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Cannabis : un usage médical expérimenté

Un décret datant du 7 octobre 2020 prévoit l’expérimentation du cannabis thérapeutique qui, à terme, pourrait soulager les patients atteints de maladies graves.
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En 2019, l’Assemblée nationale avait donné son aval pour expérimenter un usage médical du cannabis. Repoussée en raison de la crise sanitaire au grand dam des malades souffrant au quotidien, l’autorisation intervient avec la publication d’un décret par le ministère de la Santé. Il pose un cadre légal strict quant aux produits et aux patients traités. Explications.

Cannabis : un usage médical expérimenté

Le cannabis thérapeutique : sous quelle forme ?

L’usage médical du cannabis mentionné dans le décret ne fait en aucun cas référence au cannabis à fumer. Il est exclu du protocole et sa consommation à des fins récréatives est passible d’une amende forfaitaire de 200 euros depuis le 1er septembre 2020. Seul le cannabis sous la forme de gélules, de fleurs séchées à vaporiser ou encore d’huiles est compris dans l’expérimentation.

Les personnes concernées par l’expérimentation

Le décret annonce le début des tests avant le mois de mars 2021, pour 3 000 patients sur une durée de deux ans. Les personnes concernées sont atteintes de maladies graves, généralement chroniques, comme la sclérose en plaques ou certains types d’épilepsie. Les patients souffrant de douleurs récurrentes, comme des douleurs neuropathiques, sont eux aussi impliqués. L’éligibilité dépend également des traitements suivis par les patients et de leur efficacité. En effet, les médicaments à base de cannabis ne seront utilisés qu’en dernier recours, lorsque toutes les autres solutions thérapeutiques auront été épuisées. Le décret stipule que « le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé définit en fonction des besoins médicaux le nombre de patients traités pour chaque indication thérapeutique ou situation clinique retenue pour l'expérimentation ».

Comme le précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), médecins et pharmaciens sont tenus de suivre une formation spécifique afin de participer à la phase expérimentale et donc de prescrire et délivrer les médicaments aux patients. Ces derniers sont également avertis des risques potentiels (accoutumance, baisse de vigilance) et suivis de près par des CRPV (Centres régionaux de pharmacovigilance) et CEIP (Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance) pour les effets indésirables.

Déjà autorisé dans une trentaine de pays, le cannabis thérapeutique doit encore faire l’objet de plusieurs arrêtés en France pour fixer plus précisément les conditions d’expérimentation. Par ailleurs, la finalité des tests est d’évaluer si la mise à disposition du cannabis à usage médical peut se généraliser.