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Aide alimentaire : 1 potentiel bénéficiaire sur 2 n'y a pas recours

Selon une étude du Crédoc, plus d'une personne sur deux en précarité alimentaire n’a pas recours à l’aide alimentaire.
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Le chiffre est considérable. Alors que les associations de lutte contre la pauvreté font face à une forte hausse de demande, 52 % des personnes en situation de précarité alimentaire disent n’avoir recours à aucune aide, selon une enquête menée par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie).

Aide alimentaire : 1 potentiel bénéficiaire sur 2 n'y a pas recours

La gêne et la honte parmi les principales causes de ce non-recours

Alors, comment expliquer ce non-recours à l’aide alimentaire ? Les personnes interrogées donnent deux principaux freins : la gêne ou la honte (35 % des répondants) et le fait de ne pas avoir droit à cette aide (35 %). « Les gens peuvent penser qu’il y a toujours plus pauvre que soi », expliquent auprès du Monde, Marianne Bléhaut et Mathilde Gressier, membres du Crédoc.

Comme plusieurs réponses étaient possibles, 4 personnes sur 10 ont également invoqué la méconnaissance de ce dispositif, soit parce qu’elles ne savaient pas si elles avaient le droit à cette aide ou qu’elles pensaient qu’on ne le leur accorderait pas (21 %) soit parce qu’elles ne savaient pas où trouver cette aide alimentaire (19 %).

Par ailleurs, 14 % des répondants estiment ne pas en avoir besoin et 12 % que les démarches administratives pour y accéder étaient trop compliquées. « Le sentiment de ne pas avoir besoin de cette aide » peut être en réalité « un rejet de cette solution », écrivent dans leur note de synthèse Marianne Bléhaut et Mathilde Gressier, membres du Crédoc et Antoine Bernard de Raymond, membre de l’INRAE. Si cela est confirmé, « on pourra considérer qu’il s’agit d’une autre facette de la honte et de la gêne déjà massivement exprimées », ajoutent-ils.

Précarité alimentaire : 1 personne sur 2 saute les repas ou réduit la taille des portions

Pour les autres, le recours à l’aide alimentaire peut prendre différentes formes : des repas gratuits dans une structure (18 %), une épicerie sociale et solidaire (18 %), un panier de produits alimentaires gratuits donnés par une association (15 %) et une distribution de tickets ou de bons alimentaire (12 %).

Mais attention : qu’ils aient ou non recours à l’aide alimentaire, 49 % des sondés indiquent avoir réduit la taille de leur repas ou sauter des repas, car ils n’avaient pas assez d’argent lors des 12 derniers mois et 46 % disent consommer des aliments moins appréciés et moins chers.

Enfin, 39 % des personnes interrogées avouent se restreindre au profit de leur enfant. Un chiffre qui grimpe chez les familles monoparentales : 56 % expliquent avoir déjà réduit leur consommation au profit de leur progéniture lors des derniers mois.

Bon à savoir : cette étude a été réalisée en novembre 2022.

 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.