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Nouveau DPE : 60 millions de consommateurs dénoncent « des erreurs en pagaille »

Selon 60 millions de consommateurs, il y a encore de nombreuses erreurs sur les diagnostics de performance énergétique (DPE). Problème : ces dysfonctionnements peuvent être utilisés en justice.
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Obligatoire en cas de vente ou de location d’un logement, le diagnostic de performance énergétique, plus communément appelé DPE, est-il vraiment fiable ? C’est ce qu’a voulu savoir le magazine 60 millions de consommateurs alors que sa méthode de calcul a été modifiée le 1er juillet 2021 et qu’il est désormais opposable, c’est-à-dire que les bailleurs et les vendeurs sont juridiquement responsables des informations qui y figurent.

Nouveau DPE : 60 millions de consommateurs dénoncent « des erreurs en pagaille »

DPE : aucun diagnostiqueur n’arrive au même résultat

Ainsi, 60 millions de consommateurs ont sélectionné 4 maisons dont les caractéristiques sont différentes (type de chauffage, date de construction, travaux réalisés…). Puis, le magazine a demandé à chaque propriétaire de contacter 5 diagnostiqueurs pour qu’ils réalisent un DPE. Enfin, le mensuel a, de son côté, fait appel à un expert indépendant.

Résultat : pour le même logement, les diagnostiqueurs n’arrivent pas à la même étiquette énergie. Pour chaque maison, il y a toujours au moins 2 lettres différentes, précise le magazine et parfois même 3.

D’où viennent les erreurs de diagnostic ?

Mais pourquoi ces différences ? Les raisons sont multiples. Par exemple, en Haute-Garonne, le propriétaire avait installé une mezzanine de 5 m² et elle a été oubliée par tous les diagnostiqueurs. Pire, à Toulouse, un professionnel a estimé la superficie de la maison à 162 m² au lieu de 138 m².

Une belle différence qui impacte le DPE. En effet, la consommation énergétique doit être divisée par la surface de l’habitation. Autrement dit, plus la maison est grande, plus faible sera la consommation par m² et la note du DPE sera meilleure.

DPE : les diagnostiqueurs peuvent aussi se tromper sur la date de construction

Autre anomalie constatée : les professionnels se trompent sur la date de construction. Et là encore cela pose problème sur la véracité du diagnostic. Ainsi, en banlieue de Bordeaux, en mettant une date moins ancienne (1949 alors qu’elle date d’avant 1948), le logement va être considéré comme étant plus étanche et aura donc une meilleure note énergétique, indique le magazine.

Et la liste des erreurs n’est pas finie, racontent 60 millions de consommateurs : la surface des parois, les portes, les fenêtres, le chauffage, ou encore la production d’eau chaude sanitaire sont également inexacts.


Erreur de DPE : l’acheteur peut attaquer en justice le vendeur

Or, si le locataire ou l’acheteur constate une erreur sur le diagnostic effectué, il peut attaquer en justice le propriétaire ou le vendeur. Toutefois, mis en cause, ce dernier peut se retourner contre le professionnel.

« La fiabilité est un vrai enjeu pour les diagnostiqueurs et doit être absolue, sans quoi nous aurons un problème de confiance », a expliqué sur Le Figaro, le président de la Fédération nationale de l’immobilier, Jean-Marc Torrollion.

De son côté, 60 millions de consommateurs demandent de renforcer la formation des diagnostiqueurs. « Oui, nous avons à mieux encadrer (notamment) pour qu’il y ait moins de fraudes », a répondu sur France Inter, Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.