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Pourquoi le variant Mu préoccupe-t-il l'Organisation mondiale de la santé ?

Découvert en Colombie, un nouveau variant, baptisé « Mu », inquiète les autorités sanitaires et en particulier l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a en effet alerté sur une potentielle résistance de ce variant aux vaccins.
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Depuis lundi 30 août 2021, le variant Mu a rejoint la liste des « variants à suivre » de l’OMS. En cause : il pourrait réduire l’efficacité de certains vaccins, selon les premières études réalisées.

Pourquoi le variant Mu préoccupe-t-il l’Organisation mondiale de la santé ?

Un nouveau variant préoccupant

Le nouveau variant du SARS-CoV-2, tout juste baptisé Mu par l’OMS, a été identifié pour la première fois en Colombie au début de l’année 2021. Jusqu’ici, il était communément appelé « variant colombien » ou B.1.621 au sein de la communauté scientifique. Pour rappel, l’OMS a choisi, en juin dernier, de nommer les variants à partir des lettres de l’alphabet grec, et non plus de leur origine géographique. « Mu » n’est autre que la douzième lettre de l’alphabet grec.

Comme les autres variants, Mu comporte plusieurs mutations. Il faut savoir que certaines d’entre elles peuvent avoir une incidence sur la transmissibilité et la gravité des symptômes. En conséquence, l’OMS a dressé un classement des variants du SARS-CoV-2 qui met en évidence lesquels sont à surveiller. Dans cette liste, quatre variants sont indiqués comme « préoccupants » : Alpha, Beta, Gamma et Delta. En dessous dans la hiérarchie, cinq autres variants portent la mention « à suivre », dont Eta, Kappa, Lambda, Iota et le dernier inscrit : le variant Mu. Mais pourquoi a-t-il été ajouté à la liste des variants sous surveillance ?

Pourquoi le variant Mu inquiète-t-il ?

Le variant Mu inquiète l’OMS, car il possède des mutations qui pourraient lui conférer des propriétés d’évasion immunitaire semblables à celles du variant Beta. Sa dangerosité a été pour la première fois identifiée en août lorsque sept résidents d’un Ehpad en Belgique, tous vaccinés, sont décédés après avoir été contaminés par le variant Mu.

Selon le dernier rapport de Santé publique France sur le sujet, « les données expérimentales préliminaires suggèrent une diminution de la neutralisation par les anticorps post-infectieux ou post-vaccinaux ». Le discours de l’OMS est similaire, puisqu’il évoque une étude préliminaire qui tend à montrer une réduction de la capacité à neutraliser le variant avec les vaccins. Le variant Mu pourrait donc diminuer l’efficacité de certains sérums.

En réalité, beaucoup de questions concernant le variant Mu sont encore sans réponse. L’OMS fait ainsi preuve de prudence en le gardant sous surveillance, dans l’attente de nouvelles études.

Les pays dans lesquels le variant Mu circule

Depuis sa découverte, le variant Mu a continué sa route, franchissant les frontières de la Colombie pour circuler activement en Amérique du Sud, notamment en Équateur, au Chili et au Mexique. Il a également été détecté dans une quarantaine de pays à travers le monde, dont certains en Europe.

Toutefois, c’est en Colombie et en Équateur qu’il est le plus souvent détecté : il représente respectivement 39 % et 13 % des cas positifs identifiés.

En France, la variant Mu a été détecté auprès d’une centaine de cas depuis le mois de mai, a rapporté Santé publique France. Il reste donc encore bien loin du variant Delta, majoritaire sur le territoire, qui continue de susciter l’inquiétude des autorités.