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Tromperie sur la qualité des steaks hachés de bœuf

À la suite du scandale concernant les steaks hachés de très mauvaise qualité distribués à des associations caritatives, voici un rappel essentiel sur les règles à respecter pour les professionnels et à connaitre pour les consommateurs.
Sommaire

Depuis fin mars, l’État français a été alerté par diverses banques alimentaires et le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) quant à des problèmes de qualité sur les steaks hachés. Après des études sur les produits, il s’est avéré que les steaks hachés présentaient des non-conformités par rapport aux règles de qualité de produits.

Tromperie sur la qualité des steaks hachés de bœuf

Rappel des faits

Fin mars, RTL informait que les principales banques alimentaires françaises soupçonnaient une fraude sur la qualité de la viande hachée qu’elles recevaient. La FEAD a lancé également l’alerte et les services de l’État ont opéré une série d’investigations. Le but était de déterminer si oui ou non, il y avait tromperie sur la qualité des produits destinés aux aides alimentaires en France.

Après des analyses sur 40 produits différents, la répression des fraudes a levé le doute par une annonce publique. La qualité de ces steaks hachés était bien en deçà des normes en vigueur. Ils contenaient des tissus de mauvaise qualité, des excès de gras, de l’amidon, du soja et leur rapport collagène/protéines dépassait les normes. En remontant la filière, 2 entreprises françaises, dont les noms n’ont toujours pas été divulgués, ont été entendues par les enquêteurs. L’une n’était qu’intermédiaire, mais l’autre s’approvisionnait directement en Pologne.

Les deux entreprises risquent la comparution en justice pour tromperie en bande organisée, pouvant contraindre les dirigeants à 2 ans de prison et 1,5 million d’euros. Pendant ce temps, les autres clients des entreprises polonaises sont également sous le joug d’investigations.

Les steaks concernés retirés de la distribution

Chaque année, le FEAD achète des denrées alimentaires pour 4 associations françaises :

  • La Croix-Rouge
  • la Fédération française des Banques Alimentaires
  • le Secours populaire
  • les Restos du Cœur

Ces associations reversent en moyenne 78 000 tonnes de nourriture par an. Sur l’année 2018, pas moins de 5,5 millions d’euros ont permis l’achat de 1 500 tonnes de steaks hachés surgelés. Les lots concernés ont été retirés du circuit de la distribution, même si les analyses microbiologiques ont démontré qu’il n’y avait aucun danger pour la santé.

Les banques alimentaires demandent une compensation financière afin de faire face aux frais de stockage. L’entreprise directement en cause s’est dite prête à récupérer les stocks et à les remplacer. Les paiements envers les fournisseurs ont également été suspendus et une procédure de non-conformité a été lancée par France AgriMer, gestionnaire des crédits FEAD. INTERBEV (Interprofession Élevage et Viande) a aussi porté plainte contre X.

Un évènement qui relance le débat sur l’appellation « steak haché »

Afin d’éviter toute tromperie envers le consommateur, INTERBEV se bat depuis plusieurs années pour que l’appellation « steak haché » ne soit applicable qu’à des produits 100 % carnés. Cette affaire continue d’apporter de l’eau au moulin de l’interprofession Élevage et Viande pour faire respecter les usages français et instaurer une loi pour différencier les différents produits et appellations.

Un steak haché estampillé « viande bovine française » indique au consommateur que le bovin est né dans l’hexagone, y a grandi et y a été abattu avant que sa viande ait été transformée dans des abattoirs français. Ainsi, les normes sanitaires sont respectées et le produit est soumis à une traçabilité sans faille.

Depuis 2001, l’organisme a également mis au point un cahier des charges intitulé « 100 % muscle » garantissant que ledit steak n’est composé que de viande, prohibant l’ajout de toute autre matière première. De même, les viandes de la tête, de la queue, de la langue, le cœur et le parage (ajout de produits non comestibles) sont interdits dans le cadre de l’appellation « 100 % muscle ».

L’emballage doit aussi faire apparaître :

  • le taux de matière grasse
  • le mot « haché »
  • le rapport collagène sur protéines
  • le numéro de lot
  • le pays d’abattage
  • le pays d’origine et celui de la transformation.

Ce logo apposé sur la viande prouve au consommateur la bonne conformité de la viande vendue, contrôlée par un organisme indépendant, dans le respect de règles strictes.

Dans le cas où d’autres éléments sont introduits au produit, celui-ci ne peut alors porter la mention de « steak haché », mais de « préparation de viande hachée ». Toutefois, il devra tout de même contenir au moins 51 % de viande hachée.

INTERBEV souhaite que ce fait divers serve de leçon et qu’une peine exemplaire soit appliquée. L’accès à de la viande digne de ce nom à tout citoyen français est impérative. En ce sens, en collaboration avec INAPORC, INTERBEV souhaite créer une association pour favoriser les dons de viandes françaises aux plus démunis.