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Le service public se dégrade largement selon ses agents et ses usagers

L’exécutif a récemment présenté les résultats d’une consultation lancée en novembre dernier visant à recueillir les avis des usagers et des agents des services publics.
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Les services publics se dégradent. C’est en tout cas ce que révèle une consultation lancée en novembre 2017 auprès des agents et des usagers. Celle-ci comportait deux volets : une plateforme en ligne et des évènements régionaux.

Le service public se dégrade largement selon ses agents et ses usagers


Une simplification des démarches nécessaire

Baptisée « Forum de l’action publique », cette consultation dont les résultats ont été présentés le 2 mai 2018 montre que 66 % des agents publics et 60 % des usagers constatent une dégradation de l’action des services publics.

Cette impression est matérialisée par la « fermeture de certains services publics », mais également par « des temps d’attente qui s’allongent », comme l’indique le document de restitution. La plupart des répondants imputent cette dégradation à la diminution des moyens et à la réduction des effectifs. Il faut cependant rappeler qu’en février, Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics avait annoncé l’étude d’un « plan de départs volontaires » pour les fonctionnaires dans le cadre de la suppression de 120 000 postes souhaitée par l’exécutif, ce qui n’a pas dû rassurer les usagers.

Si les répondants estiment que le devoir de neutralité et le respect de la laïcité sont bien mis en œuvre, 31 % des usagers pensent que la continuité des services publics n’est pas effective.

Un grand nombre de sondés suggèrent une simplification des démarches (32 %), une réduction des délais de traitement des demandes (20 %) ainsi qu’une modification des horaires d’accueil (16 %).

Toutefois, plus de la moitié plaide en faveur du maintien du périmètre actuel des missions du service public. Ainsi, peu d’entre eux souhaitent que des missions soient créées, abandonnées ou confiées à d’autres acteurs.

Les agents réclament une meilleure reconnaissance

Au total, 17 000 personnes ont répondu à un questionnaire accessible à tous via une plateforme numérique. Cette dernière proposait cette fois aux seuls agents de formuler plusieurs propositions visant à renforcer l’attractivité de la fonction publique et concernant des problématiques de ressources humaines. Plus de 4 800 contributions ont été enregistrées faisant ressortir les principales attentes des agents : une meilleure reconnaissance, un meilleur accompagnement sur les parcours professionnels et dans le cadre des réformes.

La présentation organisée ce 3 mai à Bercy a été boycottée par la CGT fonction publique qui voit cette consultation comme une « opération de communication », et Solidaires qui considère ce processus comme un « échec au vu de l’engouement particulièrement limité qu’il a suscité ». Les syndicats représentés à la réunion de restitution nationale du Forum de l’action publique, organisé au centre Pierre Mendès France des ministères financiers à Paris, et notamment la FA-FP ont estimé que les réformes de la fonction publique ne répondent pas aux attentes exprimées par les agents lors de la consultation. De son côté, la FSU affirme que « l’idée d’accompagner rapidement la baisse des dépenses publiques » et non les innovations destinées à améliorer la qualité des services publics et les conditions de travail des agents prédomine.

Les résultats de la consultation ont déjà été communiqués au comité d’Action publique 2022 qui remettra ses propositions « dans quelques jours ». Ce rapport constituera « une base de travail soumise à la concertation sur les réformes structurelles attendues dans les différents champs de l’action publique », a détaillé Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics.