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Pénurie de moutarde : quelles sont les raisons ? D'autres produits vont-ils bientôt manquer dans les rayons ?

Si vous avez fait vos courses, vous n’y avez pas échappé : trouver un pot de moutarde est plus en plus difficile. Alors pourquoi y a-t-il si peu de moutarde ?
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Certains rayons de supermarchés paraissent bien vides. En effet, après la pénurie d’huile de tournesol, c’est désormais celle de moutarde à laquelle doivent faire face les consommateurs.

Pénurie de moutarde : quelles sont les raisons ? D’autres produits vont-ils bientôt manquer dans les rayons ?

Pourquoi y a-t-il une pénurie de moutarde ?

Cette fois-ci, la guerre en Ukraine n’est pas la seule cause de la pénurie. Car le principal fournisseur de graines de moutarde est le Canada. Et en raison de la sécheresse qui a frappé le pays l’an dernier, la production est en forte baisse : - 28 % sur l’exercice 2021-2022, selon le ministère de l’Agriculture canadien.

Autre explication : la Russie et l’Ukraine, qui font aussi partie des principaux exportateurs de graines de moutarde, auraient pu encore être un plan B. Mais pour des raisons que l’on connaît, ces deux pays n’ont pas été une solution de secours.

Enfin, la diminution de la production française, qui représente 50 % de la production européenne, explique aussi en partie cette pénurie de moutarde. En effet, à cause de la vague de froid tardive mais également de l’interdiction d’utiliser certains insecticides, « de 12 000 tonnes en 2016, nous sommes passés à 4 000 tonnes (de production) en 2021 », explique à Libération, Fabrice Genin, le président de l’association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne (APGMB).

Après la moutarde et l’huile de tournesol, deux autres pénuries se profilent

Et si la moutarde se fait de plus en plus rare dans les rayons des supermarchés, d’autres produits pourraient également bientôt manquer. Parmi eux : les bouteilles de vin. Car de nombreuses verreries se trouvent en Ukraine et avec l’invasion de la Russie, les délais d’acheminement explosent.

Notons qu’une autre pénurie se profile : celle de canards. Ainsi, selon les données du ministère de l’Agriculture paru le 2 mai dernier, 16 millions de volailles ont dû être abattues ces derniers mois en raison de l’épizootie de grippe aviaire. Conséquence : les plats à base de canard comme les magrets devraient se faire plus rares sur les cartes des restaurants et il devrait également avoir moins de foies gras commercialisés.

Les prix de certains produits alimentaires flambent

D’ailleurs, ces différentes pénuries impactent également le portefeuille des consommateurs. Dans un rapport paru en avril, la société IRI précise que le pot de moutarde a flambé : + 9,26 % en un an. De même, concernant les bouteilles de vin, il est difficilement envisageable que les producteurs ne répercutent pas l’augmentation de leurs dépenses sur les prix de vente.

Pour mémoire, selon l’étude de la société IRI, parmi les produits alimentaires qui ont le plus augmenté en un an, on retrouve les pâtes alimentaires (+ 15,31 %), la viande surgelée (+ 11,34 %), la farine (+ 10,93 %) et l’huile (+ 9,98 %). Des hausses qui s’expliquent par des conditions climatiques (vagues de chaleur ou gel), ou encore par la flambée des coûts de l’énergie.

Et à l’inverse, les apéritifs anisés (- 2,87 %), les soins du linge (- 2,28 %), les changes et couches-culottes (- 1,56 %), le jambon cuit et épaule (- 1,32 %) et l’hygiène et soins pour bébé (- 0,82 %) sont les catégories qui ont connu les baisses de prix les plus importantes.