorants, des exhausteurs de goût, et sont aussi pauvres en fibres et en vitamines.

Une étude précédente avait déjà montré qu’une consommation élevée de ces produits augmenterait le risque de développer un cancer.

Méthode scientifique et ce que révèle l’étude

Pour arriver à ces derniers résultats, l’EREN (équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle) a demandé à des volontaires de lister ce qu’ils avaient bu et mangé sur trois périodes de 24 heures, 2 fois par an. 44 551 Français de plus de 45 ans ont été suivis de 2009 à 2017, dont les trois quarts sont des femmes.

Les chercheurs ont pu observer que les aliments ultratransformés représentaient en moyenne 14,4 % de la quantité d’aliments consommés et 29 % de l’apport énergétique. Au bout de sept ans, 602 personnes étaient décédées.

Ils sont de là arrivés à la conclusion qu’une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultratransformés avait provoqué une hausse de 15 % de la mortalité dans l’échantillon des sujets.

La responsable de l’étude se veut rassurante

« Il ne faut pas être alarmiste pour le public et dire qu’en mangeant un plat préparé on a un risque supplémentaire de 15 % de mourir », a précisé Mathilde Touvier, la directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’université Paris-13, responsable de l’étude NutriNet-Santé.

D’un point de vue strictement scientifique, pour véritablement prouver un risque plus élevé de mortalité lié à ce type d’alimentation, il faudrait en donner à manger à un échantillon de personnes ce qui évidemment n’est pas éthiquement réalisable. Il faudrait aussi pouvoir comparer deux populations aux critères sociodémographiques identiques, de même poids, faisant la même taille et se soumettant à la même quantité d’exercice physique ce qui est beaucoup trop compliqué à mettre en place dans le cadre d’une étude.

Elle concède toutefois que « c’est une nouvelle pierre à l’édifice dans les recherches sur les liens entre aliments ultratransformés et la santé ». Peut-être de quoi susciter plus de vigilance de la part des consommateurs en ce qui concerne leurs achats de nourriture ?