Des graines en provenance de Chine expédiées sans motif à des particuliers
Depuis la fin du mois de juillet, des sachets de graines en provenance de Chine sont envoyés à des particuliers sans que ceux-ci n’en aient fait la demande. Le phénomène touche la France, les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni et le Canada.

Des graines potentiellement vectrices de maladies
Ces semences non identifiées, en provenance de Chine, occasionnent une certaine inquiétude. Le ministère de l’Agriculture estime qu’elles peuvent être « peuvent être vectrices de maladies non présentes sur le territoire ou s’avérer être des plantes invasives ».
Un communiqué a été diffusé par le ministère, dans le but de mettre en garde les particuliers recevant ce type de graines sans les avoir commandées. « Il est essentiel de ne surtout pas les semer », avertit le ministère de l’Agriculture, qui recommande « de les placer dans un sac plastique et de jeter ce sac hermétiquement clos dans votre poubelle d’ordures ménagères afin que les semences soient détruites ».
Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a relayé le message sur son compte Twitter : « Soyez vigilants ! Si vous avez reçu des graines par courrier sans avoir rien commandé, placez-les dans un sac plastique bien fermé, jetez-le dans votre poubelle d’ordures ménagères et signalez-le à @Agri_Gouv », a-t-il déclaré.
Pour aider les autorités à résoudre cette énigme, le communiqué du ministère de l’Agriculture recommande aux personnes ayant reçu ces graines de prendre des photos des bordereaux d’envoi collés sur les emballages, ainsi que des sachets de graines, sans les ouvrir. Ces photos doivent être envoyées par mail à la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, à l’adresse suivante : bnevp.dgal@agriculture.gouv.fr
Le ministère recommande également un lavage des mains minutieux si les personnes ont touché les graines, et la désinfection de tout objet ayant été en contact avec ces semences non identifiées.
Enfin, pour toute autre question, il convient de contacter le Service régional de l’alimentation des Directions Régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF).
Une possible escroquerie
Les autorités sanitaires américaines, également sur le qui-vive, ont procédé à des analyses. Celles-ci n’auraient identifié dans ces semences mystérieuses que de simples graines de fleurs, de melon, de menthe ou de concombre.
Le ministère de l’Agriculture américain envisage une explication plus rassurante sur le plan sanitaire : ces envois massifs et non sollicités correspondraient à la technique du « brushing ». Cette escroquerie consiste, pour un e-commerçant peu scrupuleux, à payer un « brusher » pour qu’il passe commande chez lui.
La commande est ensuite envoyée à une personne choisie au hasard, mais le colis est vide ou contient une marchandise sans valeur, comme des graines. Le « brusher » peut ensuite laisser un avis élogieux sur sa commande. Cette escroquerie permet de gonfler le nombre de ventes et d’avis positifs, d’améliorer sa réputation, de gagner en visibilité et d’attirer des clients plus nombreux.
Cette pratique est illégale en Chine comme dans tous les pays dans lesquels ces graines ont été expédiées. Toutefois, selon le Wall Street Journal, elle serait courante sur certaines plateformes comme Alibaba.