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Mauvaise utilisation de produits désinfectants : une centaine d'élèves brûlés

L’Agence nationale de sécurité sanitaire met en garde contre l’utilisation des produits désinfectants. De nombreux enfants ont été victimes de brûlures.
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L’Anses tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié ce jeudi 7 septembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’inquiète de la mauvaise utilisation des produits désinfectants dans les écoles et les centres aérés. Résultat : 118 cas d’atteintes cutanées ont été recensés entre 2017 et 2022.

Mauvaise utilisation de produits désinfectants : une centaine d’élèves brûlés

Dans quels lieux les enfants ont-ils été blessés ?

Selon ce rapport, le milieu scolaire est largement majoritaire puisqu’il représente 98 cas de blessure. Principaux lieux ? Les écoles maternelles (48 cas) et les collèges (32 cas). Suivent : les centres aérés, colonies, centres de loisir et accueils périscolaires (13 cas), les crèches (9 cas), les écoles primaires (8 cas) ou encore les piscines (4 cas).

Par ailleurs, concernant les éléments désinfectés qui ont entraîné ces blessures, il s’agit principalement de w.c. (63 cas), de sol, des murs ou de surfaces (41 cas), de chaises et ballons (11 cas) et de bateaux en centre de loisir (2 cas). Notons qu’un cas n’a pas été classé par l’Anses.

À quoi sont dus ces accidents ?

Pour 34 cas, les conditions d’utilisation des produits désinfectants n’ont pas été respectées : erreur de dilution, non-rinçage, pas de séchage, produit laissé à la portée de l’enfant ou encore les délais avant contact avec la peau qui n’ont pas été respectés. Et pour 26 cas, les produits n’étaient pas adaptés à l’usage.

Les cas en fonction du respect ou non des conditions d’utilisation
Respect des conditions d’utilisation
Nombre de cas
Oui, mais produit non adapté à l’usage
23
Non, consigne non-respectée de dilution16
Non, consigne non-respectée de séchage
7
Non, consigne non-respectée de rinçage
7
Non, consigne non-respectée de rinçage et de délai de contact
3
Non, produit laissé à la portée des enfants1
Non et produit non adapté à l’usage
3
Autre cas ou non-précisé58

Source : Anses

Y a-t-il de plus en plus de blessures dû à l’utilisation de produits désinfectants ?

Le nombre de blessures a largement progressé en 2020 et 2021, sans doute lié au « recours accru de produits désinfectants » en pleine épidémie de Covid-19, note l’Agence. Dans le détail :

  • 6 cas ont été recensés en 2017 ;
  • 10 cas en 2018 ;
  • 0 cas en 2019 ;
  • 22 cas en 2020 ;
  • 58 cas en 2021 ;
  • 22 cas en 2022.

Bon à savoir : les cas rapportés dans cette étude ne « sont pas exhaustifs », rappelle l’Anses. En effet, les parents peuvent consulter leur médecin sans le signaler à l’école ou à un centre antipoison.


Des cas graves ont-ils été recensés ?

Selon le rapport de l’Anses, la majorité des signes cutanés était de gravité faible : un prurit, c’est-à-dire des démangeaisons, associé la plupart du temps à des érythèmes ou brûlures au premier degré. Cependant, 11 enfants ont présenté des brûlures du second degré.

Enfin, une fillette de 5 ans a été brûlée au troisième degré après s’être assise sur une chaise sur laquelle étaient tombées quelques gouttes de désinfectant. Conséquence : ce cas, qui est à l’origine de la mise en place de l’étude, a nécessité une greffe de peau.

Comment limiter les risques d’accident avec les produits désinfectants ?

Pour limiter les risques, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail recommande de former le personnel, d’utiliser les produits les moins dangereux, qui soient adaptés aux surfaces, prêts à l’emploi et avec un mode d’emploi simple et clair, de rincer les produits après leur application ou encore de ne pas faire de nettoyage en présence d’enfants.

Pour rappel, en cas de contact avec la peau, il faut enlever ses vêtements imprégnés et laver votre peau avec de l’eau. En cas d’apparition de lésions cutanées ou si la zone est étendue, vous devez consulter un médecin ou contacter le centre antipoison.

 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.