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L'État crée un site internet pour aider les agriculteurs à trouver une alternative au glyphosate

Le gouvernement avait fait le choix il y a quelques mois de ne pas imposer par la loi l’arrêt du glyphosate pour l’agriculture, mais avait promis une start-up d’État pour encourager et soutenir les solutions alternatives à ce pesticide supposé dangereux pour la santé. En ce sens, un site internet vient d’être lancé. Quel est l’objectif de cette plateforme ?
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Le glyphosate est un sujet qui divise élus et opinion publique depuis un long moment. Promesse de campagne du Président de la République, la sortie du glyphosate ne passera pas dans l’immédiat par un durcissement de la loi, mais par des initiatives volontaires de la part des agriculteurs. Pour les aider et encourager les pratiques vertueuses, l’État lance un site internet où les agriculteurs qui se passent déjà du glyphosate pourront partager leur expérience avec ceux qui cherchent à l’abandonner. Un point sur ce que propose ce site.

L’État crée un site internet pour aider les agriculteurs à trouver une alternative au glyphosate

Un site internet pour la « start-up d’État » promise par Emmanuel Macron au mois d’octobre

« C’est une démarche de start-up d’État, car ce site permet de mettre en place dans l’État une équipe en mode projet, temporaire, qui mobilise toutes les compétences pour sortir du glyphosate, jusqu’à ce qu’on ait réussi l’objectif », a récemment expliqué l’Élysée.

Sur la page d’accueil du nouveau site lancé par le gouvernement ce jeudi 22 novembre 2018, les compteurs sont pour le moment à 0 : 0 agriculteur sortit du glyphosate, 0 agriculteur engagé à en sortir, mais on peut déjà trouver sur le site des témoignages d’agriculteurs qui ont changé leurs pratiques avec succès, des solutions alternatives. Il y a également la possibilité pour les agriculteurs qui souhaitent sortir du glyphosate, mais ne savent pas comment faire de laisser leur adresse email pour être recontactés ultérieurement, et pour d’autres de partager leur expérience.

L’État espère créer grâce à cette initiative une « dynamique de progrès » pour aboutir à la sortie complète du glyphosate d’ici 3 ans.

Encourager l’entraide entre agriculteurs d’un même département

Le site a pour but de promouvoir l’entraide communautaire entre agriculteurs d’un même département et de regrouper ceux qui ont besoin d’un accompagnement a expliqué l’exécutif. « L’objectif du président de la République est d’essaimer les bonnes pratiques, d’être responsabilisateur et être dans la dynamique du changement », selon les conseillers de la présidence, pour qui « rien n’est plus convaincant que l’exemple d’un voisin ».

Limitation des autorisations de mise sur le marché de produits phytosanitaires contenant du glyphosate

Il est également question que l’État demande à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de ne pas accorder d’AAM (Autorisations de mise sur le marché) de produits au glyphosate « pour les usages pour lesquels des alternatives sont avérées », a déclaré le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy le 8 novembre dernier.

90 % des surfaces agricoles sont théoriquement concernées, constituées d’exploitations qui pourraient sans difficulté majeure se passer de l’herbicide, mais, selon l’Élysée, il reste « 10 % des surfaces [où] il y a des impasses sur lesquelles il faut mobiliser la recherche, comme pour les vignobles en très forte pente ou les légumes en plein champ »