Le Parlement vote en faveur des langues régionales
Députés, citoyens et médias n’ont pas manqué de verve sur le sujet. Depuis la proposition de loi par le Groupe Libertés et Territoires, le sujet a fait couler de l’encre. Le jeu en valait la chandelle : depuis ce jeudi 8 avril, les langues régionales du territoire national sont protégées et promues par une nouvelle loi.
La diversité linguistique en France
Selon notre région de résidence, on les entend peu. Pourtant, une vingtaine de langues régionales sont recensées en France métropolitaine, et plus de cinquante en outre-mer.
Quelles sont les langues régionales ?
Si nous avons tous entendu parler du corse, du basque et du breton, bien d’autres langues existent sur le territoire national :
- le flamand ;
- le picard ;
- l’occitan ;
- l’alsacien ;
- le créole ;
- etc.
Le nouveau texte de loi accorde ainsi le statut de trésor national à certains biens d’importance, comme des enregistrements ou des manuscrits anciens.
Les communautés sont prêtes
Avant le 8 avril, les communautés linguistiques s’étaient déjà organisées pour assurer la pérennité de leur langue régionale.
Au Pays Basque par exemple, près d’un enfant sur deux suit un enseignement de maternelle/primaire en basque, auprès des ikastolas (écoles de statut associatif rassemblées dans la fédération Seaska). En Bretagne, on parle de Diwan, et de Calandreta en Occitanie.
Des langues régionales à l’école
Adoptée à 247 voix contre 76 et 19 abstentions, la loi va lancer l’application de nouvelles mesures dans le système éducatif. Ces mesures s’accompagneront, si ce n’est pas déjà le cas, d’une signalétique bilingue (sur les panneaux de signalisation, les bâtiments publics, etc.) et de l’autorisation de signes diacritiques spéciaux dans les actes d’état civil (par exemple, pour les prénoms des enfants).
Enseignement immersif
L’enseignement des langues régionales est désormais fortement encouragé dans les écoles publiques. Dans le cadre d’une formation immersive, l’enseignement s’effectue en grande partie, voire entièrement, dans la langue régionale. Le français est introduit peu à peu dans le programme pour que l’enfant soit bilingue à la sortie du primaire.
Frais de scolarité
Dans une commune où l’école publique ne proposerait pas un enseignement bilingue, la municipalité sera tenue de participer aux frais de scolarité des écoles privées qui offrent cette possibilité.
Généralisation de l’enseignement
Les langues régionales seront proposées comme matière facultative de la maternelle au lycée. Cette matière fera partie de l’horaire normal d’enseignement, comme c’est déjà le cas en Corse depuis 20 ans.