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Sans-abri : les solutions d'hébergement d'urgence

Vous êtes sans abri et ne savez pas vers qui vous tourner ? On fait le tour des solutions d’hébergement d’urgence dont vous pourriez bénéficier.
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Quels que soient votre âge, votre sexe, votre nationalité, vous avez le droit à un logement décent. La situation actuelle, marquée par l’inflation et la crise du logement, complexifie encore la recherche d’un hébergement fixe. Sachez toutefois qu’en cas d’urgence, des solutions existent pour vous permettre de surmonter une situation de détresse. Alors, comment demander un hébergement d’urgence et à qui vous adresser ? On fait le point sur le sans-abrisme en France.

Sans-abri : les solutions d’hébergement d’urgence



Qui a droit à l’hébergement d’urgence ?

En quoi consiste l’hébergement d’urgence pour les sans-abri ?

Le Code de l’action sociale et des familles stipule qu’un hébergement d’urgence doit être fourni à toute personne sans abri se retrouvant dans une situation de détresse médicale, psychique ou sociale.

Dans ce cas, un assistant social évaluera les conditions de vie de la personne afin de lui donner accès au gîte, au couvert et à l’hygiène et, si cela est nécessaire, à un premier examen médical. Cette solution d’hébergement d’urgence est temporaire et vise à donner un nouveau départ aux personnes sans logement.

Quelles sont les situations justifiant un hébergement d’urgence ?

La personne prise en charge doit être confrontée à une urgence soudaine dans sa vie personnelle ou professionnelle qui l’oblige à quitter son logement. Voici quelques exemples de situations pouvant justifier une prise en charge :

  • la personne et ses proches subissent des violences (intrafamiliales ou autres) ;
  • un sinistre a rendu le logement principal inhabitable ;
  • la personne nécessite un hébergement dans le cadre d’une procédure de divorce, de rupture d’un Pacs ou de concubinage ;
  • la personne a été expulsée de sa location ;
  • la personne est sans domicile fixe ou sans abri.

Aucune condition d’âge, de sexe ou de nationalité ne s’applique.




Où demander de l’aide ?

Pour discuter de vos difficultés et essayer de trouver une solution de relogement, contactez les services sociaux de votre commune.

S’il s’agit d’une situation véritablement urgente, appelez gratuitement le SAMU social au 115. Ce numéro est dédié aux personnes sans abri, il est ouvert du lundi au dimanche, 24 heures sur 24. En cas de blessures ou d’état de santé critique, les équipes du SAMU social peuvent vous transporter en lieu sûr.

Si vous êtes menacé d’expulsion, la Fondation Abbé Pierre a mis en place une plateforme téléphonique pour vous informer et vous aider : Allô Prévention Expulsion. Appelez le 0 810 001 505 pour joindre un conseiller (prix d’un appel local + 0,06 euro par minute).

Vous pouvez également vous adresser aux associations d’aide au logement, comme Emmaüs Habitat. Les agences d’information sur le logement (ADIL) peuvent apporter une aide au logement aux ménages qui rencontrent des difficultés de logement.

Quels sont les centres d’hébergement d’urgence ?

Selon votre situation, vous serez redirigé vers un certain type d’établissement. Plusieurs centres d’hébergement existent : les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les centres d’hébergement d’urgence (CHU) et les centres de stabilisation. Ensuite, d’autres centres sont prévus pour des profils bien spécifiques : étudiants, mineurs, mères et enfants...

À qui s’adressent les CHRS ?

Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale accueillent les personnes qui rencontrent des difficultés pour se loger. Elles peuvent être seules ou en famille.

Le dispositif des CHRS vise non seulement à offrir un logement adéquat, mais aussi une prise en charge sociale et éducative. Ainsi, les personnes hébergées ont la possibilité de suivre une formation, d’obtenir une aide sociale, des soins de santé ou encore un accompagnement pour trouver un emploi.

Pour qui les CHU sont-ils pensés ?

Les centres d’hébergement d’urgence sont des solutions d’hébergement rapides et immédiates. Ils sont pensés pour les situations de détresse extrême. Lorsqu’une personne est prise au dépourvu et se retrouve sans domicile, elle peut demander un hébergement d’urgence.

Les CHU sont prévus pour une durée très courte et le centre peut ensuite rediriger la personne vers un établissement d’insertion adapté.

Quels types d’urgences les centres de stabilisation accueillent-ils ?

Les centres de stabilisation sont conçus pour les personnes qui vivent dans la rue depuis longtemps ou qui sont isolées et qui sont en déphasage les structures classiques d’hébergement d’urgence.

L’objectif de ces centres est de permettre aux personnes accueillies de trouver une certaine stabilité pour pouvoir ensuite s’intégrer dans un centre de réinsertion. La durée d’hébergement varie selon chaque sans-abri et un programme de réinsertion sociale peut être mis en place.

Sans-abri : les solutions d’hébergement d’urgence

Quels sont les centres qui s’adressent à des populations bien définies ?

Pour les étudiants qui se retrouvent soudainement à la rue, le CROUS dispose d’un service d’hébergement d’urgence. Pour en bénéficier, contactez le service social de votre CROUS. Des points accueil et d’écoute jeune (PAEJ) existent également et peuvent venir en aide aux jeunes âgés de 12 à 25 ans. Les mineurs peuvent donc y demander conseil, mais ils seront en général pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) qui leur fournira un hébergement d’urgence.

Pour les femmes enceintes et les mères isolées accompagnées de jeunes enfants, des établissements d’accueil mère-enfant existent.

Pour les migrants et demandeurs d’asile, des centres d’accueil et d’hébergement d’urgence ont été mis en place. Cependant, des conditions peuvent s’appliquer comme le fait d’être en situation régulière, d’avoir un titre de séjour valide et d’avoir enregistré une demande d’asile à la préfecture.

Qui sont les sans-abri en France ?

Le nombre de sans-abri ne cesse d’augmenter. En 2021,la Fondation Abbé Pierre dénombrait déjà 300 000 personnes sans domicile fixe en France, soit le double du recensement effectué en 2012.

La France n’est pas le seul pays concerné, la progression du sans-abrisme touche toute l’Europe : le 5 septembre dernier, une étude de la Fondation Abbé Pierre et de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA) signalait au moins 895 000 personnes sans solution d’hébergement dans l’UE.

Ce qui choque le plus, c’est le nombre d’enfants sans abri. Il a explosé ces dernières semaines, alors même que les températures baissent. Le 2 octobre 2023, 2 822 enfants se sont retrouvés sans logement, dont 686 âgés de moins de 3 ans. La population d’enfants sans abri est en hausse constante : aujourd’hui, elle est 42 % plus importante qu’en août 2023 !

Sans compter que ces chiffres sont ceux des familles qui ont demandé de l’aide, ils ne tiennent pas compte de toutes celles qui n’ont pas contacté les services d’urgence.

Le maintien de 203 000 places d’hébergement en 2024 prévu par le gouvernement est jugé insuffisant pour faire face à la situation. Plusieurs associations et 55 députés exigent la libération d’hébergements supplémentaires ainsi qu’un plan pluriannuel de relogement.

 

Redacteur
Coline

Rédactrice, traductrice, journaliste, j’aime jouer avec les mots pour informer, émouvoir et aider les lecteurs. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé dans les secteurs des télécommunications, de la santé, du tourisme, de l’audiovisuel, du marketing et des démarches administratives. Peu importe le sujet, le plus important pour moi, c’est de produire un contenu utile et agréable qui va réellement servir aux gens et répondre à leur besoin.