L'essentiel des actualités administratives de la semaine : 13 juin 2025
Impôts
Après la date limite de dépôt, il reste possible de modifier sa déclaration d’impôt en ligne grâce au service de correction, accessible depuis votre espace particulier sur impots.gouv.fr. Cette démarche permet de rectifier des erreurs ou d’ajouter des informations oubliées, mais il est important de distinguer modification et dépôt tardif.
La période officielle de déclaration des revenus pour l’année 2024 s’est achevée, avec des dates limites variant selon les départements et le mode de déclaration : le 20 mai pour la version papier, puis entre le 22 mai et le 5 juin pour la déclaration en ligne selon votre lieu de résidence. Si vous n’avez pas respecté ces échéances, il est encore possible de régulariser votre situation. La déclaration en ligne reste accessible pendant quelques semaines après la date limite, et il est fortement recommandé de déclarer vos revenus au plus vite afin de limiter les pénalités.
Face à la montée des inégalités et à la recherche de nouvelles recettes pour financer les services publics, la question d’un impôt minimum sur les plus grandes fortunes s’impose dans le débat politique. Portée par des députés écologistes et inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, la proposition de « taxe Zucman » vise à instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches, soit les contribuables détenant plus de 100 millions d’euros d’actifs. Toutefois, le texte a été rejeté par le Sénat.
Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile, qui permet aujourd’hui à 3,3 millions de foyers de déduire 50 % de leurs dépenses pour des services comme le ménage, le soutien scolaire ou le jardinage, est dans le viseur du gouvernement à l’approche du budget 2026. Face à la nécessité de réaliser 40 milliards d’euros d’économies, l’exécutif envisage de revoir à la baisse cet avantage fiscal, qui concerne actuellement 26 métiers de services à la personne.
Retraite
Le débat sur l’âge de départ à la retraite fait son retour sur la scène politique, moins de 2 ans après la très contestée réforme qui a relevé l’âge légal à 64 ans. Une nouvelle proposition de loi, déposée par le député Pierre Cazeneuve, prévoit de porter progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans d’ici 2042. Cette mesure, justifiée par la nécessité de garantir l’équilibre financier du système, interviendrait par étapes.
À peine digérée la récente réforme portant l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, la France est de nouveau secouée par un rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui relance le débat sur un nouveau recul de l’âge de départ. Selon ce document présenté le 12 juin 2025, le seul relèvement progressif de l’âge légal permettrait d’équilibrer le système de retraite à long terme : il faudrait ainsi atteindre 66,5 ans à l’horizon 2070 pour compenser le creusement du déficit, estimé à 6,6 milliards d’euros dès 2030 et à 1,4 % du PIB en 2070.
ZFE
Depuis le vote des députés en faveur de la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) le 28 mai 2025, de nombreux automobilistes s’interrogent sur l’utilité et l’obligation de la vignette Crit’Air. En réalité, malgré ce vote, la suppression des ZFE n’est pas encore effective : le processus législatif doit encore franchir plusieurs étapes, notamment l’examen de centaines d’amendements et une possible saisine du Conseil constitutionnel. Durant cette période transitoire, toutes les réglementations existantes restent en vigueur : la vignette Crit’Air demeure donc obligatoire pour circuler dans les ZFE, sous peine d’amende.
CMG
Le complément de libre choix du mode de garde (CMG) évolue pour mieux répondre aux besoins des familles, en particulier les familles monoparentales. Dès le 1er septembre 2025, cette aide versée par la CAF et la MSA pour financer une partie des frais de garde d’enfants sera accessible jusqu’aux 12 ans de l’enfant pour les parents isolés, contre 6 ans auparavant, soit un soutien prolongé pour près de 700 000 familles concernées. Autre avancée majeure : le mode de calcul du CMG sera désormais basé sur le nombre d’heures de garde réellement utilisées et prendra davantage en compte les ressources du foyer, afin d’augmenter le soutien financier aux parents ayant des besoins d’accueil importants ou des revenus modestes.
Chèque énergie
En 2025, le chèque énergie, qui soutient chaque année plus de 5 millions de foyers modestes pour payer leurs factures d’électricité ou de gaz, risque de subir une nette réduction. Le budget alloué à cette aide a été amputé de 175 millions d’euros, passant de 790 millions en 2024 à 615 millions d’euros cette année, ce qui pourrait entraîner une baisse du montant du chèque pour de nombreux bénéficiaires, voire un durcissement des conditions d’attribution. Plusieurs associations et le médiateur de l’énergie redoutent ainsi une « forte baisse » du nombre de bénéficiaires et des montants, alors que la précarité énergétique s’aggrave avec la hausse des prix du gaz et de l’électricité.
MaPrimeRénov’
Après une suspension estivale décidée pour désengorger les services et renforcer la lutte contre la fraude, le dispositif MaPrimeRénov’ rouvrira officiellement le 15 septembre 2025. Cette pause, annoncée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, vise à permettre une revue complète des dossiers déposés depuis le début de l’année, alors que la fraude a explosé ces derniers mois, touchant plus d’un dossier sur dix selon les autorités.
Bac
À partir de juin 2026, tous les élèves de première générale et technologique devront passer une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques, sur le modèle de celle de français. Cette réforme, officialisée par décret, vise à revaloriser la place des mathématiques au lycée et à garantir que chaque futur bachelier maîtrise les compétences fondamentales de la discipline, essentielles pour la poursuite d’études supérieures et l’insertion professionnelle.
Parcoursup
À l’occasion de la rentrée universitaire 2025, l’aide à la mobilité Parcoursup offre un soutien financier de 500 € aux lycéens boursiers qui acceptent une formation située en dehors de leur académie de résidence. Ce dispositif, cumulable avec la bourse sur critères sociaux et d’autres aides étudiantes, s’adresse exclusivement aux néo-bacheliers ayant bénéficié d’une bourse de lycée en 2024-2025 et ayant validé définitivement un vœu hors académie sur Parcoursup.
La phase complémentaire de Parcoursup, ouverte du 11 juin au 11 septembre 2025, offre une véritable seconde chance aux candidats qui n’ont pas encore obtenu de proposition d’admission ou qui souhaitent explorer de nouvelles options dans l’enseignement supérieur. Accessible aussi bien aux lycéens, aux étudiants en réorientation, qu’à ceux qui n’avaient pas confirmé leurs vœux ou manqué l’inscription initiale, cette phase permet de formuler jusqu’à dix nouveaux vœux parmi les formations disposant encore de places disponibles.
Casseurs
Le député Corentin Le Fur a déposé une proposition de loi dite « casseur-payeur » qui vise à instaurer une suspension temporaire, pouvant aller jusqu’à un an, du revenu de solidarité active (RSA), des allocations familiales, des aides au logement (APL) et d’autres prestations sociales majeures pour les individus condamnés pour des actes de violence ou de dégradation lors de manifestations