Les vieux diesels seront bannis du Grand Paris à partir de juillet 2019
Le conseil métropolitain du Grand Paris a décidé de prendre la question de la pollution de l’air à bras le corps. Il faut dire que la question environnementale est devenue un enjeu de société essentiel. On évalue à 5 000 le nombre de morts prématurées liées à la pollution de l’air dans l’agglomération parisienne. Lundi 12 novembre, après un vote, les élus du Grand Paris ont donc pris la décision de créer une ZFE (Zone à faible émission) aux abords de l’autoroute A86. Qu’en est-il ?
Les véhicules diesel mis sur le marché entre janvier 1997 et le 31 décembre 2000 seront bannis du Grand Paris
Ces dernières années, des mesures avaient déjà été prises pour interdire les voitures à essence et diesel immatriculées avant 1997 dans le Grand Paris.
À partir de juillet 2019, ce sont les véhicules diesel mis sur le marché entre janvier 1997 et le 31 décembre 2000 (Crit’Air 5) qui seront bannis sur ce périmètre du Grand Paris. Ils ne pourront plus rouler la semaine, de 8 h à 20 h. Les vignettes Crit'Air 5 représentent 6 % du parc automobile et les engins non classés, c’est-à-dire les plus anciens, 8 %.
Anne Hidalgo, Maire de Paris, s’est réjouie de la décision de la Métropole, dans Le Parisien : « c’est une très bonne nouvelle pour la santé de tous les Franciliens. Je félicite Patrick Ollier, le président de la métropole, et Daniel Guiraud, son vice-président, d’avoir conduit les débats et le processus pour arriver au vote de cette zone à faibles émissions qui concerne 7 millions d’habitants. »
79 communes de l’agglomération parisienne vont appliquer la mesure
Plus de 100 000 véhicules sont concernés sur la seule zone d’interdiction et 79 communes sur les 131 de la métropole. Ce vote a eu lieu dans un contexte de grogne des automobilistes avec l’émergence du mouvement des gilets jaunes qui protestent contre les hausses de prix du carburant.
Dans le même temps, le Grand Paris va mettre en œuvre des dispositifs de soutien au renouvellement des voitures, avec une prime de la Métropole comprise entre 3 000 et 5 000 € selon les revenus des ménages, qui peut être cumulée avec la prime à la conversion de l’État et le bonus écologique.
L’Union européenne a lancé une injonction à la France
Daniel Guiraud, maire socialiste des Lilas et vice-président de la métropole en charge de l’environnement, fait partie des élus qui se sont impliqués pour ce projet. Le conseil de la Métropole du Grand Paris souligne que ce type de zone est déjà à l’œuvre dans 227 villes ou agglomérations en Europe.
Justement, la Cour européenne a récemment lancé une injonction à la France afin qu’elle agisse pour faire diminuer les taux de pollution de l’air, en particulier dans l’agglomération parisienne. Des sanctions financières pourraient même frapper la France.
Bannir tous les véhicules au diesel sur le Grand Paris d’ici 2024
Les projets du Grand Paris sont même plus ambitieux. Pour Patrick Ollier, président de la Métropole, le but est de bannir totalement le diesel à partir de 2024 sur le territoire du Grand Paris. En 2030, tous les engins thermiques, essence comme diesel, pourraient être touchés.
D’après les chiffres d’Airparif, 1,3 million d’habitants d’Ile-de-France sont exposés à des seuils de dioxyde d’azote (NO2) qui vont au-delà des limites établies par l’Union européenne. Le NO2 constitue un gaz toxique dégagé surtout par le trafic routier et en particulier les moteurs diesel.
D’autres agglomérations s’engagent contre la pollution de l’air
D’autres villes ont mis en place des zones de circulation restreintes dans le centre-ville ou la totalité de l’agglomération.
À Grenoble, la zone couvre 49 communes de la métropole. À Lille, la zone s’étend sur le centre-ville et 11 villes alentours. Et en cas de pics de pollution, plusieurs communes de l’agglomération strasbourgeoise n’autorisent que les voitures portant un autocollant compris entre 0 et 3.