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Un classement monument historique pour la basilique du Sacré-Cœur

La basilique du Sacré-Cœur, un lieu emblématique de la capitale, sera bientôt classée au titre des monuments historiques. Alors que de nombreux sites parisiens bénéficient déjà de cette protection, pourquoi est-elle classée aussi tardivement ?
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Le Sacré-Cœur est un rendez-vous incontournable pour les visiteurs de Paris, apprécié pour son histoire, son architecture et la vue surplombant la ville. Afin de le protéger, une procédure de classement au titre des monuments historiques est envisagée par le gouvernement le mardi 13 octobre 2020. Si certains sont surpris d’apprendre que la basilique n’était pas encore classée, d’autres considèrent le moment mal choisi. Explications.

Un classement monument historique pour la basilique du Sacré-Cœur

Lancement de la procédure de classement

La volonté de classement est initiée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Île-de-France et la Ville de Paris. À la suite d’un avis favorable émis par la commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA), le préfet et la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, ont officiellement annoncé leur décision de classer la basilique du Sacré-Cœur au titre des monuments historiques le 13 octobre. La procédure de classement entamée ce mois-ci prendra plusieurs mois, pour s’achever au cours de l’année 2021.

Le Sacré-Cœur et son histoire

La basilique du Sacré-Cœur est érigée pour honorer le « Vœu national » fait par Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury, les deux hommes à l’origine du projet, en lien avec la défaite française dans la guerre franco-prussienne en 1870 et les événements qui ont suivi. Sa construction est votée à l’Assemblée nationale en 1873, mais la basilique ne sera achevée que des décennies plus tard et consacrée en 1919. Peu avant sa construction, la butte de Montmartre est le théâtre d’une insurrection, celle des parisiens le 18 mars 1871 face au retrait des canons, utilisés pour défendre la capitale, par le gouvernement. Elle marque le début de la Commune de Paris, qui se clôt deux mois plus tard par la Semaine sanglante.

Édifiée lors d’une période mouvementée, la basilique du Sacré-Cœur est longtemps associée aux événements sanglants de la Commune. La ministre de la Culture fait alors état d’une lecture erronée de l’histoire à cause de laquelle le classement a été si longtemps repoussé. À l’approche du 150ème anniversaire de la Commune de Paris, des contestations se font tout de même entendre.

Les avantages du classement au titre des monuments historiques

Le classement au titre des monuments historiques implique, en plus d’une protection, la reconnaissance de l’intérêt patrimonial du monument. Ainsi, tous les travaux envisagés, de rénovation ou de restauration, sous soumis à l’approbation de la DRAC. Les monuments classés ne peuvent donc subir aucune altération ou transformation quelconque sans l’autorisation de l’État. De plus, le propriétaire de l’édifice classé est tenu d’en assurer la conservation et l’entretien, permettant de le maintenir en bon état et d’assurer sa transmission aux générations futures. Pour mener à bien toutes ces exigences, l’État accorde des subventions, à hauteur de 50 % maximum du coût des travaux. En les cumulant avec les aides des collectivités locales, il est possible de financer au total 80 % du coût des chantiers réalisés au bénéfice du monument.

Le classement au titre des monuments historiques est donc l’assurance pour le Sacré-Cœur de traverser le temps et rester l’un des lieux les plus visités de Paris.