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L'État généralise son dispositif destiné aux handicapés et à leurs familles « une réponse accompagnée pour tous »

Fin 2016, plus de 7 000 personnes en situation de handicap « complexe et lourd », notamment des personnes autistes, ont dû déménager en Belgique, faute de structure permettant leur prise en charge sur le territoire français. En réponse à cet exode forcé, le gouvernement déploie le dispositif « une réponse accompagnée pour tous » sur tout le territoire et augmente l’enveloppe destinée à éviter les départs forcés vers la Belgique.
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Actuellement en France, beaucoup de personnes souffrant de handicap sont contraintes de déménager en Belgique pour trouver des institutions en mesure de les accueillir, ou de rester à leur domicile. Pour éviter cela et mieux répondre aux besoins des personnes handicapées, depuis le 1er janvier 2018, le dispositif « une réponse accompagnée pour tous » a été étendu à tout le territoire. De quoi s’agit-il ?

L’État généralise son dispositif destiné aux handicapés et à leurs familles « une réponse accompagnée pour tous »


Privilégier l’insertion et l’adaptation des personnes handicapées en milieu « ordinaire »

Le but de ce dispositif est de permettre une meilleure collaboration et un rapprochement entre services de l’État, départements, associations, personnes en situation de handicap et leurs familles, a expliqué la secrétaire d’État chargée du handicap Sophie Cluzel.

Il s’agit d’offrir de meilleures solutions pour la prise en charge des personnes, plus adaptées à leurs besoins, de permettre leur insertion et adaptation « en milieu ordinaire chaque fois que possible » et d’éviter les départs forcés vers la Belgique ou le maintien à domicile.

Les gouvernements successifs tentent depuis 2014 d’éviter les ruptures de prise en charge

La volonté d’améliorer la prise en charge des personnes en situation de handicap ne date pas d’hier : en octobre 2013, les parents d’une jeune femme lourdement handicapée, qui étaient dans l’obligation de la garder chez eux depuis un an faute de pouvoir trouver une structure adaptée pouvant l’accueillir, ont gagné leur procès. L’État a été obligé de trouver une place pour la jeune femme dans un établissement spécialisé dans les 15 jours suivant cette décision de justice.

Ce procès avait permis de mettre en lumière les problèmes constants rencontrés par les familles et un rapport avait été commandé pour faire le point sur le nombre de personnes handicapées pour lesquelles ils n’existaient aucune solution de prise en charge.

À la suite de ce rapport nommé à juste titre « Zéro solution », fin 2015, le gouvernement de l’époque a décidé de mettre en place des mesures d’accompagnement au cas par cas. Le dispositif « une réponse accompagnée pour tous » a d’abord été déployé dans 24 départements, puis étendu en 2017 à 90 départements. Enfin, depuis le 1er janvier 2018, il a été généralisé sur tout le territoire.

Les associations restent lucides sur les solutions proposées

Même si l’État généralise son dispositif « une réponse accompagnée pour tous », 47 000 personnes sont restées sans solution d’accueil fin 2015.

Pierre Lagier, vice-président de l’Unapei (association française de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées et de leurs familles) a déclaré à l’AFP que malgré la mise en place du dispositif « une réponse accompagnée pour tous », beaucoup de solutions qui sont envisagées sont « temporaires ».

« C’est un dispositif très ambitieux dans les discours et les idées, il faut maintenant une mise en œuvre effective, qui nécessite qu’on mette les moyens correspondants et que la société se transforme » afin de permettre une meilleure insertion des personnes handicapées.

Le budget destiné à la prévention des départs forcés en Belgique a été « doublé en 2018 », a déclaré Mme Cluzel. Il est ainsi passé à 30 millions d’euros. Elle a également ajouté qu’un 4e plan autisme « sera annoncé mi-mars ».