Deltacron : que sait-on de ce nouveau variant ?
Ce vendredi 11 février, l’agence sanitaire britannique UKHSA (UK Health Security Agency) a affirmé avoir détecté chez des personnes contaminées « une recombinaison » des variants Omicron et Delta. Ces cas de Deltacron, comme l’appellent les médias, ont été placés sous « surveillance et investigation ».
Une recombinaison, c’est quoi ?
Une recombinaison, c’est être infecté en même temps par deux variants. Et dans ce cas, il s’agit d’Omicron et du Delta. Toutefois, « il faut que les 2 virus soient vraiment dans la même cellule », précise Étienne Simon-Lorière, membre de l’Institut Pasteur auprès du Parisien.
Ainsi, selon ce spécialiste, « cela peut donner un nouveau variant avec de l’ARN de l’un et de l’ARN de l’autre ».
Est-ce les premiers cas de Deltacron ?
Début janvier, Leondios Kostrikis, un professeur de l’Université de Chypre affirmait avoir découvert 25 cas de Deltacron. Toutefois, certains spécialistes ont émis des doutes sur la véracité des analyses. Cela « vient sûrement d’une contamination lors du séquençage », avait écrit sur Twitter Maria Van Kerkhove, qui dirige la lutte contre la Covid à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ce genre d’erreur peut « arriver à tous les laboratoires car ils utilisent de faibles niveaux de virus », avait ajouté Tom Peacock, virologue à l’Imperial College. D’ailleurs, ce dernier a indiqué sur Twitter que cette fois-ci, c’était « complètement différent ». Les cas détectés par les autorités britanniques ont « l’air réels », a-t-il ajouté.
Notons que pour le moment, on ne connaît pas encore le nombre précis de cas de Deltacron, les autorités britanniques ayant simplement indiqué à la presse d’outre-Manche qu’il était « faible ». De plus, d’autres cas ont été détectés en Australie.
Ce nouveau variant est-il dangereux ?
Pour Étienne Simon-Lorière qui a été interrogé par le quotidien francilien, il est « très peu probable » que ce nouveau variant associe les pires caractéristiques du variant Delta et d’Omicron, c’est-à-dire une forte contagiosité et une capacité à provoquer une forme grave de la Covid-19.
De même, le professeur Paul Hunter, expert en maladies infectieuses à l’Université d’East Anglia, a déclaré au Daily Mail que le Deltacron « ne devrait pas constituer une menace trop importante ». Si le nombre de cas de contamination lié au variant Omicron et au Delta diminue, « ce nouveau variant devrait avoir du mal à décoller », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’agence sanitaire britannique n’a toujours pas indiqué les symptômes du Deltacron. Elle devrait le faire dans les prochains jours.