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Un million de personnes ont arrêté de fumer en France en 2017

La politique du gouvernement de lutter activement contre la consommation de tabac est un succès. La ministre de la Santé vient d’annoncer 1 million de fumeurs en moins en 1 an.
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Le 28 mai 2018, le gouvernement a annoncé qu’en 2017, un million de personnes ont arrêté de fumer. Parmi eux, une majorité de jeunes hommes de 18 à 24 ans et de femmes entre 55 et 64 ans. Le point sur ces chiffres communiqués par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Un million de personnes ont arrêté de fumer en France en 2017


La politique anti-tabac du gouvernement porte ses fruits

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est félicitée de ces premiers résultats en matière de lutte contre le tabagisme, mettant en avant la hausse des prix des cigarettes qui, selon elle, a commencé à avoir un effet particulièrement dissuasif.

« Ces résultats sont encourageants, ils marquent une rupture », a-t-elle déclaré. « Avec la hausse de la fiscalité, nous pouvons espérer que ces résultats soient pérennes ». En 2016, on comptait 29,4 % de fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans. En 2017, ce chiffre était passé à 26,9 % (-2,5 %).

Pour la ministre de la Santé, « le tabac est un vecteur d’inégalités. Il pèse particulièrement sur les plus défavorisés et cela s’aggrave ». Il y a donc de quoi se réjouir en voyant le nombre de fumeurs baisser dans les milieux modestes.

Les populations où les fumeurs étaient les plus nombreux sont pour la première fois réellement impactées par cette baisse de consommation de tabac. En effet, 38,8 % des personnes « les plus défavorisées » fumaient en 2016, contre 34 % en 2017 (- 4,8 %). Parmi elles, les personnes sans emploi fument également moins, elles étaient 49,7 % en 2016, et 43,5 % en 2017 (-6,2 %).

Les prix du tabac en hausse et les produits de sevrage tabagique mieux remboursés

Les ventes de tabac ont d’ores et déjà chuté de 9,1 % en un an (chiffres relevés au 1er trimestre 2018). Et après la hausse de 1 euro du prix des cigarettes en mars dernier, une baisse importante des ventes de près de 20 % avait été constatée.

Pour certains détracteurs, la baisse massive des ventes tient plutôt du fait que les clients vont désormais acheter leur tabac à l’étranger. L’Italie, la Belgique ou Andorre auraient vu leurs ventes augmenter en conséquence.

Comme l’a souligné Agnès Buzyn, le gouvernement continuera à augmenter les taxes sur le tabac, avec des hausses successives, jusqu’à ce que le prix du paquet de cigarettes atteigne les 10 euros en 2020. « Au-delà de la hausse de la fiscalité nationale, qui a déjà porté ses fruits, nous travaillons au niveau européen, sur le cadre fiscal européen » a précisé la ministre.

En parallèle, afin d’aider les fumeurs à arrêter, les substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles, inhaleurs...) commencent à être remboursés comme des médicaments classiques. Les prix élevés de ces produits de sevrage ne sont donc plus un obstacle à l’arrêt du tabac, et cela a probablement joué dans cette baisse significative du nombre de fumeurs en France.

La lutte contre le tabac doit continuer

Un autre facteur qui paraît surtout avoir un effet sur les populations les plus jeunes a été la mise en place du paquet neutre : même couleur olivâtre pour toutes les marques, photos choc et avertissements en lettres capitales.

Réduire drastiquement le marketing pour les cigarettes a sans doute permis de remettre le tabac à sa place, en affichant son aspect nocif pour la santé, et non plus de le présenter comme quelque chose de « cool ». Les personnes n’ayant jamais touché de cigarette sont passées de 34,3 % à 37,1 % sur un an, entre 2016 et 2017.

Pour autant, Agnès Buzyn a rappelé la nécessité de continuer les efforts politiques pour inciter les gens à cesser de fumer. « En France, je le rappelle, le tabac tue chaque jour 200 personnes (...) On sait qu’un fumeur sur deux mourra des suites du tabac » il est nécessaire de « continuer cette lutte majeure contre l’un des plus grands fléaux de santé publique » a-t-elle déclaré.