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Le réchauffement climatique va provoquer des catastrophes naturelles en série

Une étude publiée lundi 19 novembre 2018 dans la revue Nature Climate Change montre que le réchauffement climatique va provoquer des catastrophes naturelles de plus en plus fortes, de plus en plus nombreuses et parfois simultanément. Qu’en est-il ?
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23 scientifiques, dont la plupart viennent de l’Université d’Hawaï, ont examiné plus de 3000 articles scientifiques sur de graves évènements climatiques et leur impact sur les humains. Ils en sont arrivés à la conclusion que des catastrophes climatiques plus nombreuses, plus dangereuses et concomitantes vont frapper la planète à mesure que la température va augmenter. Un point sur cette nouvelle alarmante.

Le réchauffement climatique va provoquer des catastrophes naturelles en série

Pourquoi la hausse des températures engendre-t-elle plus de catastrophes naturelles ?

Les émissions massives de gaz à effets de serre modifient de nombreux paramètres climatiques sur Terre. On sait aujourd’hui que les seuils de réchauffement « raisonnable » ont été dépassés et que cette hausse des températures va avoir des conséquences sur l’humanité.

En effet, une température plus élevée favorise l’évaporation de l’eau et augmente la capacité de l’air à retenir l’humidité, ce qui engendre plus de sécheresse dans les endroits déjà secs, la multiplication des feux de forêt et des vagues de chaleur. L’inverse se produit dans des endroits généralement humides, où une évaporation constante entraîne davantage de précipitations, souvent accompagnées d’inondations en raison de la saturation du sol, tandis que de « super tempêtes » se forment au-dessus des océans « réchauffés ».

Des évènements climatiques concomitants sont à prévoir

« L’humanité va être confrontée aux impacts dévastateurs combinés d’aléas climatiques multiples qui interagissent », a indiqué l’un des auteurs de l’étude Erik Franklin, chercheur à l’Institut de biologie marine de l’université d’Hawaï.

« Ils se produisent aujourd’hui et ça va continuer à empirer », a-t-il déclaré à l’AFP. Jusqu’à maintenant, les scientifiques étudiaient les catastrophes climatiques en fonction de leur type. Mais les travaux de cette équipe scientifique montrent désormais la probabilité de voir à l’avenir de plus en plus de catastrophes naturelles se déchaîner en cascade.

« Faire face à ces changements climatiques équivaudra à se battre avec Mike Tyson, Schwarzenegger, Stallone, Jackie Chan, tous en même temps », explique Camillo Mora, l’auteur principal de l’étude, lorsqu’il décrit les nombreux évènements climatiques qui devraient nous frapper au cours des prochaines années.

Le pire scénario de l’étude indique que c’est le Groenland qui serait le moins impacté

Au total, les chercheurs ont identifié 467 facteurs qui montrent que la société est déjà affectée par des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, puis ont expliqué en quoi ces menaces risquent de s’aggraver dans les décennies à venir. Si rien n’est fait pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, ils affirment qu’au lieu de faire face à un seul risque majeur à la fois, les populations du monde entier pourraient être obligées de gérer 3 à 6 évènements climatiques graves en même temps.

Certains endroits du globe seront plus affectés que d’autres. Si la hausse des températures ne dépasse pas les +2 °C, vers la fin de ce siècle, la ville de New York pourrait devoir faire face à 1 évènement climatique extrême par année. Mais si on ne réduit pas drastiquement la quantité des émissions de CO2, cette limite sera allègrement dépassée et les New-Yorkais pourraient en subir jusqu’à 4 en même temps, tout comme Mexico. Sydney et Los Angeles seraient frappées par 3 évènements climatiques importants par an, et les côtes atlantiques brésiliennes 5.

Même en considérant les projections les plus optimistes, « l’exposition cumulée et croissante à une multitude d’aléas climatiques va frapper les pays riches et pauvres de la même façon », indique l’étude.

Les zones côtières tropicales devraient être les plus touchées par des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes tandis que les zones tempérées proches des régions polaires, comme la Tasmanie ou certaines parties du Canada et de la Russie, seraient moins impactées. Dans le pire scénario, « le Groenland semble être le moins touché par des aléas climatiques multiples », note Erik Franklin.