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La vente d'abricots du producteur au consommateur bientôt impossible ?

Mardi 14 mai 2019, Interfel, l’interprofession de la filière fruits et légumes a voté en faveur d’une nouvelle norme rendant compliquée la vente directe d’abricots du producteur au consommateur. La confédération paysanne dénonce « une attaque contre la vente directe, véritable îlot de survie pour de nombreux producteurs ». Le point dans cet article.
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Acheter des abricots gorgés de soleil tout frais cueillis au bord de la route va désormais s’avérer compliqué en raison d’une norme adoptée mardi 14 mai par l’Interfel qui impose de nouvelles règles de calibrage et d’emballage pour les producteurs. Le point sur cette nouvelle réglementation dans cet article.

La vente d’abricots du producteur au consommateur bientôt impossible ?

Une « attaque contre la vente directe »

La nouvelle norme adoptée par l’Interfel impose aux producteurs de sceller tous les abricots à confiture dans des emballages fermés et de répondre aux mêmes normes de calibrage que les détaillants ce qui nécessite de s’équiper avec du matériel coûteux.

La confédération paysanne s’est opposée à ce qu’elle dénonce être « une attaque contre la vente directe, véritable îlot de survie pour de nombreux producteurs qui tentent d’échapper au marasme des circuits longs ». « Elles vont en effet entraîner une augmentation du temps de travail et des investissements supplémentaires inutiles », ajoute-t-elle.

La saison des abricots arrive, l’inquiétude des producteurs augmente

« Pour l’année qui se dessine, il y a eu peu de gel », « je ne serais pas surpris que les prix restent très bas », a déclaré André Bouchut, un représentant de la Confédération paysanne à Interfel. «Si rien n’est fait, on va aller vers un déséquilibre énorme en abricots. Dans la Drôme, on va arracher des abricotiers. Tout ce qu’on arrache, c’est replanté en Espagne », a-t-il expliqué.

Pour pallier le déséquilibre qui se prépare, la Confédération paysanne demande l’instauration de « prix minimum d’entrée » en deçà duquel un pays voisin ne serait pas autorisé à exporter ses fruits.

Elle a tenu à préciser que les autres syndicats agricoles, « pourtant prompts à dénoncer “le poids des normes” », se sont prononcés favorables à cette mesure lors du vote. Les détaillants quant à eux sont satisfaits de voir cette mesure imposer à tous, tandis que la Confédération paysanne s’inquiète « de nouvelles attaques contre les producteurs de fruits et légumes ».