Pratique de la chasse : De nouvelles mesures de sécurité en vigueur
La chasse est officiellement ouverte depuis dimanche 8 septembre dans l’hexagone. Face aux nombreux accidents survenus l’an dernier, de nouvelles mesures de sécurité ont été prises tant pour les chasseurs que pour les promeneurs. Voici lesquelles.
Les nouveaux objectifs de la chasse
Les nouveaux objectifs de la chasse s’orientent autour de 6 axes :
- Protéger la biodiversité
- Réduire les dégâts du gros gibier
- Moderniser les techniques de la chasse
- Améliorer la sécurité
- Renforcer la police de l’environnement
- Prendre en compte le bien-être animal
Déjà un accident en Isère
La veille de l’ouverture officielle de la chasse, un chasseur a été blessé par un sanglier en Isère selon le Dauphiné.
L’an dernier, la chasse a été responsable de 131 accidents. Une augmentation de 20 % par rapport à l’année 2017-2018. Cela étant, les accidents mortels sont en régression passant de 13 à 7. François de Rugy avait appelé les chasseurs à la plus grande vigilance durant l’exercice de leur activité. Cela, dans le but de garantir la sécurité des promeneurs.
Une obligation de formation pour les chasseurs
Suite à la loi du 24 juillet 2019, une formation pour les chasseurs est désormais obligatoire tous les 10 ans. Celle-ci sera dispensée par des associations locales. Certaines ont d’ailleurs déjà commencé à les assurer, sur la base du volontariat.
Le secrétaire départemental de la fédération des chasseurs du Loiret, François Lecru, indique que ces formations sont suivies sur une journée. Elles ont pour but de rappeler les consignes de sécurité comme le maniement de l’arme, angles de tir autorisés, etc.
Voici les quelques consignes rappelées aux chasseurs :
- l’arme doit être déchargée et ouverte à chaque rencontre entre un chasseur et un promeneur, lors d’un passage d’obstacle, lorsqu’un chien est détaché, etc.
- le doigt ne doit jamais rester en permanence sur la détente et l’arme ne doit jamais pointer une habitation, des promeneurs, la voie publique, etc.
- le tir doit être debout et orienté vers le sol, sur une distance maximale de 30 m
Les décrets d’application sont en passe de paraître. Mais pour l’heure, le ministère ne peut se prononcer sur une date précise.
Des consignes pourtant jugées insuffisantes
Madline Rubin est la directrice de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages). Elle s’attendait à beaucoup mieux de la part du gouvernement, par exemple, l’obligation pour chaque chasseur de présenter un certificat médical annuel. Cela permettrait, selon elle, de savoir si le chasseur est en possession de tous ses moyens auditifs et visuels et apte à pouvoir détenir une arme.
Les agents de l’environnement auront aussi plus de pouvoirs
La loi du 24 juillet 2019 prévoit également d’autres dispositifs de prévention. Notamment l’attribution de droits plus larges aux agents de l’environnement. En effet, ils auront pour mission de veiller au bon respect des nouvelles règles.
Pour ce faire, la fusion entre l’AFB (Agence française pour la biodiversité) et l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) va donner naissance au futur OFB (Office français de la biodiversité). Celui-ci aura pour mission de mandater une armée d’agents de l’environnement.
Cette « armée de terrain » ne comptera pas plus de 15 – 20 agents par département. Ils pourront alors suspendre un permis en cas d’accident ou d’infraction grave. Toutefois, n’étant pas nombreux, le nombre de contrôles restera faible d’après François Lecru. « L’État prévoit plus de possibilités pour les agents, mais pas plus de moyens, donc ça ne changera rien », déplore également Madline Rubin.
La sécurité des randonneurs renforcée
D’après la loi du 24 juillet 2019, un système homogène de signalement est obligatoire. Cela consiste à poser des pancartes visibles et de porter (dans certains cas), des gilets fluorescents. Si le terrain de chasse est privé, les randonneurs n’ont pas à s’y rendre et en ce sens, le signalement n’est pas obligatoire. Mais dans le cas où le terrain est communal, les chasseurs se devront d’informer qu’une chasse est en cours afin d’éviter les accidents. La proposition de la mise en place d’un jour de non-chasse hebdomadaire a été refusée tant par les chasseurs que par le gouvernement, sur le motif qu’il s’agit d’une activité populaire.
François Lecru trouve malgré tout que le nombre d’accidents n’est pas énorme, compte tenu du nombre de pratiquants et du nombre de tirs émis. Il se permet également un parallèle avec les morts par noyades chaque été, se demandant s’il faudrait interdire les piscines pour y remédier.