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Comment lutter contre « l'illettrisme numérique » ?

Un « livre blanc » publié par le SPS (Syndicat de la Presse Sociale) explore des solutions pour aider les 23 % de Français qui ne « sont pas à l’aise avec le numérique » (étude CSA de 2018). Comment peut-on lutter contre ce que Philippe Marchal appelle « l’illectronisme » ?
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De nombreuses personnes en France sont encore en situation « d’illettrisme numérique », c’est-à-dire qu’elles rencontrent de trop grandes difficultés dans l’utilisation des outils numériques, des formalités en ligne, etc. Un « livre blanc » publié par Philippe Marchal, le président du SPS propose une réflexion sur les façons d’améliorer le sort des 11 millions de Français qui ne sont pour le moment pas à même de passer au tout numérique. Le point dans cet article.

Comment lutter contre « l’illettrisme numérique » ?

Mieux détecter les personnes en difficulté et trouver des réponses adaptées

Sur les 11 millions de Français qui ont des difficultés avec les outils en ligne, un tiers a déjà renoncé à effectuer une démarche administrative parce qu’elle devait être faite par internet. Parmi ces personnes, on compte une majorité de seniors, mais des jeunes, par ailleurs très à l’aise avec Instagram ou Snapchat, se retrouvent parfois en difficultés devant un formulaire administratif à remplir en ligne.

« Il faut impérativement trouver des solutions pour que le monde numérique soit accessible à tous », insiste Philippe Marchal, le président du SPS, à qui l’on doit la publication de ce livre blanc pour lutter contre « l’illectronisme ».

Des expérimentations sont actuellement en cours dans certains départements et devraient bientôt être étendues à tout le territoire. Notamment le « pass numérique », un dispositif gouvernemental qui permet aux personnes en difficultés avec les outils numériques d’obtenir 10 à 20 heures de formation gratuites.

Des efforts dans la conception des sites et l’utilisation de l’Intelligence artificielle

Une des problématiques rencontrées concerne les connexions à bas débit dans certaines zones géographiques. Une des solutions proposées est de concevoir des sites internet légers pour faciliter le chargement des pages même lorsque la connexion est lente. D’autre part, les développeurs devraient avoir pour consigne de prendre le plus en compte possible les besoins et capacités des utilisateurs.

Ceux qui conçoivent les sites internet « sont souvent de jeunes urbains qui ont un peu de mal à se projeter vers d’autres profils », explique Olivier Sauvage, spécialiste du UX design (design qui privilégie les besoins utilisateurs). « Les choses changent, le web a fait des progrès. Mais il reste beaucoup d’efforts à faire » selon lui.

L’IA (Intelligence artificielle) pourrait aussi être utilisée pour détecter les « comportements de navigation atypique », autrement dit les utilisateurs un peu perdus explique Olivier Mégean, responsable d’un cabinet spécialisé. On peut imaginer que cette détection provoque l’ouverture automatique d’une fenêtre où on proposerait à l’utilisateur d’être contacté par un agent chargé de le guider à travers le site. Mr Mégéan précise d’ailleurs que cette technologie existe déjà, et qu’elle est principalement utilisée par les sites de e-commerce pour éviter que des acheteurs potentiels ne ferment le site sans achats.

Le site web du Syndicat de la Presse Sociale