Covid-19 : top départ de la vaccination
Le gouvernement a d’ores et déjà programmé le début de la campagne de vaccination, prévu dimanche 27 décembre 2020. Avant cela, le candidat Pfizer-BioNTech est passé entre les mains de la HAS ce 24 décembre, à la veille de Noël, pour obtenir une dernière validation. Faisons le point sur le parcours réalisé par ce vaccin et la course contre la montre qui s’est mise en place à l’échelle mondiale.
Pfizer-BioNTech, Moderna, Sanofi… Quels sont les candidats vaccins ?
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les laboratoires du monde entier se sont lancés dans la course aux vaccins. Plusieurs candidats ont fait leur apparition et l’UE, dont la France, a précommandé des millions de doses auprès de différentes institutions : Pfizer BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sanofi GSK et CureVac.
Le vaccin Pfizer-BioNTech est le premier à décrocher l’autorisation de mise sur le marché. Fondé sur la technologie de l’ARN messager, il serait efficace à 95 %. Seul bémol : la complexité de son transport, puisque les doses doivent être maintenues à - 70 °C.
Le vaccin Moderna présente quant à lui des contraintes moins exigeantes avec une conservation à - 20 °C. Développé par une société pharmaceutique américaine, il utilise la même technologie que le vaccin Pfizer-BioNTech. S’il est déjà approuvé dans d’autres pays (États-Unis et Canada), la France ne rendra pas son verdict avant le 6 janvier 2021.
Le vaccin d'Oxford/AstraZeneca est bien plus facile à stocker. En effet, il peut être conservé dans un réfrigérateur pendant 6 mois. Il vient tout juste d’être soumis au régulateur britannique MHRA pour une première approbation.
En ce qui concerne les vaccins Johnson & Johnson et CureVac, tous deux en phase 3, ils continuent les essais cliniques et n’ont divulgué à l’heure actuelle aucune date de livraison.
Enfin, le candidat vaccin franco-britannique de Sanofi et GSK a pris du retard sur ses homologues. Les premiers résultats ont révélé qu’il était peu efficace sur les personnes âgées et sa formule doit être améliorée avant de poursuivre les tests.
Quelles sont les étapes à franchir ?
Le parcours d’un potentiel vaccin est long. Face à l’urgence de la situation, le processus de validation s’est mis en route précipitamment. En Europe, l’Agence européenne des médicaments (EMA) est la première institution à donner son accord, après étude des dossiers fournis par les laboratoires. Puis c’est au tour de la Commission européenne de se pencher sur l’affaire. Elle dispose de trois jours pour délivrer son autorisation. Une fois ces étapes franchies, la validation se poursuit au niveau national. En France, ce rôle revient à la HAS qui est chargée dans le même temps d’élaborer la stratégie de vaccination.
À quelle date débutera la campagne de vaccination ?
Après le feu vert de l’EMA, le Premier ministre et le ministre de la Santé ont divulgué la date de début de vaccination, en comptant sur la validation de la HAS dans les jours suivants. C’est désormais chose faite et la campagne commencera bel et bien le 27 décembre 2020. La date est commune à tous les pays de l’UE qui se partagent les 200 millions de doses commandées. Dès dimanche, quelques établissements réaliseront les premiers vaccins, notamment l'unité de séjour de longue durée de l'hôpital René-Muret, à Sevran.
Comment seront acheminés les vaccins ?
L’acheminement du vaccin Pfizer-BioNTech est un véritable défi logistique. En effet, ses conditions de conservation à -70 °C imposent de le transporter et le stocker dans des conteneurs adaptés. Chaque caisson renfermera entre 1 000 et 1 500 doses maintenues à basse température grâce à de la glace carbonique. Ils seront acheminés par voies routières en France métropolitaine et par le biais du réseau aérien en Outre-mer, à destination de 6 plateformes logistiques et d’une centaine d’établissements de santé. Sur place, des supercongélateurs les attendent déjà.
Le gouvernement craint que ces vaccins attirent la convoitise et soient pris pour cible pendant leur transport. Des mesures de sécurité strictes ont donc été prises et les convois placés sous haute surveillance.
L’autre impératif est de vacciner au plus vite. En effet, lorsque les doses seront sorties des supercongélateurs, les professionnels de santé disposeront de 5 jours au maximum pour les inoculer. Passé ce délai, le vaccin sera inutilisable.
Qui sera vacciné en premier ?
La campagne de vaccination se déroulera en plusieurs phases définies par la HAS. La première, qui débute ce dimanche, concernera les résidents des Ehpad pour lesquels les risques de contamination et de mortalité sont élevés, soit près d’un million de personnes. Elle devrait durer entre 6 et 8 semaines afin de délivrer non seulement le premier vaccin, mais aussi le rappel.
La deuxième phase ne commencera pas avant mi-février ou fin février et s’adressera tout d’abord aux personnes âgées de plus de 75 ans, puis celles de plus de 65 ans et les professionnels de santé selon leur âge et état de santé. Elle interviendra avec l’aide d’autres vaccins en attente de validation, dont Moderna et AstraZeneca.
Enfin, les autres phases pourront s’enclencher à la fin du printemps pour couvrir progressivement l’ensemble de la population française.
Un rapport sur les effets indésirables de ce premier vaccin sera publié chaque semaine par l’ANSM dans le but d’informer la population des risques encourus. Le gouvernement envisage ainsi de convaincre les Français méfiants à l’égard de ce vaccin si rapidement mis en circulation en garantissant une totale transparence.