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VIH : Des innovations pour améliorer la prévention et le traitement des patients

Cette année, la conférence internationale sur le Sida (IAS) s’est déroulée à Mexico du 21 au 24 juillet. L’occasion pour la communauté scientifique de partager les dernières innovations en matière de prévention, et d’amélioration des traitements. Le point sur ce qui a été annoncé.
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Il n’existe pas encore de vaccin contre le VIH, mais la recherche continue d’avancer et des améliorations voient régulièrement le jour. Lors de l’IAS, des chercheurs ont partagé leurs dernières avancées concernant la prévention de la transmission du virus et l’amélioration du traitement des patients.

VIH : Des innovations pour améliorer la prévention et le traitement des patients

Un implant qui empêcherait une contamination pendant 12 mois

Il existe déjà un système de traitement oral qui empêche la contamination par le virus du SIDA. La prise d’un médicament antirétroviral en continu ou avant un rapport à risque protège celui qui l’ingère de la contamination, mais peut s’avérer assez contraignante.

Sur le même principe, des chercheurs ont développé un implant « à action prolongée » efficace pendant 12 mois. Le premier essai clinique du dispositif sur l’Homme est toujours en cours, mais a déjà été qualifié de « prometteur ». Les 16 patients qui en sont actuellement dotés le supportent bien et l’implant diffuse la dose d’antirétroviral nécessaire.

Un implant dont l’efficacité irait jusqu’à 12 mois « pourrait représenter une solution prometteuse pour ceux qui ont du mal à se conformer à un traitement quotidien », a déclaré Anton Pozniak, le président de l’IAS. D’autres tests seront toutefois nécessaires pour comparer l’efficacité de l’implant à la prise orale d’un médicament rétroviral.

Pour les femmes, un anneau intravaginal diffusant en continu du dapivirine (un médicament rétroviral) pendant 1 mois est en train d’être testé. « On est en train de créer de nouveaux outils qui s’adaptent aux réalités vécues par les populations », a expliqué M.Pozniak.

Faciliter la vie des patients

Aujourd’hui il est possible de contenir l’évolution de la maladie grâce à la trithérapie, un protocole contraignant et couteux.

Dès l’année prochaine, une injection hebdomadaire d’antirétroviraux pourrait se substituer à la prise de comprimés quotidienne.

Une étude française, Quatuor, de l’ANRS (Agence nationale de recherche contre le sida) a cherché à savoir si la prise de comprimés rétroviraux pourrait être espacée tout en gardant le même niveau d’efficacité. Les résultats démontrent qu’effectivement « la prise de comprimés quatre jours sur sept permet de conserver le même niveau d’efficacité ».

Sont aussi attendus les résultats d’études qui visent à savoir s’il est possible de limiter la « charge médicamenteuse » des patients en ne leur donnant plus que 2 molécules (bithérapie) au lieu des 3 utilisées actuellement dans le protocole de trithérapie.

Les derniers résultats du dolutegravir rassurants

Le dolutegravir (commercialisé sous le nom Tivicay) est considéré comme l’un des meilleurs traitements contre le VIH disponible actuellement. Il serait plus efficace, mais aussi plus simple à utiliser que d’autres produits. Les patients développent aussi moins de résistances et subissent moins d’effets secondaires que lors de la prise d’autres formules.

Mais l’année dernière, des doutes concernant ce médicament ont fait leur apparition, notamment après la publication d’une étude au Botswana qui montrait des risques importants de malformations de la moelle épinière et du cerveau des enfants lorsque leur mère était traitée avec du dolutegravir lors de la grossesse.

Les dernières statistiques sont pourtant rassurantes : 3 cas de malformations pour 1 000 cette année au Botswana et aucun cas n’a été rapporté dans une étude menée au Brésil. En conséquence, l’OMS « recommande fortement le dolutegravir comme choix de traitement préféré contre le VIH », « en raison des énormes bénéfices qu’il apporte », même pendant la grossesse. L’organisation souhaite toutefois que les femmes soient informées des risques inhérents à la prise de ce médicament et qu’elles puissent avoir accès aux services de la planification familiale.