Le déficit de la Sécurité sociale devrait se réduire « fortement » en 2018
Selon un rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale publié mardi 5 juin 2018, la Sécurité sociale devrait passer d’un déficit de 5,1 milliards d’euros en 2017 à une dette d’un montant inférieur à 800 millions d’euros cette année.
La reprise inattendue de la croissance et de l’emploi déjoue les prévisions du gouvernement
Dans les prévisions budgétaires de fin 2017, le gouvernement prévoyait un déficit de 2,2 milliards d’euros en 2018, mais c’était sans compter sur une reprise surprise de la croissance et de l’emploi.
En raison notamment d’un plus grand nombre d’actifs, la SÉCU devrait voir plus d’argent rentrer dans ses caisses, ce qui devrait compenser les 700 millions dépensés en prestations sociales.
Même si des impondérables pourraient survenir à hauteur de 100 millions d’euros en raison d’une « incertitude » fiscale et porter le déficit à 900 millions d’euros, 2018 sera l’année la plus faste depuis 2001.
Le régime général devrait avoir de l’excédent
Pour la première fois depuis 17 années, le bilan financier du régime général devrait être excédentaire en 2018 pour les branches famille, retraite et accidents de travail.
D’autre part, le déficit 2017 de l’Assurance Maladie devrait passer sous la barre des 500 millions d’euros. Seul le FSV (Fonds de Solidarité Vieillesse) devrait réduire de façon moins spectaculaire son déficit avec une prévision à 2,8 milliards d’euros.
Les projections sont favorables pour les deux années à venir, car l’État prévoit des « excédents prévisionnels importants et croissants ». 3,3 milliards d’euros excédentaires pour 2019 et 7,7 milliards en 2020.
Le « trou de la Sécu » ne sera pas rebouché pour autant. Sur les 260 milliards de dettes sociales accumulées depuis 1996, il reste encore plus de 120 milliards à rembourser d’ici à 2024.
Favoriser le retour à l’emploi pour combler le « trou » de la SÉCU
Les cotisations salariales et patronales sont la source principale de revenus de la Sécurité sociale. Une baisse significative du chômage pourrait donc à elle seule engranger de nombreux bénéfices.
On considère qu’un retour au plein-emploi, c’est-à-dire avec moins de 5 % de taux de chômage, les bénéfices excédentaires pour la SÉCU seraient d’environ 20 milliards d’euros.
Raison de plus pour le gouvernement de focaliser de l’énergie et des moyens à lutter contre le chômage, ce qui s’avère bien plus efficace pour combler le trou de la SÉCU que la diminution des prestations sociales ou le déremboursement de certains médicaments.