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1 000 médecins et cadres de santé alertent sur leurs mauvaises conditions de travail

Les budgets toujours en baisse alloués aux fonctionnements des hôpitaux ne permettent pas des conditions de travail décentes pour les soignants. 1 000 médecins et cadres hospitaliers ont signé une tribune dans Libération pour alerter l’opinion publique et les élus sur cette situation explosive. Un point sur la situation et leurs demandes.
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Dans une tribune publiée dans le journal Libération du 15 janvier 2018, 1 000 médecins hospitaliers et cadres de santé alertent sur « la crise de l’hôpital ». Que révèle cette tribune sur les conditions de travail du personnel soignant et sur la qualité des soins ?

1 000 médecins et cadres de santé alertent sur leurs mauvaises conditions de travail


Un budget très serré qui ne permet pas un fonctionnement « normal »

En 2018, le budget des hôpitaux va encore baisser, cette fois de 1,8 % tandis que les projections vont dans le sens d’une augmentation de leurs charges de 4 %. Un déséquilibre qui oblige les hôpitaux à fournir toujours plus avec moins de personnel et moins de moyens. Ceci engendre fatigue et démotivation des soignants, et finit par être ressenti en bout de ligne sur la qualité des soins qu’ils prodiguent aux patients.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn reconnait même que « ce système a fait croire à l’hôpital public qu’il devait se sentir une âme d’entreprise ».

Et comme dans beaucoup d’entreprises où il est demandé aux salariés de faire plus avec moins, on en arrive à une situation proche du burn-out général : les problèmes rencontrés au CHU de Grenoble, qui ont fait l’objet d’un rapport auprès du ministère après le suicide d’un neurochirurgien en novembre 2017, « existent partout ailleurs » selon Avenir hospitalier et la CPH (Confédération des Praticiens des Hôpitaux). Ces deux intersyndicales de praticiens hospitaliers ajoutent que « la souffrance au travail est devenue un lieu commun à l’hôpital public ».

Les demandes des signataires

Les médecins et cadres hospitaliers posent 5 conditions à « l’amélioration de la pertinence des soins » et réclament la « limitation de la place de la T2A aux soins standardisés et programmés », « l’assurance d’une stabilité des tarifs correspondant aux couts réels », « l’introduction pour les soins non standardisés et non programmés d’autres modes de financement », « le maintient dans chaque unité de soin d'un taux de soignants présents permettant de garantir la sécurité des patients et la qualité des soins » et le « regroupement de l’activité quand cela est pertinent par rapport aux besoins de santé des territoires concernés ».

D’autre part, un préavis de grève a été déposé pour le 30 janvier 2018 dans les Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad).