Suppression des vols intérieurs courts : quels changements pour les voyageurs ?
La Commission européenne a validé le 2 décembre 2022 une mesure visant à supprimer certains vols intérieurs. Il s’agit d’une première en Europe. Cette disposition était issue de la loi Climat 2021 et fera l’objet d’un réexamen par la France dans 2 ans et par la Commission européenne dans 3 ans. Découvrez la liste des liaisons qui vont disparaître. Quelle alternative pour les voyageurs qui les empruntaient ? On fait le point.
Pourquoi les vols intérieurs courts vont-ils bientôt disparaître ?
L’une des mesures de la Loi Climat 2021 émanait de la Convention citoyenne. Sa validation entérine la suppression des vols intérieurs courts lorsque le trajet est réalisable en train avec une durée inférieure à 2h30. Pour le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, cette décision est une « une avancée majeure dans la politique de réduction des émissions des gaz à effet de serre ».
Elle est également en accord avec l’article 20 du règlement sur les services aériens, qui précise : « lorsqu'il existe des problèmes graves en matière d'environnement, l'État membre responsable peut limiter ou refuser l'exercice des droits de trafic, notamment lorsque d'autres modes de transport fournissent un service satisfaisant ». Article qui n’avait jamais été invoqué jusqu’à présent.
Quels sont les vols que les voyageurs ne pourront plus effectuer en France ?
En clair, les voyageurs ne pourront plus emprunter les liaisons qui peuvent être remplacées par un trajet en train de moins de 2h30. Pour cela, il faut que la liaison ferroviaire assure le transport dans chaque sens avec une fréquence et des horaires réguliers. Ces derniers doivent également permettre plus de 8 heures de présence sur place dans la journée.
Trois liaisons s’apprêtent donc à disparaître : entre Paris-Orly et Bordeaux, Nantes et Lyon. En réalité, les voyageurs ne pouvaient déjà plus réserver ce type de vol depuis 2021. Ils ont d’ores et déjà pris l’habitude d’opter pour le train en remplacement.
Bon à savoir : la mesure concernera aussi les vols de correspondance, dans le but de ne pas créer de « distorsion de la concurrence entre compagnies aériennes », indique le futur décret d’application.
Certaines liaisons maintenues : en voici la liste
D’autres liaisons vont en revanche échapper à la suppression. C’est le cas de la liaison entre :
- Paris-Charles de Gaulle et Bordeaux ;
- Paris-Charles de Gaulle et Nantes ;
- Paris-Charles de Gaulle et Lyon ;
- Paris-Charles de Gaulle et Rennes ;
- Lyon et Marseille.
L’état actuel du service ferroviaire ne permet pas leur suppression : le temps de trajet en train étant supérieur à 2h30 ou l’amplitude horaire n’étant pas suffisante pour accéder à l’aéroport tôt le matin ou tard le soir. Une amélioration de ce service est prévue pour que ces liaisons puissent à terme disparaître.
À noter que le train tend à remplacer de plus en plus l’avion pour des trajets courts. D’autant plus que la SNCF propose une offre combinée Train + Air grâce à un partenariat avec 12 compagnies aériennes (Air France, Air Caraïbes, Air Transat, etc.). Les voyageurs peuvent, avec le même billet, prendre le train de Lyon jusqu’à Paris-Charles de Gaulle par exemple, puis l’avion vers la destination de leur choix. L’avantage est qu’en cas de correspondance manquée, ils seront placés sur le train ou le vol suivant sans frais.
Après un cursus dans l'édition, je me suis tournée vers la rédaction par passion. Puis l'envie d'informer et de décrypter l'actualité est venue naturellement. Avec un clavier, toujours entre les mains, j'espère réussir à accompagner du mieux possible les citoyens dans la réalisation de leurs démarches administratives.