Les prix de centaines de produits de grandes marques augmenteront dès vendredi 1er février
C’est pour permettre aux agriculteurs d’augmenter leurs revenus que cet amendement a été inscrit à la loi Agriculture et Alimentation. Cette loi, qui a été votée fin 2008, entre en application au 1er février 2019, entrainant une hausse moyenne de 5 à 6 % sur des produits de grande consommation, parfois jusqu’à 10 %. En parallèle, la grande distribution est censée baisser ses marges sur les produits issus de l’agriculture ainsi que sur la viande et le poisson pour que le prix du panier moyen reste stable pour le consommateur. Mais à quoi peut-on s’attendre en passant à la caisse du supermarché vendredi ? Un point dans cet article.

Un amendement pour augmenter la rémunération des agriculteurs
La nouvelle loi Agriculture et Alimentation a pour but de permettre une meilleure rémunération des agriculteurs, en revalorisant les couts de production.
La grande distribution est incitée à réduire ses marges sur les produits issus de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Pour encourager cet effort, un amendement, qui oblige un relèvement du « seuil de vente à perte » à 10 %, a été instauré dans la loi pour que les distributeurs soient obligés de vendre même leurs produits d’appel à des prix supérieurs d’au moins 10 % et à cesser les ventes à perte.
« Ce que je demande aux grandes surfaces, c’est de trouver moyen de répartir les marges différemment, de répartir les choses mieux, l’objectif est que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur », a expliqué le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume.
Quelles conséquences pour le consommateur ?
En supermarché, de 500 à 600 produits devraient voir leur prix augmenter de 5 à 6 % en moyenne dès vendredi, de 800 à 1 000 produits dans les hypermarchés.
C’est sur les rayons épicerie sucrée et salée, boissons (alcoolisées ou non), aliments pour animaux et les produits frais en libre service tels que le fromage, les pizzas, etc., que la hausse des prix sera la plus notable. Parmi les produits les plus impactés, on peut citer le litre de Ricard qui augmentera de 9,9 %, le pot de Nutella (+8,4 %), le lait pour bébé Guigoz (+ 8,1 %), l’huile Isio 4 Lesieur (+ 6,7 %), le camembert Président (+8,4 %) et les céréales Chocapic (+ 9,3 %).
« Ce sur quoi tous les acteurs économiques, sauf Leclerc, se sont mis d’accord, c’est qu’il faut changer le système, de façon à ce qu’on revienne à des prix normaux, et que ça permette d’améliorer le sort des agriculteurs. Et de ce point de vue, je trouve qu’il n’y a rien de choquant à ce que le prix du Ricard puisse augmenter un peu si ça permet d’augmenter le prix payé aux éleveurs laitiers pour un litre de lait », a commenté Jacques Creyssel, délégué général de la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution).
Les distributeurs adaptent leur système de fidélisation
La grande distribution s’inquiète évidemment de la grogne de ses clients, en pleine crise des gilets jaunes, où le pouvoir d’achat est le nerf de la guerre.
Les grandes enseignes ont déjà prévu de baisser les prix sur leurs marques distributeurs et de mettre en place de grandes opérations promotionnelles aux rayons hygiène et beauté.
Selon un spécialiste de la promotion interrogé par Le Parisien, les grandes enseignes vont aussi adapter leur programme de fidélisation en « [rémunérant mieux] les cagnottes des cartes de fidélité qui touchent des millions d’adhérents », en misant sur la personnalisation des offres ou en offrant des primes plus importantes sur certaines des références qui augmentent le plus.