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La coparentalité : une alternative à l'adoption pour les célibataires et les couples homosexuels

Aujourd’hui la coparentalité n’est plus seulement le résultat de la séparation d’un couple avec enfants. C’est un modèle familial choisi par certaines personnes qui souhaitent devenir parents, qu’elles soient célibataires ou en couple, peu importe leur orientation sexuelle.
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L’adoption est souvent un parcours éprouvant dont l’issue est parfois incertaine. De plus, les célibataires, les personnes ne justifiant pas d’une vie maritale commune et les couples homosexuels non mariés en sont exclus, car la procédure d’adoption ne leur est pas accessible en France. Ces raisons les poussent parfois à choisir la coparentalité pour fonder une famille. Qui a recours à la coparentalité ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?

La coparentalité : une alternative à l’adoption pour les célibataires et les couples homosexuels

Qu’est-ce que la coparentalité ?

Choisir la coparentalité c’est partager avec quelqu’un des droits et des devoirs parentaux vis-à-vis d’un enfant, sans pour autant faire le choix d’être en couple ni même d’avoir une relation amoureuse avec le coparent.

Une coparentalité est parfois la conséquence de la séparation d’un couple qui a eu des enfants ensemble, mais c’est aussi un modèle familial qui peut être délibérément choisi.

Il y a une dizaine d’années, le choix de la coparentalité concernait une large majorité de personnes homosexuelles, en couple ou célibataires, mais désormais 50 % des personnes qui souhaitent devenir coparents sont hétérosexuelles, en partie parce que les couples gays et lesbiens préfèrent de plus en plus avoir recours à la PMA (Procréation Médicale Assistée) ou à la GPA (Gestation Pour Autrui) à l’étranger.

Un grand nombre de demandes émane de femmes célibataires qui n’ont pas trouvé le partenaire idéal pour vivre en couple, mais qui souhaitent devenir mères tout en souhaitant partager la responsabilité de l’éducation de l’enfant avec un père. On parle alors de coparentalité hétérosexuelle. Même si les femmes sont toujours majoritaires, de plus en plus d’hommes de tous âges choisissent la coparentalité, avec des motivations variées.

La coparentalité peut aussi s’établir entre un homme gay et une femme lesbienne (coparentalité homosexuelle) avec ou sans conjoint(s) respectif(s) ; dans ce modèle familial, l’enfant aura jusqu’à 4 figures parentales.

Il existe également une forme de coparentalité mixte ou un homme et une femme choisissent d’élever un enfant ensemble, indépendamment de leur orientation sexuelle, par exemple un couple gay qui ferait le choix de partager le rôle de parents avec une femme hétérosexuelle.

Parfois les coparents se choisissent parce qu’ils sont amis de longue date, mais ce n’est pas systématique. Désormais, on peut rechercher un coparent par le biais d’un site internet spécialisé, en sélectionnant le coparent idéal grâce à des critères précis : lieu d’habitation, âge, orientation sexuelle, valeurs, revenus…

Quel est le statut juridique de la coparentalité ?

La loi française est très stricte concernant la conception d’un enfant. La PMA (Procréation Médicale Assistée) est réservée en France aux couples hétérosexuels qui vivent ensemble depuis au moins 2 ans et qui rencontrent des problèmes de fertilité médicalement avérés.

D’autre part, le don de sperme doit toujours se faire de façon consentie, anonyme et gratuite, et ne laisse donc pas la possibilité pour les futurs parents de choisir le donneur.

En revanche, rien ne s’oppose à la coparentalité et à des accords privés passés entre des individus qui souhaitent assumer ensemble la responsabilité d’un enfant.

Le père biologique et la mère biologique reconnaissent l’enfant à sa naissance. Ils deviennent donc ses représentants légaux, qu’ils soient mariés ou non, qu’ils vivent en couple ou pas. De là découleront leurs droits et devoirs vis-à-vis de l’enfant.

Dans le cas de personnes homosexuelles ayant des conjoints respectifs, la loi française ne reconnait pas officiellement leur rôle de parent dans le cadre d’une coparentalité, ils n’ont pas de droits sur l’enfant même lorsqu’ils participent activement à son éducation.

Des accords ou une charte peuvent être signés entre les coparents pour définir entre autres leur rôle, leur implication, leur droit de garde, de visite, leur engagement financier… Mais il s’agira d’un accord symbolique qui n’a pas de réelle valeur juridique. En cas de conflit, un juge prendra une décision se basant sur le bien-être de l’enfant, sans forcément tenir compte des engagements préalables pris par les coparents l’un envers l’autre.

Avantages et inconvénients de la coparentalité

La coparentalité est d’abord une alternative à l’adoption qui est seulement possible en France pour les couples mariés, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Ce sont des procédures longues et laborieuses, qui n’aboutissent pas systématiquement.

La coparentalité répond au besoin sociétal grandissant de devenir parent sans nécessairement partager une relation amoureuse ou une vie commune avec le coparent, dans un contexte où la procréation médicale assistée (PMA) et le recours à une mère porteuse sont toujours interdits par la loi en France.

Le succès d’une coparentalité, qu’on compare souvent — de manière un peu réductrice — à une situation de garde partagée dans le cadre d’une séparation, dépend principalement de l’entente entre les coparents et du respect des droits et des devoirs de chacun vis-à-vis de l’enfant. En cela, un enfant a autant de chances de s’épanouir dans un modèle familial coparental que dans une structure familiale « traditionnelle ».