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S'engager dans l'humanitaire : comment se lancer ?

Volontariat, bénévolat ou mission, s’engager dans l’humanitaire peut prendre différentes formes. Comment choisir ? Quelles sont les démarches à effectuer avant de partir ?
Sommaire

En quête de sens dans votre travail ? Comme des milliers de Français le font chaque année, vous pouvez rejoindre un dispositif vous permettant de partir en mission humanitaire. Nous vous présentons ci-dessous les alternatives qui s’offrent à vous.

S'engager dans l'humanitaire : comment se lancer ?



Le congé sabbatique

Pour une durée courant de six à onze mois, le congé sabbatique vous permet de partir sans avoir à présenter de motif particulier. Vous restez libre de votre destination et de vos occupations pendant cette période.

Comment prendre un congé sabbatique ?

Pour en bénéficier, vous devez remplir certaines conditions :

  • disposer d’une ancienneté d’au moins 3 ans dans l’entreprise (consécutifs ou non) ;
  • justifier de 6 ans d’expérience professionnelle ;
  • ne pas avoir bénéficié d’un CIF (congé individuel de formation) au cours des 6 derniers mois.

Si votre profil correspond à ces critères, vous devrez envoyer votre demande de congé sabbatique à votre employeur par lettre recommandée, dans un délai de 3 mois minimum avant votre départ. Votre demande sera examinée par le comité d’entreprise.

Dans une entreprise de moins de 200 salariés, votre employeur pourra refuser votre demande s’il estime que le congé porterait préjudice à la bonne marche de l’entreprise. Vous disposerez alors d’un délai de 15 jours pour contester cette décision devant le Conseil de prud’hommes.

Quelles conditions ?

Pendant votre congé sabbatique, vous continuez de percevoir les prestations de la Sécurité sociale ainsi que vos indemnités journalières en cas de grossesse, maternité ou maladie.

En revanche, votre salaire sera suspendu. Si vous prévoyez votre congé de longue date, vous pouvez toutefois demander le report de vos droits à la 5e semaine de congés payés pendant 6 ans avant votre départ. Cela représente 36 jours ouvrables, que vous recevrez en une fois à l’occasion de votre départ, à titre d’indemnité compensatrice.




Le retour

Au retour de votre congé sabbatique, soit vous retrouverez votre emploi précédent, soit vous vous verrez proposer un emploi similaire à rémunération équivalente.

Le congé solidaire

Si vous envisagez de partir de 2 à 4 semaines, pensez au congé solidaire. Il s’applique à tout type de mission : formation d’enfants ou d’adultes (langues, cuisine, couture, informatique, etc.), protection de la biodiversité, etc. Planète Urgence, par exemple, permet de faire partir environ 600 personnes chaque année, pour tout type de mission.

Comment partir en congé solidaire ?

Les missions sont réservées aux personnes majeures. Par ailleurs, afin de bénéficier d’un cadre juridique, vous devez :

  • justifier de 12 mois d’ancienneté au minimum dans votre entreprise (consécutifs ou non) ;
  • obtenir de votre employeur un congé de solidarité internationale (CSI), pour une durée maximale de 6 mois ;
  • vous investir dans une mission située à l’étranger et encadrée par une association dont la France est membre (cf. liste de l’arrêté du 16 juillet 1996).

À noter que votre employeur pourra refuser votre demande si le congé risque de porter préjudice au fonctionnement de l’entreprise.

Le financement de votre projet

Les frais au profit d’une association d’utilité publique, telle que Planète Urgence, sont déductibles fiscalement. De plus, la moitié des salariés ayant obtenu un congé solidaire bénéficient d’un soutien financier de leur employeur.

Durant votre congé solidaire, vous ne percevrez pas de salaire, car votre contrat de travail sera suspendu. Le budget d’une mission avec Planète Urgence est de 1 800 € par financement individuel, ou 2 300 € si elle fait l’objet d’un financement de la part de votre entreprise. À cela s’ajoutent les coûts de transport (billets d’avion), les frais de visa et de vaccination.

Fin de mission

Votre poste vous attendra à votre retour ; sinon, vous vous verrez proposer un emploi similaire avec la même rémunération.

Le volontariat international

Pour des projets de plus longue durée (de 6 mois à 2 ans), vous pourriez être intéressé par un volontariat de solidarité internationale (VSI).

Quelles associations sont agréées pour le VSI ?

Il existe une trentaine d’associations agréées pour ce programme, dans des domaines variés : éducation et formation, enfance et jeunesse, social, santé, droits et développement durable. Vous pouvez par exemple postuler auprès de :

  • Action contre la faim ;
  • la Croix rouge française ;
  • Médecins du monde ;
  • PlaNet Finance ;
  • Asmae (association de sœur Emmanuelle) ;
  • France Volontaires ;
  • etc.

Si les professions médicales sont particulièrement recherchées, elles ne sont pas les seules : n’hésitez pas à proposer vos compétences en logistique, encadrement, finance, administration et autres.

Comment candidater à un VSI ?

En l’absence d’une plateforme commune à toutes les associations agréées, vous devrez envoyer votre candidature à chacune des associations suscitant votre intérêt. Les missions sont parfois très demandées : par exemple, on compte en moyenne 10 candidatures par mission chez France Volontaires. Les critères de candidature sont larges :

  • être majeur (mais il n’est pas nécessaire d’être jeune !) ;
  • dans certains cas, avoir plus de 21 ans ;
  • postuler à une mission située en dehors de l’Europe, auprès d’administrations ou d’associations locales.

Couverture et financement

Vous aurez droit à une indemnité variable selon l’association de votre mission. Les conditions de vie influent également sur le montant de votre indemnité (dans certains cas, l’hébergement et les repas sont déjà inclus). Finalement, l’indemnité peut varier de 100 € à 813,07 €.

L’association prend également en charge :

  • votre couverture maladie ;
  • votre complémentaire santé ;
  • votre assurance rapatriement.

À votre retour, vous pourrez bénéficier d’aides telles qu’une indemnité de réinstallation (3 700 € maximum) et une prime d’insertion professionnelle (2 001 € maximum pendant 9 mois).

Le mécénat de compétences

Dans les grandes entreprises, le mécénat de compétences consiste à « prêter » l’un de ses employés à une association, à titre gratuit. L’entreprise peut vous proposer des missions de durée variable (entre 1 jour et plusieurs semaines), durant lesquelles vous mettrez à profit votre temps de travail pour apporter vos compétences à l’association choisie.

Conditions pour le salarié

Relevant toujours de la responsabilité de votre entreprise, vous conservez votre salaire. Vous pourrez bien entendu être amené à travailler dans les locaux de l’association, mais ce n’est pas obligatoire. La mission de mécénat de compétences n’affectera en aucun cas vos congés payés. En somme, vous bénéficiez d’un encadrement sécurisé pour vous rendre utile lors d’une mission d’intérêt général.

Conditions pour l’employeur

L’employeur prend en charge la totalité des frais relatifs à la mission. En contrepartie, le mécénat de compétences présente plusieurs avantages du point de vue de l’entreprise :

  • la motivation des employés : les missions représentent un épanouissement personnel parfois plus enthousiasmant qu’une augmentation de salaire.
  • le renvoi d’une image solidaire : l’entreprise démontre son engagement pour une cause juste.
  • Une réduction d’impôt au titre des missions accomplies.