Covid-19 : ce que l'on sait sur la reprise épidémique et le variant Eris
En pleine période estivale et alors qu’il s’était fait assez discret ces dernières semaines, le Covid-19 refait parler de lui. En effet, dans certaines régions, le nombre de cas de contamination est en forte hausse.
Covid-19 : quelle est la situation en France ?
Entre le lundi 31 juillet et le dimanche 6 août, 920 patients sont passés aux urgences pour suspicion de Covid-19, selon le bulletin publié ce mercredi 9 août par Santé publique France. À titre de comparaison, ils étaient 702 la semaine précédente. Et toutes les catégories de population sont impactées : + 56 % de passages en plus sur une semaine pour les moins de 2 ans, + 25 % chez les 15-74 ans et + 34 % chez les 75 ans et plus.
Régions les plus touchées par cette hausse ? Les Pays de la Loire (+ 210 %), la Normandie (+ 71 %), la Bourgogne-France-Compté (+ 67 %) et la région Nouvelle-Aquitaine (+ 67 %). « Les effectifs restent modérés », souligne cependant Santé publique France.
De même, les actes médicaux pour suspicion de Covid-19 chez SOS Médecins, sont également en forte augmentation : + 84 % toutes tranches d’âge inclus, soit 1 512 actes. Un rebond qui s’observe notamment en Nouvelle-Aquitaine (+ 284 %), en Centre-Val de Loire (+ 100 %), dans les Hauts de France (+ 86 %) ou encore en Martinique (+ 60 %).
Comment expliquer cette reprise épidémique ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce rebond. Déjà, un « déclin immunitaire », c’est-à-dire le vaccin qui « protège (désormais) moins bien », avance auprès du Parisien l’épidémiologiste Mircea Sofonea. À cela s’ajoute selon lui, un « contexte estival (qui) est propice à la diffusion du virus ».
En effet, de nombreux événements de promiscuité se déroulent, comme les « festivals » ou « les Fêtes de Bayonne », précise-t-il. En raison de la météo morose, « la vie en communauté à l’intérieur a (aussi) favorisé la propagation », expose sur France 2 le médecin Gérald Kierzek. Dernière explication : « il y a de nouvelles mutations, comme EG.5.1 (également appelé Eris), en passe de devenir majoritaire », indique Mircea Sofonea au Parisien.
C’est quoi ce variant Eris ?
Le variant Eris a été détecté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la première fois le 17 février 2023. Il s’agit en réalité d’un sous-variant d’Omicron. Et alors que l’OMS l’avait classé jusqu’alors « sous surveillance », le EG.5.1 se trouve désormais dans la catégorie des « variants d’intérêt », c’est-à-dire le niveau intermédiaire avant d’arriver à « variant préoccupant ».
L’une des raisons ? Au cours de la semaine du 17 au 23 juillet, « 17,4 % » des personnes malades au Covid-19 dans le monde l’étaient en raison du variant Eris, contre « 7,6 % » quatre semaines auparavant, souligne l’Organisation mondiale de la santé. Pays les plus impactés ? Le lundi 7 août, la Chine comptait 2 273 personnes infectées, les États-Unis 1 356 et la Corée du Sud 1 040. En tout, 51 États ont déjà indiqué avoir des cas de contamination au variant Eris.
Notons que les symptômes sont les mêmes que ceux d’Omicron. Il s’agit le plus « le plus souvent d’une assez banale virose respiratoire, avec fièvre, rhinite, mal de gorge, maux de tête et fatigue », explique l’épidémiologiste Antoine Flahault à La Dépêche.
Faut-il s’en inquiéter ?
Selon l’OMS, les informations disponibles n’indiquent pas que le variant Eris va « poser un risque de santé publique plus important » que les autres sous-variants qui circulent actuellement. Lors d’un point presse, la Direction générale de la santé a également noté que ce rebond a « un faible impact » sur les « pré-hospitalisations » et « les hospitalisations ».
Toutefois, Mircea Sofonea prévient auprès du Parisien : « s’il continue de gagner du terrain, que des épidémies de grippe et de bronchiolite s’ajoutent, la répercussion sur l’hôpital sera réelle » cet automne. « Les personnes vulnérables, qui ont un système immunitaire moins efficace, auront intérêt à la vaccination », explique à Ouest France, Étienne Simon-Lorière, responsable du Centre national de référence des virus respiratoires à l’Institut Pasteur. La campagne de vaccination commencera dès la « mi-octobre » et sera couplée avec la « grippe », ajoute de son côté la Direction générale de la santé.
Pour rappel, dans un avis rendu fin février, la Haute autorité de santé recommandait une nouvelle dose de vaccin pour les plus de 65 ans, les personnes présentant des comorbidités (diabète, obésité, maladie chronique, etc.), les femmes enceintes, les immunodéprimés et les personnes qui vivent dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes vulnérables. Seule condition à remplir : ne pas avoir été infecté ou vacciné durant les 6 derniers mois.
Bon à savoir : selon le site de l’Assurance maladie, la vaccination est toujours prise en charge à 100 % pour tous.
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