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Pharmacien correspondant : quelles nouveautés ?

Depuis le 31 mai, les Français ont la possibilité de déclarer un pharmacien correspondant auprès de l’Assurance Maladie. Votre pharmacien aura ainsi plus de marge de manœuvre pour renouveler vos traitements, notamment pour les personnes atteintes de maladies chroniques.
Sommaire

Le statut de pharmacien correspondant n’est pas nouveau, mais il était peu utilisé en raison de sa complexité. Les démarches sont désormais simplifiées.

Pharmacien correspondant : quelles nouveautés ?

Qu'est-ce qu'un pharmacien correspondant ?

Votre pharmacien correspondant, c’est en quelque sorte l’équivalent de votre médecin traitant. Une fois le nouveau statut de votre pharmacien mis en place, votre parcours de soin sera plus simple.

Au préalable

Vous pouvez choisir votre pharmacien correspondant parmi les critères suivants :

  • soit votre pharmacien est titulaire d’officine ;
  • soit votre pharmacien est gérant d’une pharmacie mutualiste ou de secours minière ;
  • dans tous les cas, votre pharmacien doit appartenir au même parcours de soins coordonnés que votre médecin traitant (équipe de soins primaires, maison de santé, etc.).

Si votre pharmacien vous donne son accord, il entrera lui-même en contact avec votre médecin traitant afin de définir les modalités de votre projet de santé. De votre côté, vous devez effectuer une déclaration à l’Assurance Maladie.

Au quotidien

Le nouveau rôle de votre pharmacien vous évite de multiplier les consultations chez le médecin à chaque évolution de votre état. Si vous donnez votre accord, votre pharmacien correspondant peut être assisté par un autre pharmacien de la même officine.

Les professionnels désignés voient leurs fonctions élargies quant à votre parcours de soin :

  • renouvellement périodique de vos traitements chroniques ;
  • ajustement de la posologie, le cas échéant.

La prescription, incluant tous les renouvellements par le pharmacien, ne peut être valable plus d’un an.


Quelles sont les limites ?

Le dispositif repose sur certaines normes obligatoires :

  • l’ordonnance doit inclure une mention autorisant le pharmacien à renouveler tout ou partie du traitement et à ajuster la posologie ;
  • le renouvellement ou l’ajustement effectué par le pharmacien doit être inscrit sur l’ordonnance ;
  • la nouvelle posologie doit être communiquée par votre pharmacien à votre médecin ;
  • le patient doit bénéficier d’un accueil individualisé dans un local disposant d’une isolation phonique et visuelle.

Un dispositif amélioré

Si le décret ministériel est paru le 30 mai au Journal officiel, les pharmaciens correspondants existent déjà depuis plus d’une décennie. Dans quel cadre s’inscrivent les nouveautés apportées à ce système ?

Évolution sur une décennie

Avant 2021, le statut de pharmacien correspondant avait déjà fait l’objet de deux lois :

  • la loi du 21 juillet 2009 (Hôpital, patients, santé et territoires), introduisant la notion ;
  • la loi du 24 juillet 2019, visant à assouplir le système. Le nouveau décret ministériel correspond à son application.

Jusqu’ici, ce dispositif était resté plutôt méconnu. La raison ? Des protocoles très pesants, des incertitudes sur la législation, et l’impossibilité d’inscrire les pharmaciens participants dans les listes de l’Assurance Maladie.

Quel est l’objectif global ?

Les pharmaciens correspondants répondent à plusieurs objectifs d’enjeux individuels, professionnels et nationaux :

  • une meilleure prise en charge des maladies chroniques ;
  • une simplification du protocole de soin permettant d’alléger les cabinets médicaux ;
  • la lutte contre la désertification médicale.

Est-ce obligatoire ?

Les Français ayant de toute façon tendance à rester fidèles à la même pharmacie, la déclaration d’un pharmacien correspondant repose sur la base du volontariat.

À la différence du médecin traitant, obligatoire depuis 2004, vous n’êtes pas tenu d’avoir un pharmacien correspondant. Cela n’aura aucune influence sur votre remboursement par la Sécurité sociale.