Mutuelles : Une hausse des cotisations de 3 % en moyenne annoncée pour 2020
Avec la future réforme santé, certaines lunettes et prothèses dentaires seront intégralement remboursées dès le 1er janvier 2020. Cependant, le 8 novembre dernier, la Mutualité française informe que les tarifs des mutuelles augmenteront d’environ 3 % en moyenne. Une annonce qui fait grincer des dents chez certaines associations de consommateurs.
Une réunion au sommet pour faire le point sur la réforme santé
Les représentants des mutuelles, assurances et institutions de prévoyance étaient dernièrement conviés à une réunion avec Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Le but était de faire le point sur la réforme « 100 % santé ». L’ordre du jour tournait essentiellement sur les remboursements à 100 % prévus en 2020 sur l’optique et quelques soins dentaires, mais également sur la « réduction supplémentaire de 250 € du reste à charge » pour les prothèses auditives.
À cette occasion, Agnès Buzyn a rappelé que, bien que proposant des remboursements plus élevés sur certains soins, la réforme santé ne pouvait pas être un motif de hausse des tarifs des mutuelles, assurances et autres institutions de prévoyance en 2020. Elle a donc encouragé les représentants à « une évolution modérée des cotisations », de façon à « garantir l’accès effectif aux soins de tous les Français ».
Une augmentation malgré tout, jugée normale et logique
Pourtant, peu de temps après la réunion, la Mutualité française annonce une hausse des tarifs des mutuelles, de 3 % environ.
Afin de se dédouaner, le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet a indiqué qu’il s’agissait d’une augmentation proportionnelle sur les 10 dernières années. Cependant, « des cas particuliers restent toujours possibles », mentionne-t-il.
Le « reste à charge zéro » responsable de l’augmentation pour l’UFC Que Choisir
Mathieu Escot, responsable des études à UFC Que Choisir a été invité sur le plateau du Magazine de la Santé afin d’aborder le sujet. Selon lui, l’augmentation des cotisations de mutuelles est intimement liée au « reste à charge zéro ».
« Évidemment, si les complémentaires ont à rembourser davantage de soins, ça va se retrouver sur les cotisations. Il y a là une espèce de non-dit entre les pouvoirs publics et les mutuelles. Selon elle [Agnès Buzyn], cette augmentation n’est pas liée au reste à charge zéro, mais elle s’explique en partie par cela » avance-t-il.
Les retraités et les faibles revenus directement impactés
Outre le fait qu’elle puisse directement découler de la hausse des remboursements engendrés par la réforme santé, Mathieu Escot indique également que cette augmentation de 3 % annoncée mériterait d’être revue.
En effet, le critère de l’âge n’étant pas pris en compte dans cette augmentation, les personnes âgées vont subir une double hausse de leurs cotisations. Pour rappel, les tarifs augmentent déjà automatiquement de 1 à 2 % en fonction de ce paramètre. Selon le responsable des études à l’UFC que choisir, les personnes âgées pourraient accuser une hausse d’environ 5 %. Un montant très conséquent pour les plus petits budgets.
Les contrats augmentant le plus seraient donc ceux contractés par les personnes aux faibles moyens, offrant déjà peu de remboursements sur les lunettes et les soins dentaires.