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Les Restos du Cœur s'inquiètent du nombre croissant de jeunes bénéficiaires

Pour la 34e année, les Restos du Cœur vont offrir « un peu de pain et de chaleur » à ceux qui en ont le plus besoin. À l’approche du lancement de leur campagne d’hiver, ils se préparent à accueillir environ 900 000 personnes, dont beaucoup sont des jeunes.
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L’association Les Restos du Cœur a été créée en 1985 et a accueilli 70 000 personnes cette année-là. L’hiver dernier, 130 millions de repas ont été distribués. Cette année, les bénévoles s’apprêtent à accueillir entre 860 000 et 900 000 bénéficiaires, parmi lesquels un nombre croissant de jeunes. Un point à la veille du lancement de la campagne saisonnière avec le président de l’association Patrice Blanc.

Les Restos du Cœur s’inquiètent du nombre croissant de jeunes bénéficiaires

L’association délivre gratuitement des repas, mais aussi d’autres aides

Le président de l’association, Mr Blanc, insiste sur le fait qu’aux Restos du Cœur, « l’accueil est inconditionnel » et qu’il existe 2000 centres en France. Tous sont les bienvenus : mères seules, retraités en difficulté, étudiants précaires, étrangers sans ressources... En effet, « toute personne quelle que soit sa situation administrative peut frapper à la porte des Restos. Les gens ne doivent avoir aucune honte, aucune crainte ».

L’association propose des repas, mais peut aussi dans certains cas fournir un hébergement temporaire ou aider une personne à se loger, offrir des cours de français, de l’aide aux devoirs ou encore accompagner à la recherche d’emploi.

Des bénéficiaires de plus en plus jeunes

L’association s’inquiète, car au-delà du fait qu’elle accueille de plus en plus de personnes précaires, elle constate que la part de jeunes augmente elle aussi. Sur l’année 2017, 38 % des personnes aidées étaient mineures et 50 % avaient alors moins de 25 ans.

« Ça représente une augmentation de 10 à 15 % par rapport à il y a 2 ans », explique Patrice Blanc. « Ce phénomène est inquiétant et montre bien les problèmes rencontrés par les familles monoparentales : la situation des mères célibataires avec enfants est extrêmement difficile ». Il dénonce aussi la « mauvaise prise en charge des mineurs isolés » étrangers, qui sont censés être accueillis par les services d’aide sociale à l’enfance, qui ne sont malheureusement pas en mesure de répondre à toutes les demandes, comme à Marseille où les restos prennent le relais.

Des inquiétudes quant au financement de l’association

En 2017, sur les 105 millions de tonnes de produits alimentaires distribuées par les Restos du Cœur, 35 % proviennent de dons de particuliers, d’entreprises ou d’exploitations agricoles.

Depuis 2016, les supermarchés de plus de 400 m2 participent « bon gré mal gré » à cet effort, car ils sont désormais obligés de faire don aux associations de leurs produits alimentaires invendus, n’ayant plus le droit de les jeter à la poubelle. Ils bénéficient en échange de déductions d’impôts. « Globalement la qualité des dons suit, mais certains gérants ne jouent pas le jeu. Notre rôle n’est pas de faire le tri d’aliments pour les jeter à la poubelle », explique Patrice Blanc.

Cette mesure va bientôt être étendue à la restauration collective en raison de la nouvelle loi Agriculture et Alimentation votée en novembre dernier, mais l’association n’en attend pas grand-chose en raison des « problèmes d’hygiène qui se posent ».

La véritable inquiétude concerne le FEAD (Fonds européen aux plus démunis), qui finance actuellement 1 repas sur 4. Les négociations sont en cours pour le budget 2021-2025 et selon le président de l’association « les premières indications sont catastrophiques puisqu’[ils] envisagent de diviser l’enveloppe par 2 au niveau européen ».

« C’est une vraie menace pour l’aide alimentaire, on n’arrivera pas à compenser » si cette décision est prise par Bruxelles. « C’est vrai pour nous comme pour les autres » associations comme le Secours populaire, la Croix-Rouge et la Fédération française des banques alimentaires.

C’est pourquoi les Restos du Cœur ont plus que jamais besoin des dons citoyens. En 2017, 90 millions d’euros ont pu être récoltés, ce qui représente près de 50 % de leurs ressources. Le concert annuel des Enfoirés et les ventes de CD/DVD qui en découlent ont à eux seuls permis de financer les actions des Restos à hauteur de 18 millions d’euros, un chiffre que l’association compte bien dépasser cette année.

Si vous souhaitez faire un don aux Restos du Cœur, vous pouvez le faire facilement en ligne via leur site internet.